Les hauts fonctionnaires centrafricains tenus de déclarer leurs biens

BANGUI, 11 avril 2003 (AFP) - 11h02 - Les responsables des régies financières, des sociétés d'Etat et offices publics devront déclarer leurs biens, comme les membres du gouvernement, a indiqué jeudi soir le président centrafricain autoproclamé François Bozizé en annonçant de nouvelles mesures économiques.

"Le gouvernement actuel va se singulariser par la déclaration des biens de ses membres. Déclaration étendue aux responsables des régies financières, des sociétés d'Etat et offices publics", a déclaré devant le corps diplomatique le général Bozizé dont les propos étaient rapportés par la radio nationale.

A cette occasion, le général Bozizé a également annoncé de nouvelles mesures économiques. Dans le cadre du redressement économique, "deux mesures ont été déjà prises", a-t-il dit: "la suspension de l'abattage et du commerce du bois, et la convocation des Etats généraux des mines et du bois, pour lutter contre la mafia qui gangrène ces deux secteurs".

L'annonce officielle des Etats généraux des mines et du bois ainsi que les détails sur leur déroulement doivent être présentés samedi par le Premier ministre Abel Goumba. Le gouvernement a annoncé mardi la suspension jusqu'à nouvel ordre de l'abattage du bois dans l'attente que les sociétés forestières présentent aux nouvelles autorités des documents en règle.

"En ce qui concerne le coton, a précisé le général Bozizé, nous sommes à la recherche de partenaires sérieux pour trouver des moyens d'enlever le coton aux mains des paysans et redonner vigueur à cette culture vitale pour une importante partie de la population centrafricaine".

Après le bois et les diamants, le coton est le troisième produit d'exportation de la Centrafrique. La campagne de ramassage du coton vient d'être repoussée en raison du manque de moyens logistiques, au risque que le coton ne se détériore durant la période de stockage chez les producteurs.

Présentant les grands axes de son action sous forme de "feuille de route" consistant au "rétablissement de la sécurité, à la bonne gouvernance, et la lutte contre la pauvreté", le général Bozizé a affirmé: "la bonne gouvernance est bien entendu la condition primordiale dans la lutte que le gouvernement veut faire contre la pauvreté, la corruption, et la gabegie".

"Le gouvernement, a-t-il assuré, garantira une justice indépendante pour la liberté des citoyens et la stabilité juridique pour les investisseurs".

En dépit des richesses naturelles du pays au regard de sa faible population (3,7 millions d'habitants), le niveau de vie a constamment régressé en Centrafrique ces dix dernières années.

Avant la naissance, fin octobre, de la rébellion qui s'est emparée du pouvoir le 15 mars, les deux tiers de la population vivaient déjà en dessous du seuil de pauvreté. Ces cinq mois de combats, entraînant d'importants déplacements de population et déstabilisant les circuits économiques, ont encore aggravé la situation.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 16