BANGUI, 18 nov (AFP) - 14h47 - Une trentaine de femmes tchadiennes, habitant dans les quartiers nord de Bangui, le PK 12, se sont réfugiées lundi avec leurs enfants dans l'enceinte de leur ambassade par crainte d'exactions de la part des rebelles congolais qui contrôlent ce secteur, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Nous éprouvons d'énormes difficultés à exercer nos activités commerciales du fait de la présence des rebelles du MLC (Mouvement de Libération du Congo), qui nous ont tout pris et qui n'arrêtent pas de commettre des exactions dans le secteur", ont expliqué certaines de ces femmes dont les époux ont trouvé la mort lors de la dernière tentative de coup d'Etat, le 25 octobre.
"Nous sommes plus d'une centaine (dans cette situation). Pourtant, beaucoup d'entre nous sont nées en Centrafrique ou vivent ici depuis des années sans conflit avec les Centrafricains. Mais nous sommes dépassées par ce que font les hommes du MLC", ont-elles affirmé.
"Tout ce que nous demandons, c'est de rentrer dans notre pays", ont-elles déclaré.
De multiples exactions sont imputés aux rebelles congolais, venus prêter main forte au régime du président Ange-Félix Patassé lors de la dernière tentative de coup d'Etat, le 25 octobre. Depuis ces évènements, c'est la première fois que des Tchadiens se réfugient dans leur ambassade.
Les autorités tchadiennes ont affirmé qu'environ 150 civils tchadiens avaient été "massacrés" dans le nord de Bangui, au lendemain du repli dans la capitale centrafricaine des partisans du général François Bozizé, et ont exigé une commission d'enquête internationale.
Les autorités centrafricaines ont accusé N'Djamena d'être à l'origine de la dernière tentative de coup d'Etat.
De nombreux ressortissants tchadiens habitent au PK 12, à la sortie nord de Bangui et vivent généralement du commerce de bétail ou tiennent de petites échoppes. A proximité, au PK 13, se trouve le marché au bétail, approvisionné depuis le Tchad, le Cameroun et la Centrafrique.