Des rebelles congolais abattus ou lynchés (témoins et militaires)

BANGUI, 7 avril 2003 (AFP) - 17h26 - Des rebelles en déroute du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba ont été abattus ou lynchés en Centrafrique après le coup d'Etat du 15 mars, selon des témoignages confirmés par une source militaire centrafricaine.

Dans les heures qui ont suivi la prise de Bangui par la rébellion, des témoins dans certains quartiers de la capitale et des villages au sud-ouest, ont vu des corps de Banyamulenges (nom donné en Centrafrique aux rebelles du abattus par les partisans du président autoproclamé François Bozizé, ou morts, lynchés par la population.

A une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Bangui, à Borossé, selon des témoins, "un groupe de combattants du MLC égarés a été encerclé par la population. Certains ont réussi à s'échapper. Quatre en revanche ont été désarmés puis battus jusqu'à ce que mort s'ensuive".

Les rebelles du MLC, venus soutenir l'ancien président Ange-Félix Patassé, se sont rendus coupables de multiples exactions contre les populations civiles en Centrafrique.

Environ 200 d'entre eux, égarés, ont été également vus récemment par des témoins, errant au sud-ouest de Bangui et demandant de l'aide.

Des témoins de passage à Bangui ont rapporté "que des hommes du MLC, par petits groupes, affamés, exténués, et armés pour la plupart, errent dans la brousse à quelques kilomètres de Bangui", et demandent à manger ou à être orientés vers le fleuve Oubangui qui marque la frontière entre la Centrafrique et la région congolaise de l'Equateur, contrôlée par le MLC.

Le MLC avait officiellement achevé son retrait de Centrafrique samedi 15 mars, quelques heures seulement avant l'entrée à Bangui des rebelles centrafricains.

Par ailleurs, dans des combats qui se sont déroulés avant le coup d'Etat, entre le 5 et le 7 mars, "entre 200 et 250 combattants du MLC ont été tués à Bossemptélé et Bossembélé" (nord-ouest de Bangui), a expliqué une source militaire centrafricaine ayant requis l'anonymat.

"Les combattants du MLC ont été surpris par la rébellion (de François Bozizé, le nouveau président autoproclamé centrafricain) dans les premières heures de la matinée à Bossemptélé, et n'ont opposé aucune résistance. Quelques dizaines ont pu fuir", a ajouté cette source militaire.

Selon de nombreux témoignages, les rebelles du MLC ont subi de lourdes pertes au fil des combats, depuis fin octobre, contre la rébellion centrafricaine, qui a depuis pris le pouvoir à Bangui.

"Une bonne partie du matériel utilisé par la rébellion a été récupérée sur les combattants du MLC", a précisé une source proche de l'ancienne rébellion.

Deux jours avant la prise de Bangui, le 15 mars, par les hommes de François Bozizé, des informations concordantes avaient fait état de débandade des rebelles du MLC, dont plusieurs centaines étaient passés par la sortie sud de Bangui, où ils avaient traversé l'Oubangui, abandonnant armes et bagages.

Le MLC avait déjà soutenu le président Patassé lors de deux tentatives de coup d'Etat, en mai 2001 et fin octobre 2002.


Le MLC affirme n'avoir perdu qu'une douzaine d'hommes en Centrafrique

KAMPALA, 8 avril 2003 (AFP) - 8h18 - Le chef du Mouvement de libération du Congo (MLC), Jean-Pierre Bemba, a affirmé mardi n'avoir perdu "qu'une douzaine d'hommes" quand son mouvement est intervenu quatre mois durant en République centrafricaine pour soutenir l'ancien président Ange-Félix Patassé.

Lundi, une source militaire centrafricaine avait affirmé "qu'entre 200 et 250 combattants du MLC ont été tués à Bossemptélé et Bossembélé" (nord-ouest de Bangui), dans des combats qui se sont déroulés avant le coup d'Etat, entre le 5 et le 7 mars.

"Cela relève simplement du fantasme", a déclaré M. Bemba au téléphone depuis son fief de Gbadolite, que seul le fleuve Ougangui sépare de la Centrafrique.

Le chef rebelle, dont les hommes ont été accusés de multiples exactions contre les populations civiles en Centrafrique, a aussi démenti avoir encore des combattants en déroute qui errent dans ce pays après la fin officielle de leur intervention.

"Toutes nos forces sont rentrées", a assuré M. Bemba.

Les rebelles du MLC étaient intervenus en Centrafrique pour soutenir l'ancien président Ange-Félix Patassé, renversé le 15 mars par son ancien chef d'état-major, François Bozizé. Ils avaient officiellement achevé leur retrait le samedi 15 mars, quelques heures seulement avant l'entrée à Bangui des rebelles centrafricains.

Des témoins ont toutefois affirmé avoir vu il y a quelques jours "environ 200" de ces rebelles congolais, égarés, errant au sud-ouest de Bangui et demandant de l'aide.

Le MLC avait déjà soutenu le président Patassé lors de deux tentatives de coup d'Etat, en mai 2001 et fin octobre 2002.


Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 16