L'UA condamne les violences à Bangui

ADDIS ABEBA, 2 nov (AFP) - 18h55 - Le Président intérimaire de la Commission de l'Union africaine (UA), Amara Essy, a "condamné" le regain de violence qui a opposé les forces régulières et les rebelles à Bangui, capitale de la Centrafrique, dans un communiqué de la Commission reçu samedi par l'AFP à Addis Abeba.

M. Essy "condamne l'attaque armée à Bangui", indique le texte de l'UA en précisant que cela "porte préjudice aux efforts en cours de la CEMAC, avec le soutien de l'UA et et de l'ONU, visant à consolider la paix en RCA".

Le diplomate ivoirien souligne également "l'urgence du déploiement de la force de la CEMAC", précise le communiqué.

Amara Essy lance un appel aux Etats membres et aux partenaires de l'Union pour contribuer au déploiement rapide de cette force, conclut le texte.


La polémique continue avec le Tchad, Bangui compte ses victimes

BANGUI, 2 nov (AFP) - 17h35 - La polémique entre le Tchad et la Centrafrique sur le massacre de civils Tchadiens, allégué par les autorités de N'Djaména, se poursuit, tandis que Bangui comptait samedi les victimes des six jours de combats qui ont frappé la capitale centrafricaine.

Le gouvernement a pris des mesures en faveur de la restitution des biens pillés dans les quartiers nord de Bangui par les rebelles congolais venus prêter main forte au régime du président Ange-Félix Patassé et par des "vandales centrafricains".

Selon une source ministérielle, Bangui devait réagir dans la soirée aux accusations réitérées du Tchad qui dénonce le "massacre" de "plus de 120 Tchadiens" par les forces loyalistes, jeudi soir à la sortie nord de Bangui.

"Je réaffirme que plus de 120 de nos compatriotes ont été massacrés au PK 12 et PK 13 par l'Unité de sécurité présidentielle", a lancé vendredi soir le Premier ministre tchadien, Haroun Kabadi, quelques heures après un premier démenti de son homologue centrafricain, Martin Ziguélé.

"Face à la condamnation unanime de la communauté internationale, il fallait que les autorités tchadiennes trouvent l'argument ou un prétexte pour couvrir ce qui a été fait", avait estimé M. Ziguélé à la suite de premières accusations identiques.

Martin Ziguélé avait également déclaré que "l'implication du Tchad" dans les troubles de Bangui était "un secret de polichinelle".

Le chef du gouvernement tchadien a mis en demeure la Centrafrique de prouver une quelconque participation de l'armée tchadienne à ces événements.

"Nous rendons responsable le président Patassé de ce qui s'est passé et nous ne pouvons pas rester les bras croisés", a-t-il prévenu à propos de ses accusations de massacre.

Les autorités centrafricaines cherchaient samedi à dresser un premier bilan humain des six jours de combats qu'a connu Bangui, en procédant au recensement des cadavres dans les hôpitaux.

Il s'agira "d'un bilan partiel, a indiqué à l'AFP le ministre intérimaire de la Santé, Laurent N'Gon Baba, certains corps ayant été directement enterrés dans les quartiers.

La paralysie des quartiers nord, pris dans le feu croisé de combattants, a en outre amené des familles à enlever les corps de leurs parents décédés du domicile familial pour les enterrer au sud de la ville.

Au troisième jour de l'attaque de la partie nord de Bangui, par les partisans de l'ancien chef d'état-major centrafricain François Bozizé, au moins 2O morts et autant de blessés avaient été recensés parmi les civils, les assaillants et les forces loyalistes.

"Ces chiffres sont à ce jour dépassés", a indiqué à l'AFP un membre du corps des sapeurs pompiers, compte tenu des violents affrontements de lundi.

Profitant de la fuite des populations, les rebelles du Mouvement de Libération du Congo (MLC), venu soutenir les loyaliste, et des "vandales centrafricains", se sont livrés à des actes de pillages, ont par ailleurs reconnu les autorités centrafricaines.

La gendarmerie a lancé des appels radiodiffusés demandant que des bennes de travaux publics viennent enlever d'importantes quantités de biens volés, qu'elle a récupérés auprès des pillards pour les stocker en lieu sûr, en attendant leur restitution.

"Aucune aiguille ne traversera de l'autre côté" du fleuve Oubangui, qui sépare la capitale centrafricaine de la République démocratique du Congovoisine, a promis le Premier ministre centrafricain.

Washington, qui a ordonné l'évacuation de ses personnels diplomatiques de Centrafrique a "condamné" vendredi soir "dans les termes les plus forts, les tentatives de renverser le gouvernement" centrafricain, et jugé la situation du pays "incertaine".


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 12