Arrestation de membres du MLPC: le gouvernement met en cause l'ONU

BANGUI, 14 juin 2003 (AFP) - 18h58 - Le gouvernement centrafricain a accusé samedi le Bureau des Nations-unies en Centrafrique (BONUCA) de favoriser les déplacements des Centrafricains réfugiés dans les ambassades afin d'organiser des réunions politiques dans l'enceinte du BONUCA ou au domicile de particuliers.

"Sans en avoir informé le président de la République, le ministère des Affaires étrangères ou même les ambassades concernées, le BONUCA permet à ces compatriotes d'organiser des réunions politiques au sein même du BONUCA, ou au domicile de particuliers, en assurant notamment le transport de ces mêmes compatriotes à bord de véhicules frappés du sigle des Nations-unies", affirme le communiqué émanant du ministère des Affaires Etrangères.

Selon le communiqué, "il a fallu qu'un incident survienne dans la nuit du dimanche 8 juin 2OO3 pour que ces agissements soient connus".

Dimanche dernier, huit hauts responsables du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), le parti de l'ancien président Ange-Félix Patassé, avaient été arrêtés par la police au domicile du vice-président du parti, Hugues Dobozendi, alors qu'ils entendaient tenir une réunion politique.

Parmi ces personnes figurait notamment l'ancien ministre d'Etat à la Communication, Gabriel Jean-Edouard Koyambounou, officiellement toujours réfugié au BONUCA depuis le renversement du président Patassé le 15 mars dernier. Plusieurs dignitaires de l'ancien régime s'étaient également réfugiés dans des ambassades après le coup d'Etat et certains s'y trouvent toujours.

"Le gouvernement national de transition, poursuit le communiqué, a pourtant annoncé dès le départ qu'il n'y aura pas de chasse aux sorcières, et que les activités des partis politiques ne sont pas suspendues. Les dirigeants des partis politiques, peuvent donc exercer librement leur activité sans avoir à se déguiser ou à utiliser les locaux et les biens d'une institution internationale réputée neutre" ajoute le texte.

Les huit personnes interpellées avaient finalement été remises en liberté le lendemain.

Cette situation a fait l'objet de deux rencontres entre le ministre des Affaires Etrangères Karim Meckassoua et le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Centrafrique, le général Lamine Cissé, ainsi que les chefs de missions diplomatiques concernées.

Le gouvernement "voudrait que des situations aussi délicates ne se reproduisent plus", conclut le communiqué.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 16