Bangui écarte tout départ immédiat des troupes libyennes

BANGUI, 12 déc (AFP) - 19h56 - Le porte-parole du gouvernement centrafricain a écarté jeudi tout départ immédiat des troupes libyennes de Bangui, invoquant des difficultés liées au déploiement de la force de paix de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC) en Centrafrique.

"A l'heure où je vous parle, les troupes (CEMAC) n'ont pas les moyens de leur mission et nous ne pouvons pas, dans l'état actuel des choses, dire que toutes les conditions sont réunies pour le départ des troupes libyennes", a déclaré Gabriel Jean-Edouard Koyambounou lors d'un point de presse.

"Le premier contingent qui se trouve sur place a des problèmes de logistique et il y a des aspects que je ne peux pas soulever ici pour ne pas bousculer les susceptibilités des uns et des autres", a poursuivi le porte-parole centrafricain.

104 militaires gabonais formant un contingent précurseur de la force CEMAC, qui doit en compter 350, sont arrivés le 4 décembre à Bangui. Ils ont notamment pour mandat de remplacer les troupes libyennes affectées depuis mai 2001 à la protection du président Ange-Félix Patassé.

"A ce jour, cette force n'est pas totalement implantée à Bangui", a relevé M. Koyambounou, alors que le sommet de Libreville du 2 octobre prévoyait son déploiement total dans un délai d'un mois.

Interrogé sur les accusations des autorités de Kinshasa concernant la présence de militaires et d'armements libyens en République démocratique du Congo, dans la zone contrôlée par le Mouvement de libération du Congorébellion) de Jean-Pierre Bemba, le porte-parole centrafricain a estimé que cette question était du ressort du président gabonais Omar Bongo.

"C'est le président Bongo qui est le coordonnateur entre la CEMAC et la CEN-SAD", l'organisation des Etats sahéliens créée par Tripoli et sous l'égide de laquelle les troupes libyennes sont présentes en RCA, a déclaré M. Koyambounou.

"Les autorités congolaises ont soulevé la question", mais "s'il y a un problème de ce genre, c'est le président Bongo seul qui est compétent pour voir cela avec la CEN-SAD", a ajouté le porte-parole centrafricain.

Les troupes libyennes et les rebelles congolais du MLC sont alliés dans la défense du régime du président centrafricain, Ange-Félix Patassé, confronté à une rébellion militaire à l'intérieur de la RCA.