La campagne de ramassage du coton repoussée faute de moyens

BANGUI, 7 avril 2003 (AFP) - 13h37 - La Socadetex, société centrafricaine de développement des textiles, a annoncé le report à une date ultérieure de la campagne de ramassage du coton, faute de moyens logistiques, dans un message diffusé à plusieurs reprises à la radio nationale.

"Pour des raisons de logistique, la Socadetex informe les planteurs de coton que la campagne cotonnière 2OO2-2OO3 est repoussée" malgré le début de la saison des pluies, selon un message lu à longueur de journée par la radio nationale depuis samedi et de façon moins régulière lundi.

Cette mesure touche au moins un million de personnes, les producteurs et leurs familles, ainsi que les travailleurs de la filière cotonnière au nord de la République centrafricaine (RCA) et dans quelques provinces du centre et de l'est, régions productrices de coton.

Ce report s'explique en partie par la destruction et les pillages dont a été victime la Socadetex, notamment sur ses machines et ses camions, à Bossangoa, au nord de la RCA. Cette région était occupée d'octobre à mars par la rébellion du général François Bozizé, auteur du coup d'Etat du 15 mars dernier.

La société recommande à chaque planteur, "afin d'éviter de vendre du coton de mauvaise qualité à la Socadetex", de "construire un hangar familial de stockage (sur pilotis) pour la conservation du coton-graines".

Elle conseille de "ne pas stocker le coton dans le panier à côté de la case. Cette pratique qui est tolérée pendant la saison sèche (novembre à mars) ne peut l'être pendant la saison pluvieuse (avril à octobre), en raison des eaux d'écoulement de la toiture qui mouillent et qui détériorent systématiquement le coton".

La conservation ne doit pas se faire non plus à l'intérieur de la case. Le coton risquant d'être brûlé par les lampes, les tisons de feu ou les mégots de cigarettes et de provoquer des incendies.

La Socadetex, société à capitaux privés, étrangers et centrafricains, devait relancer à partir de cette année la production cotonnière, durement touchée par les difficultés financières de la précédente société, Sococa.

Avec une production située entre 50.OOO et 6O.OOO tonnes dans les années 7O, la République centrafricaine n'en produit plus aujourd'hui que le quart. Pays enclavé au coeur de l'Afrique centrale, à 80% rural, ses principales cultures sont le coton, le café et le tabac.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 16