La presse critique les initiatives de l'ancien président Patassé

BANGUI, 11 juin (AFP) - 18h34 - La presse centrafricaine se montre mercredi très critique envers les récentes initiatives de l'ancien président centrafricain Ange-Félix Patassé, le qualifiant d'"ange du diable", "président menteur et escroc" et de "girouette".

"Patassé commence à s'agiter", commente le quotidien indépendant Le Confident. "L'ancien président (...) souffre de l'absence du pouvoir. L'ange du diable, qui excelle dans les agitations pour le moins rocambolesques, est, selon toute vraisemblance, plus que jamais déchu".

Pour le journal, "les élucubrations de Ange Patassé ne font ni chaud ni froid. Elles n'inquiètent personne, encore moins le peuple centrafricain qui en avait marre d'un président menteur et escroc".

Sous le titre "Patassé rompt le silence", le quotidien indépendant Le Démocrate estime que "le démocratiquement élu ne réalise pas qu'il a été chassé du pouvoir et contraint à l'exil, loin des réalités centrafricaines. Puisqu'il n'est pas interdit à l'homme de rêver, Patassé met en marche sa machine infernale d'intrigues pour s'arroger les prérogatives de chef de l'Etat auprès de ses pairs du continent".

"Plus il attire l'attention sur lui, mieux Patassé se sent dans son rôle de girouette", estime le journal.

Les critiques de la presse centrafricaine font suite à deux correspondances envoyées par l'ancien président centrafricain, renversé le 15 mars dernier, à l'Union Africaine (UA) et au président de la Commission européenne.

Dans la première, M. Patassé, en exil au Togo, fait valoir qu'il doit, en tant que "président démocratiquement élu", représenter la Centrafrique au prochain sommet de l'Union Africaine qui se tiendra en juillet à Maputo.

Des négociations sur cette question sont actuellement en cours, a fait savoir mardi l'UA. "Une réponse appropriée doit intervenir en temps voulu", a-t-on indiqué de même source.

Dans le second courrier, le président déchu demande à l'Union européenne (UE) de ne pas donner de "prime aux coups d'Etat" en acceptant de négocier avec le nouveau pouvoir centrafricain.

Des discussions UE-RCA doivent s'ouvrir jeudi à Bruxelles sur la stratégie de coopération entre les deux parties pour les années à venir.

A la suite du coup d'Etat, l'UE avait décidé de revoir sa coopération avec la République centrafricaine.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 16