La force de la Cémac commence à sécuriser le nord de la Centrafrique

BANGUI, 19 juillet 2003 (AFP) - 18h32 - Deux compagnies de la force de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cémac) mènent depuis le début de la semaine des opérations de ratissage dans le nord de la Centrafrique en proie à l'insécurité, a-t-on appris samedi de source proche de la force.

Ces deux compagnies, qui agissent en liaison avec la gendarmerie et les forces armées centrafricaines (FACA), ont été déployées dans le nord et le nord-ouest du pays, dans les préfectures de l'Ouham et dans l'Ouham-Pendé, non loin de la frontière avec le Tchad.

La rébellion, qui a pris le pouvoir le 15 mars dernier, était initialement implantée dans ces deux régions, toujours en proie à l'insécurité quatre mois plus tard.

"Notre mandat actuel inclut des missions de combat et des missions de défense. Et c'est la deuxième phase de la mission de sécurisation du pays que nous sommes en train d'entreprendre, après celle de la capitale, Bangui", a déclaré à l'AFP le contre-amiral gabonais Martin Mavoungou Bayonne, commandant de la force de la Cémac.

"Les deux tiers de l'effectif de la force (composée de quelque 350 hommes) sont engagés dans cette opération, conjointement avec la gendarmerie et les FACA", a précisé l'amiral Mavoungou.

"Je suis optimiste quant à l'issue de ces opérations", a ajouté le commandant qui se fixe comme objectif la sécurisation de Bangui à 8O%, et des provinces à 7O%.

Il a indiqué que la capitale centrafricaine avait été sécurisée au maximum dans les deux mois qui ont suivi la prise du pouvoir par le général François Bozizé.

Toutefois, après le départ des soldats tchadiens venus en renfort au lendemain du coup d'Etat, certains éléments incontrôlés se livrent encore à "des actes isolés", a-t-il reconnu.

Dès la semaine prochaine, la Cémac va mettre des numéros d'appel à disposition de la population pour qu'elle puisse signaler tout problème de sécurité, de jour comme de nuit.

"Nous devons faire de la prévention et démanteler tous les réseaux des malfaiteurs et autres éléments incontrôlés", a affirmé l'amiral Mavoungou.

Le mois dernier, les évêques de Centrafrique avaient interpellé à ce sujet le président autoproclamé François Bozizé. Le nord du pays, avaient-ils affirmé, est "une véritable zone de non droit où la population se terre en brousse pour se mettre à l'abri" des exactions perpétrées par "des bandes armées non identifiées qui continuent de tuer, de piller et saccager en toute impunité".

Actualité Centrafrique de sangonet - Dossiet 17