Départ des troupes Comessa parallèlement à l'arrivée de la force Cemac (Triki)

BANGUI, 19 déc (AFP) - 11h44 - Les troupes de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (Comessa) quitteront la Centrafrique au fur et à mesure que se déploiera en RCA la force de la Communauté des Etats de l'Afrique centrale (Cemac), a déclaré mercredi soir à Bangui le ministre libyen de l'Union Africaine Abdessalam Ali Triki.

"Maintenant qu'une partie des troupes de la Cemac est arrivée, une partie de celles de la Cen-Sad (ndlr: autre nom de la Comessa) va partir. Et au fur et à mesure que les troupes de la Cemac se déploieront à Bangui, celles de la Cen-Sad vont se retirer", a affirmé M. Triki au cours d'une conférence de presse.

"Mais je dois dire que la dernière parole revient à la RCA, et aux autorités centrafricaines. Nous sommes dans un pays souverain, nous devons respecter ses décisions, nous devons respecter sa souveraineté", a t-il dit.

"Je crois que le chef de l'Etat était à la réunion (ndlr: sommet de Libreville, début octobre) des chefs d'Etat qui ont pris la décision de déployer une force de la Cemac et tout le monde est d'accord. Mais on ne peut pas laisser un vide après le départ des troupes de la Cen-Sad, et c'est çà le plus important", a affirmé le ministre de l'Union Africaine.

"Je me réjouis que, malgré un retard de près de deux mois, dû à des questions de transport, de financement, ce qui n'est pas le fait de la Cen-Sad, une partie des troupes de la Cemac soit arrivée à Bangui", a précisé M. Triki.

"Et permettez-moi de dire, a-t-il ajouté, que la Libye avait dit au président (gabonais Omar) Bongo qu'elle était prête à transporter les troupes de la Cemac, et nous réitérons ce voeu (...) Si la Cemac a besoin de nous pour acheminer le reste des éléments de la force, nous sommes prêts", a dit le ministre libyen.

"La Libye respectera les accords de Libreville sur le déploiement d'une force de la Cemac en RCA. Mais en attendant ce déploiement, elle s'engage à assurer la paix et la sécurité en Centrafrique, en mettant tout en oeuvre pour appuyer les efforts du président (centrafricain Ange-Félix) Patassé visant à ramener la paix dans le pays par la réconciliation nationale", a encore dit le ministre libyen.

Arrivé mardi soir à Bangui, M. Triki était chargé par le colonel Mouammar Khadafi de transmettre au président centrafricain qui l'a reçu le soir même "un message de soutien et de solidarité du guide de la révolution libyenne", avait annoncé M. Triki au début de sa conférence de presse.

Composée de Soudanais, de Djiboutiens et d'un contingent libyen estimé entre 50 et au moins 200 hommes, la force de la Cen-Sad comprend au total de plus de 300 hommes. La force CEMAC, dont un peu plus de 200 éléments sont déjà à pied d'oeuvre à Bangui, devrait compter au total près de 350 hommes.


RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE: La force de protection présidentielle amorce son retrait

BANGUI, 20 décembre (IRIN) - Le contingent djiboutien de la force de protection présidentielle en République centrafricaine (RCA) doit se retirer vendredi, a déclaré à IRIN le ministre adjoint de la Défense de ce pays, Xavier Yangongo.

Composée d'environ 200 soldats provenant surtout de Libye, du Soudan et de Djibouti, cette force de la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) a été dépêchée en RCA après la tentative de coup d'État de mai 2001.

Le 2 octobre, le sommet de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) a décidé de créer une force de 350 hommes pour remplacer celle de la CEN-SAD. Le mandat de cette nouvelle force comprend la protection du président Ange-Félix Patassé, la surveillance de la frontière commune Tchad-RCA et la restructuration de l'armée centrafricaine.

"Puisqu'une partie de la [force de la CEMAC] est déjà ici, la force de la CEN-SAD doit partir", a déclaré le ministre libyen délégué aux affaires africaines, Ali Turayki, alors qu'il s'adressait aux journalistes mercredi à Bangui. Il a souligné l'importance de ne pas créer de vide après le départ de la force de la CEN-SAD.

La Libye a déjà annoncé son intention de retirer graduellement ses troupes de la RCA tandis que celles de la CEMAC arrivent dans le pays. Toutefois, jusqu'à maintenant, seulement 110 soldats gabonais y sont parvenus.

Les observateurs prétendent qu'il existe une forte rivalité entre la CEMAC et la CEN-SAD, dont le Tchad et la RCA sont tous deux membres. Les deux organismes chercheraient toutes deux à accroître leur influence en RCA.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 13