Des responsables de Bangui s’entretiendront le 12 juin à Bruxelles avec la Commission européenne. Et point de la Première visite par le PM

BANGUI, 26 mai 2003 Nations Unies (IRIN) - Des responsables de la République centrafricaine (RCA) s’entretiendront, le 12 juin à Bruxelles (Belgique), avec une équipe de la Commission européenne (CE) "pour aider à trouver des solutions aux problèmes du pays", a déclaré samedi le premier ministre Abel Goumba, lors d’une conférence de presse.

Prenant la parole dans la capitale, Bangui, à son retour d’une tournée de deux semaines en Europe, M. Goumba a indiqué que cette rencontre serait "la consultation ultime et décisive sur la position de la Commission européenne sur la reconnaissance [de notre gouvernement]".

M. Goumba a visité la Belgique et la France du 5 au 20 mai, dans le cadre d’un effort pour obtenir la reconnaissance internationale du gouvernement mis en place après que François Bozizé, un ex-chef d’état-major de l’armée centrafricaine, ait évincé du pouvoir le président Ange-Félix Patassé, lors d’un coup d’État, le 15 mars.

M. Goumba a dit avoir trouvé à Bruxelles "beaucoup de compréhension de la part de nos interlocuteurs". En France, sa délégation avait rencontré des responsables du gouvernement et des gens d’affaires qui, dit-il, "ont entendu parler des problèmes de notre pays avec une oreille bienveillante".

Le premier ministre a ajouté que certains des gens qu’il a rencontrés avaient posé des conditions que devrait satisfaire le gouvernement centrafricain avant d’obtenir une reconnaissance. Il a précisé que le rétablissement de la sécurité civile et militaire, de même que la bonne gouvernance, figuraient parmi ces conditions.

La campagne de M. Goumba pour obtenir une reconnaissance était la première mission de ce genre effectuée en Europe depuis le coup d’État. Alors que plusieurs États et organisations internationales condamnaient un changement anticonstitutionnel de gouvernement en RCA, d’autres, comme la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (CEMAC), acceptaient de reconnaître la nouvelle administration.

À son retour d’Europe, M. Goumba s’est arrêté au Gabon et en République du Congo, où il a demandé aux chefs de ces deux États de confirmer la tenue prochaine d’un sommet régional sur la RCA.

Il a précisé que sa délégation n’avait pas pu se rendre aux Etats-Unis, parce que, dit-il, "nous n’avons pas reçu de visas, étant donné que nous sommes considérés comme des hors-la-loi".

M. Goumba a ajouté que le ministre centrafricain des Mines n’avait pas pu se rendre en Afrique du Sud en avril, pour assister à une rencontre internationale, parce qu’il n’avait pas obtenu de visa. "Les anglophones s’opposent à nous et nous sommes heureux qu’ils n’aient pas été trop nombreux à Bruxelles", a lancé M. Goumba.

Jusqu’ici, seule la Chine a annoncé officiellement la reprise de ses programmes de coopération avec la RCA, suspendus après le coup d’État. La Chine a, depuis lors, commencé la construction d’un stade de football de 20 000 places à Bangui et d’une centaine de logements à coût modique dans une banlieue. En outre, la Chine a alloué à la RCA 2,5 millions de dollars (des É.-U.) en avril, somme que le gouvernement a employé pour défrayer en partie le salaire mensuel de ses fonctionnaires.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 16