Le samedi 28 décembre 2002, le Président de la République, chef de l’Etat, a pris d'autorité trois (3) décrets, le premier instituant le Comité de Préparation et de Gestion du Dialogue National, les deux autres portant nomination des coordonnateurs du dit comité.

La Concertation des Partis Politiques de l'Opposition souligne que, pour elle, le discours du chef de l'Etat du 25 novembre 2002 annonçant le Dialogue National devait ouvrir une période de concertation et de recherche du consensus pour toutes les questions liées à la préparation de ce dialogue. Or, la méthode unilatérale adoptée par le président PATASSE pour la nomination des coordonnateurs, de même que l'environnement actuel fait d'entraves aux activités légales des partis politiques d'opposition et à leur accès aux médias d'Etat, de menaces, provocations et accusations à l'endroit des leaders des partis politiques de l'opposition, partenaires incontournables de ce dialogue, ne peuvent avoir qu'un impact négatif sur les prédispositions des uns et des autres :

• Premièrement, sans remettre en question la compétence des compatriotes Paulin POMODIMO et Henri MAÏDOU, la Concertation des Partis Politiques de l'Opposition relève en effet que le Président PATASSE, lui-même protagoniste de la crise actuelle et partie prenante à ce Dialogue National, ne pouvait procéder, de façon unilatérale, à la nomination des personnalités susmentionnées.
• Deuxièmement il est à craindre que Monseigneur POMODIMO, dont on connaît le niveau d'implication personnelle dans ce conflit avec nos compatriotes insurges, du fait des événements survenus à l'évêché de BOSSANGOA, n'ait pas les qualités de modération et de neutralité indispensables pour diriger les travaux de ce forum, ultime chance pour la paix dans notre pays.
• Troisièmement, le climat d’insécurité, les arrestations des militants des partis politiques de l'opposition ainsi que les menaces et les accusations graves portées contre leurs leaders ne présagent pas d'un environnement serein, préalable à ce dialogue.

La Concertation des Partis Politiques de l’Opposition rappelle les préalables qu'elle a énoncés dans sa déclaration du 26 novembre 2002, à savoir :

1. Qu’un cessez-le-feu soit conclu ;
2. Que toutes les forces étrangères introduites illégalement sur le sol centrafricain soient rapatriées ;
3. Qu’une amnistie générale soit proclamée ;
4. Que le dialogue soit franc, sincère et sans exclusive et que les mesures adoptées consensuellement aient force exécutoire ;
5. Que le dialogue soit placé sous une médiation internationale.

Par ailleurs, pour garantir la sécurité de tous les participants, ce dialogue doit se tenir à l'extérieur. Toute autre voie dans l'organisation de ce Dialogue National serait simple manœuvre destinée à séduire la Communauté Internationale afin qu'elle vienne en aide a un régime aux abois et qui est désormais le dos au mur.

Fait à Bangui, le 04 janvier 2003.