Le départ de Patassé ne réglera pas la crise en Centrafrique

Paris, France (PANA), 03/01/2003 - Le Forum démocratique pour la modernité (FODEM) de l'ancien ministre Charles Massi a estimé jeudi à Paris que le départ du président centrafricain Ange Félix Patassé du pouvoir ne suffira pas à régler la crise politique à laquelle est confrontée depuis plusieurs années la Centrafrique.

"L'absence d'unité au sein de l'opposition m'amène à penser que même si le président Patassé partait du pouvoir, la crise politique persisterait en Centrafrique. Dans un passé récent déjà, les partis de l'opposition n'ont pu se mettre d'accord pour assumer la gestion des institutions républicaines", a déclaré à la PANA M. Massi, qui est par ailleurs député dans son pays.

Selon l'ancien ministre des Ressources énergétiques et minérales du président Patassé, les opposants centrafricains doivent souvent "balayer devant leurs propres portes" avant de reprocher au régime de Bangui ses violations de textes et ses atteintes à l'unité nationale.

Le parlementaire centrafricain, qui vit aujourd'hui en exil en France, a illustré ses accusations contre ses camarades de l'opposition par les querelles à l'intérieur du Front pour l'unité et la démocratie (FRUD), un regroupement à Paris de Centrafricains opposés au régime de Patassé.

"Nous devons faire attention à ne pas faire exactement ce que nous reprochons au président Patassé. Or, la démarche qui a été choisie au sein du FRUD pose le problème de respect des textes et porte atteinte aux exigences de l'unité nationale centrafricaine que nous prétendons défendre en tant qu'opposants. Nous devons prendre garde à notre façon d'agir", a-t-il ajouté.

S'exprimant en outre sur la solution de sortie de la crise que connaît la Centrafrique, M. Massi a affirmé que le choix de l'option militaire est une erreur, ajoutant que les violents affrontements armés de 1996, 2001 et 2002 se sont terminés "sans vainqueurs ni vaincus".

Le président Patassé, a-t-il poursuivi, gardera toujours la possibilité d'appeler à sa rescousse des troupes étrangères auxquelles il donnera carde blanche pour réprimer toute velléité d'opposition.

"Je ne suis pas convaincu qu'il faille exiger le départ de Patassé du pouvoir avant d'aller à la table de négociations. Parce qu'il n'est pas l'unique problème de notre pays. Je reste profondément persuadé qu'il n'y a d'autre solution que le dialogue politique en Centrafrique", a souligné M. Massi.

Paris - 03/01/2003


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 13