ALLIANCE  pour la DEMOCRATIE et le PROGRES

Liberté- Travail- Progrès

 

II ème CONGRES

 

                                  RAPPORT GENERAL

 

Le II ème congrès de l’Alliance pour la démocratie et le Progrès s’est tenu à Bangui les 26, 27 et 28 décembre 2003 dans l’hémicycle du Ministère de Affaires Etrangères et de la Francophonie.

 

Ont pris part à ce congrès, les représentants des fédérations et sous-fédérations de du Haut-Mbomou, du Mbomou, de la Basse-kotto de la Ouaka, de la Kémo, de la  Haute-Kotto, de la Lobaye, de l’Ouham, de Nana-Mambéré et Bamingui-Bamgora, de France et de Bangui.

 

  Avant de commencer  son discours d’ouverture le Président du Comité ad hoc, l’allié Joseph DOUACLE a demandé une minute de silence en la mémoire des militants disparus, en particulier le Docteur Claude CONJUGO et le Président National tous deux membres fondateurs du Parti.

 

Dans son discours, le Président du Comité ad hoc  fait une synthèse des bilans de la lutte menée par l’ADP depuis le dernier congrès sous le régime du Président PATASSE et les alliances que le parti a développée avec les autres forces vives de Nation.

 

Il s’est appesanti sur les crises socio-politiques qui ont abouti logiquement sur le renversement du pouvoir PATASSE- MLPC.

 

 Après les discours d’ouverture la presque la totalité des partis qui ont répondu à l’invitation  de l’ADP, ont adressé au Parti des messages d’amitié de réconfort de et de félicitation. Ces partis dans l’ensemble ont émis le vœu que la transition aboutisse aux élections démocratiques et  ont souhaité que collaborer avec l’ADP pour les prochaines actions politiques. Ils ont tous rappelé la mémoire du Président National François PEHOUA comme un grand compatriote, un homme éclairé qui a contribué d’une façon importante à la lutte démocratique.

 

Les partis politiques qui se sont faits représenter sont : RDC, PUN, MDD, MESAN, MESAN-BOGANDA,  PSD, FORUM CIVIQUE, MNR.

 

Après la suspension de séance, le bureau du congrès a été constitué composé de :

 

Président Jacques Médard MBOLEADAS

1ère  Vice-Présidente  ZOUNGBAPKO Ernestine

2ème  Vice-Président TCHETEU

Rapporteur Général BELIBANGA Clément

1er Rapporteur adjoint SOKAMBI Laurent

2ème  rapporteur adjoint NZAH Olivier

 

Les travaux du congrès ont commencé par la lecture du rapport d’activités et du rapport financiert suivi des rapports d’activés des fédérations et sous- fédérations.

 

Le comité ad hoc a rappelé les conditions dans lesquelles il a été constitué et luttes menées par le Parti depuis le dernier congrès . Il a évoqué les difficultés rencontrées. Il a mis l’accent sur la démobilisation dans certaines régions et appelé à la mobilisation pour le renforcement du Parti et pour les prochaines échéances électorales.

 

Dans le débat qui en ont suivi, le Congrès à l’unanimité a adressé ses félicitations au Comité ad hoc qui a été à la hauteur de sa tâche et a maintenu le Parti en constance activité jusqu’à l’organisation du Congrès . Le congrès a expliqué en partie la démobilisation pour l’absence d’un candidat de l’ADP aux élections présidentielles et a demandé au Parti de présenter pour les prochaines élections présidentielles un candidat de l’ADP.

 

Le congrès a élevé au rang de Présidents d’honneur du Parti les défunts alliés François PEHOUA, Premier Président national  et Claude CONJUGO tous membres fondateurs du Parti.

 

Trois commissions ont été mises en place : La commission de politique générale, la commission des textes et la commission des candidatures. Ces commissions ont été structurées en plusieurs sous- commission.

 

La commission de politique générale a été divisée en sous-commissions de politique nationale, de projet de société, des finances, de la situation interne au Parti, de motions et recommandations.

 

Les textes de ces travaux ont été adoptés en plénière après amples débats sincères et d’un haut niveau.

 

Enfin le congrès a élu  le Comité exécutif dont les sont suivent :

 

Président national : DOUCLE Joseph

1er Vice -Président : KEZZA -KOYANGBO Etienne

2ème Vice- Président : ZITONGO -MADENGA Odile

3ème Vice- Président : MAMADOU -BETCHEM  Richard

Secrétaire National : ZENETH Thierry

Secrétaire National Adjoint : DOUBA Honoré Trésorier Général

Trésorier Général Adjoint : CONJUGO Eulalie Julie

Secrétaire aux relations Publiques et Extérieures : ZAZA Symphorien

Secrétaire aux Affaires Politiques : GABIRAULT Olivier

Secrétaire aux affaires juridiques : KOUALANGA  Simplice

Secrétaire aux Affaires Economiques et financières : BELIBANGA Clément

Secrétaire à la Recherche Scientifique et technologique : SIKI Ghislain

Secrétaire à la Communication et aux nouvelles technologies : YAKA Prosper

Secrétaire à l’Organisation, à la Formation et à la Sensibilisation : MBOKA

Secrétaire à la Documentation : BAÏDIZABO Evariste

Secrétaire à la Jeunesse : SOKAMBI  Florent

Secrétaire à la Promotion Féminine : BAYAGA Edith

Secrétaire à l’Emploi et à la main d’œuvre : OUNGA Ferdinand

Secrétaire aux Affaires Culturelles et Sociales : BOBOLI Symphorien

Président de la Commission conflit : MOMET Mathurin

Président de la Commission de contrôle : LENGUEDIAT Adolphe

 

ALLIANCE  POUR DEMOCRATIE ET LE PROGRES

Liberté- Travail- Progrès

 

II ème CONGRES

 

DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE

 

 Notre dernier congrès  s’était tenu dans le contexte du début du processus démocratique retrouvé en 1991, suite aux luttes multiformes de notre peuple dans lesquelles notre Parti a pris une part importante. L’ADP a payé un lourd tribut en la perte de notre allié  le docteur Claude CONJUGO, membre fondateur de notre pari.

 

Les élections qui en ont suivi en 1993 ont vu l’élection d’un nouveau Président de la République et d’une nouvelle Assemblée Nationale dans laquelle notre Parti a eu un groupe parlementaire.

 

Les changements intervenus n’ont pas été à la hauteur de l’entente de notre peuple qui aspirait à plus de démocratie et à un bien être social.

 

Un régime autoritaire s’est installé pendant une dizaine d’années et a développé plusieurs crises qui lui ont été fatales au 15 mars 2003. Crise politique par l’instauration de la tyrannie, crise financière par l’effondrement de l’économie et crise sociale par l’aggravation de la pauvreté.

 

L’euphorie suscitée par  le changement du 15 mars 2003 n’a pas duré et les mêmes causes produisant les mêmes effets, notre pays n’a pas encore trouvé un véritable chemin pour une vraie démocratie et un minimum de bien être.

 

Quel bilan peut-on faire depuis notre dernier congrès ?

 

Et que propose l’ADP comme alternative crédible à notre peuple ?

 

A-    LA SITUATION ACTUELLE

 

I- SUR LE PLAN POLITIQUE

 

Les élections démocratiques d’octobre 1993 qui ont abouti sur l’alternance au pouvoir a été salué par le peuple comme une victoire sur lui-même et le point de départ pour un régime démocratique.

 

 C’était un choix libre du peuple Centrafricain après plus des deux décennies de pouvoir tyrannique et autoritaire. Cette victoire du Peule centrafricain a été confisquée rapidement par le nouveau régime, notamment  le Président de la République Ange – Félix  PATASSE

 

 Au bout du 8ème mois du changement, notre Parti avait fait un bilan dénonçant les dérives régionalistes et tribalistes, la gestion peu orthodoxe des finances publiques, des nominations sans rapport avec les compétences. Ce document critique avait été remis en main propre au Président PATASSE par une délégation de notre Parti.

 

Dès 1994, le Président PATASSE a modifié unilatéralement le projet de la  constitution consensuelle  le vidant de son contenu démocratique.

 

L’Alliance pour la Démocratie et le Progrès s’est démarquée de cette démarche et a demandé à ses Ministres de quitter le Gouvernement. Notre Parti a mené sans désemparer une campagne contre une constitution taillée sur mesure, incompatible avec les aspirations démocratiques de notre Peuple.

 

C’est le point de départ d’un pouvoir personnel, anti-démocratique, d’exclusion, tribaliste et régionaliste en un mot dictatorial.

 

Dès 1995, le pouvoir a commencé à se radicaliser par la suppression des libertés fondamentales, notamment par l’interdiction des manifestations des partis politiques, l’accès des Partis politiques aux médias de l’Etat etc…..

 

Les violations constantes de la constitution , en particulier l’article 22 qui stipule que " les fonctions de Président de la république sont incompatibles avec l’exercice de toute autre fonction politique, de tout autre mandat électif, de tout emploi salarié ". Le président PATASSE s’est fait élire Président du MLPC , et nommer PDG de plusieurs sociétés.

 

Face à ces dérives, les différentes composantes de la Nation ont développé des luttes  politiques et syndicales, organisant  de nombreuses marches défiant ainsi le pouvoir.

 

A partir de 1996, une partie de l’armée nationale va  entrer en mutinerie contre le régime.

 

Ces résistances conjuguées ont déstabilisé le régime et l’ont contraint sous pression  de la communauté internationale à négocier dans le but d’infléchir l’orientation du pouvoir.

 

 Ainsi successivement furent organisés :

-         Le Protocole d’Accord Politique suivi de la mise en place d’un Gouvernement d’Union Nationale (GUN),

-         Les Etats Généraux de la Défense nationale,

-         L’élaboration du Programme Minimum Commun (PMC),

-         Les Accords de Bangui,

-         La formation d’un autre Gouvernement d’Union Nationale , le Gouvernement d’Action pour la Défense de la Démocratie (GADD) où notre Parti fut représenté par 2 cadres.

-         La Conférence de Réconciliation Nationale qui a  abouti sur un Pacte de Réconciliation Nationale.

 

La communauté Internationale va mettre en place des structures de suivi des Accords de Bangui, la MISAB remplacé plus tard par la MINURCA.

 

Ces différents accords ont souffert de leur inapplication par le Président PATASSE.

 

La mobilisation du Peuple Centrafricain a donné la victoire à l’opposition aux élections législatives de Décembre 1998. Le Président PATASSE et le MLPC vont voler cette victoire en détournant un député élu d’un Parti de l’opposition et avec l’aide des “  indépendants” va constituer une majorité à l’Assemblée Nationale..

 

Les élections Présidentielles de 1999 ont été truquées par le Président PATASSE qui se déclara élu dès le 1er tour. C’est ici l’occasion de dire que la multitude des candidatures des Partis de l’opposition avait facilité ce hold-up électoral.

 

La mobilisation post-électorale contre le pouvoir s’est généralisée par la lutte des partis politiques et les syndicats en particulier des enseignants et du corps paramédical. Malgré les interdictions des réunions publiques en violation des libertés fondamentales, les Partis ont bravé le Pouvoir en organisant les marches et meetings.

 

Le meeting du mois de Décembre 2000 au stade  BONGA BONGA a été le sommet de la contestation et a abouti à une répression aveugle du pouvoir qui s’est soldée par une centaine d’arrestations dont 4 députés, de certains de nos alliés dont le Vice-Président, l’allié Guy MAMADOU. Les députés ont été condamnés en dépit de leur immunité parlementaire.

 

Pour se maintenir au Pouvoir le Président PATASSE et le MPLC vont créer et armer une milice  qui aura pour tâche essentielle de traquer, arrêter et tuer les opposants au régime. Leur base appelée KARAKO s’est illustrée à plusieurs occasions. Il en est de même de la Section d’Enquête et de Documentation (SERD)  et la SENERI autre police politique dirigée par l’ancien Ministre DEMAFOUTH , spécialisée dans des tortures et autre sévices.

 

 Le 28 mai 2001 une tentative du Coup d’Etat  revendiquée personnellement par l’ancien Chef de l’Etat le Général André KOLINGBA n’a pas empêché le tribaliste PATASSE et son clan de pourchasser les membres de  l’ethnie de l’ancien Chef de l’Etat. De nombreux assassinats  ont été perpétrés sur des civils en particulier le député Théophile TOUBA. Plusieurs   centrafricains ont choisi le chemin de l’exil pour se maintenir en vie, ce qui a désorganisé les familles, notre administration et a porté un coup  dur à l’unité nationale.

 

En octobre 2001, la paranoïa du dictateur PATASSE l’a amené à accuser le général François BOZIZE, alors Chef d’Etat major des armées, de vouloir fomenter un coup d’Etat que l’intéressé a toujours nié. Pour se maintenir en vie, il s’est retiré au Tchad accompagné de quelques militaires qui lui sont restés fidèles.

 

 Dès lors, le général François BOZIZE a reçu rapidement les soutiens des nombreux centrafricains qui lui a permis d’organiser une rébellion armée. Cette adhésion massive des différentes couches de notre peule s’est concrétisée par la déclaration du 7 décembre 2002 à Paris en France où notamment les cadres de la section de l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès  de France ont adhéré et signé au nom du Parti une déclaration qui a constitué une adhésion des politiques et de la société civile à cette lutte armée.

 

La lutte a abouti rapidement par le contrôle d’une partie importante de notre pays et de Bangui le 15 mars 2003. Cette prise de pouvoir par l’armée et les forces du progrès qui devrait  soulager notre peuple de ses souffrances, a amené  son adhésion  massive.

 

Conformément à la déclaration du 7 décembre 2002 de Paris, les institutions de transition ont été mises en place pour assurer une transition qui s’est voulue consensuelle. Les deux gouvernements successivement formés ont exclu notre parti, représentatif et disposant d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale dissoute.

 

Un dialogue national a été organisé et des résolutions exécutoires ont été prises et attendent leur application qui sans doute devraient donner un nouveau souffle à notre pays.

 

Après 9 mois d’exercice, le pouvoir exécutif de la transition présente quelques inquiétudes. Nous avons assisté à une crise au sommet de l’Etat par le limogeage du Premier Ministre Abel GOUMBA en dehors de toute démarche consensuelle ainsi que la nomination d’un autre Chef du Gouvernement. Cette situation démontre l’instabilité du pouvoir liée à des calculs électoralistes, régionalistes et tribalistes.

 

 L’insécurité est généralisée dans le pays, entretenue par ceux qui sont appelés des " libérateurs " et qui sont dans leur majorité d’origine Tchadienne. Cette situation malheureusement a tendance à s’empirer en témoigne les derniers crimes perpétrés par ceux-ci dont certains restent impunis.

 

Les libertés fondamentales ne sont pas toujours garanties et les Partis politiques n’ont pas toujours accès aux médias de l’Etat.

 

Les nominations pour l’essentiel se font toujours sur des bases de clientélisme, de régionalisme et de tribalisme. La constitution du nouveau gouvernement n’a pas échappé à cette règle où il faut ajouter les calculs électoralistes.

 

II- SUR LE PLAN ECONOMIQUE

 

La période du pouvoir MLPC a été caractérisée par une régression économique et financière. Notre pays n’a même pas bénéficié des effets positifs de la dévaluation du F.CFA en 1994 par absence  des mesures d’accompagnement que le Gouvernement devrait mettre en place.

 

Le pays a connu des scandales financiers incroyables, des détournements des finances publiques, des fonds de projets financés par les partenaires au développement dont certains suspendu  les projets. Quelques uns de ces partenaires ont du  quitter notre pays.

 

A- Une baisse généralisée de la production

 

Les productions agricoles  se sont dégradées pendant cette période :

 

- Le coton graine a eu une évolution lente et a commencé a baissé constamment. Plus grave, les productions ne sont pas systématiquement enlevées alors que le coton nourri environ 800 000 personnes.

 

Nous rappelons pour mémoire que  dès 1960, notre pays était le 2ème producteur du coton  en Afrique francophone après le Tchad . Aujourd’hui certains pays comme le Mali qui a commencé a développé le coton bien après l’indépendance a atteint plus de 300000 tonnes par an. Les derniers évènements ont aggravé cette situation par la destruction des installations d’usine d’égrainage de Bossangoa .

 

- Le café a suivi la même tendance et tend  à disparaître parce que sa production est descendue à moins de 5 000  tonnes par an alors que la production potentielle peut être évaluée à 50 000 tonnes par an en réhabilitant seulement les plantations abandonnées.

 

- La production du bois est devenue anarchique sans préoccupation de l’environnement. Plusieurs permis ont été distribués à des entrepreneurs véreux ou à des proches du pouvoir qui ne payent pas les impôts .

                             

 -  Le diamant, ressource essentielle pour notre pays sur le plan financier est tombée en partie dans le secteur informel. La fraude représente environ  80% et constitue un manque à gagner important pour le budget national. Les autorisations d’exploitation et d’achat étaient devenues l’affaire personnelle du Président PATASSE qui en a distribué à ses proches et à ses amis. Il a crée plusieurs sociétés qui  ne font pas  face à leurs engagements fiscaux.

 

La gestion financière inefficace, les détournements des deniers publics accompagnés de l’impunité a asséché les finances publiques. L’Etat s’est trouvé ainsi dans l’incapacité  de faire face à ces engagements régaliens, notamment les paiements des salaires des fonctionnaires, des pensions et des bourses.

 

Au total, le produit intérieur brut n’a atteint en moyenne que 2.2% malgré le taux de croissance exceptionnel de 1994 de 6.4 %, effet mécanique de la dévaluation de F. CFA et qui ne constitue pas une production supplémentaire de la richesse nationale. La production de période est restée en dessous du taux démographique qui est de 2.5%.

 

Les investissements  demeurent les plus faibles des pays Africains au Sud du Sahara. Ils représentent en moyenne ces cinq dernières années 9% du PIB alors que la moyenne pour les pays de la CEMAC est d’environ 30%.

 

B- Sur le plan des finances publiques

 

Les finances publiques sont caractérisées  essentiellement par:

 

 L’exiguïté de leur masse au regard de la  richesse produite. Ainsi,  depuis 1993, les recettes publiques rapportées au PIB  sont les plus bas des pays de la CEMAC.  De 1993 à 2002 ce rapport a représenté en moyenne 8,50 % du PIB alors que dans le même temps, la moyenne pour les pays de la CEMAC est de 19,30%. La pression fiscale représente donc le taux  probablement le plus bas du monde.

 

Cette situation a plusieurs causes :

 

Le développement de la corruption dans les régies financières et leur inefficacité.

 

La corruption d’une partie des agents des régies financières.

 

Le détournement impuni au profit des fonctionnaires ou des autorités politiques de l’Etat. Le plus scandaleux est la levée des impôts par l’Inspection générale d’Etat que notre Parti avait déjà dénoncé en son temps et qui paraît aujourd’hui au grand jour, mais dont tous les contours ne sont pas encore élucidés.

 

Les nombreux scandales politico financiers qui ont privé l’Etat des recettes provenant des  ventes des produits pétroliers et dont l’organisateur présumé est revenu en Centrafrique sans être inquiété alors qu’un mandat international est lancé contre lui par l’Etat Centrafricain. Son arrestation ces derniers jours est politique et non pour crime économique.

 

Le développement des sociétés écran.

 

Et l’absence des réformes dans ce domaine.

 

 

III DANS LE DOMAINE SOCIAL

 

La pauvreté s’est accentuée ces dix dernières années à cause d’une politique désastreuse dans les domaines de l’éducation et de la santé.

 

L’éducation nationale 

 

L’école centrafricaine est caractérisée par l’insuffisance des infrastructures  et des ressources humaines. Le développement des infrastructures scolaires n’a pas suivi le boom démographique, conjugué avec la baisse du nombre des enseignants.

 

Les spécialistes estiment le déficit des enseignants dans le primaire et secondaire à plus  2000. Pour accueillir les élèves dans les normes moyennes, le nombre des établissements primaires et secondaires doit être multiplié  au moins par 5.

 

 La situation difficile des enseignants qui accumulent les arriérés des salaires et qui n’ont aucun autre avantage, a entraîné un certain découragement dans le secteur. Ainsi, certains enseignants des villes de la province restent la moitié du temps  à Bangui pour attendre un salaire qui arrive péniblement depuis les années.

 

 Le taux de scolarité qui était de 81% en 1975 est tombé à 55% en l’an 2000, le ratio élèves/maître dans le primaire est passé de 58 dans les années 70 à 85. 

 

 Les dépenses consacrées à l’éducation  ont baissé constamment pour ne représenter que 1,9 % du PIB en 2000 contre 3,7 % en 1980.

 

L’enseignement technique nécessaire pour un pays comme le notre ne dispose depuis l’indépendance que d’un lycée technique. Le nombre des enseignants dans les domaines scientifique et technique qui sont importants dans un pays en développement reste bas.

 

L’enseignement supérieur est en crise d’infrastructures et de ressources humaines, ce qui joue un rôle négatif  sur la qualité d’enseignement et la formation de hauts cadres.

 

La santé publique   

 

Notre pays connaît un véritable problème de santé : insuffisance d’hôpitaux et de centres de santé; ceux qui existent sont mal équipés et manquent de médicaments essentiels. Face à cette situation, nos médecins font des efforts hors du commun pour sauver le maximum de vies humaines.

 

Cette situation déplorable fait de nos hôpitaux de véritables mouroirs en témoigne l’évolution de quelques chiffres majeurs :

 

- L’espérance de vie à la naissance qui était de 48,5 ans en 1990 est tombée à 40, 4  en 2000.

 

- Le taux de mortalité infantile qui était de 104 pour mille  dans les année 80est passé à 113   en 2000.

 

- Le pays dispose de 1 médecin pour 23 776 centrafricains

 

La prévalence de VIH/SIDA  oscille entre 16 et 18% depuis 1993 un des plus hauts taux du monde, 10ème rang. D’après des études faites par des médecins centrafricains, environ 2 malades   hospitalisés sur 3 sont atteints de cette maladie.

 

L’accès à la trithérapie reste encore un luxe même pour la plupart de la population. Or, certaines études  montrent que dans 10 ans, le pays risquerait de perdre une bonne moitié des fonctionnaires, notamment les enseignants et les militaires. Le développement de cette maladie au sein de la jeunesse pose le problème de la relève.

 

Le secteur privé est également touché et se manifeste par un taux élevé d’absentéisme qui a des conséquences négatives sur la production nationale.

 

 

B- LES PROPOSITIONS

 

Face à cette situation, le Congrès de notre Parti réuni les 26, 27 et 28 décembre 2003  à Bangui, a fait des propositions qui sont contenues dans son programme actualisé et adopté à l’unanimité.

Les grandes lignes sont les suivantes :

 

I- Sur le plan politique

 

L’Alliance pour la Démocratie et le Progrès proclame son attachement à la démocratie, à la justice et au bien être individuel et collectif. Elle opte d’une manière irréversible pour la démocratie politique. Ceci signifie :

 

- la séparation véritable des pouvoirs (Exécutif, Législatif et Judiciaire),

- le respect des libertés individuelles et collectives,

- la lutte contre le tribalisme, le népotisme, l’abus de pouvoir,

- l’instauration de la justice sociale,

- le respect des droits de l’homme et des peuples,

- la lutte contre la division et l’assujettissement du pays.

 

L’ADP se prononce pour un régime semi-présidentiel dans lequel le Président de la République est le Chef de l’Etat. Il désigne et révoque le Premier Ministre, Chef du Gouvernement qui est responsable devant le Chef de l’Etat et le Parlement. Le Chef de Gouvernement définit et conduit la Politique de la Nation. Il est issu de la majorité parlementaire.

 

Les élections présidentielles et législatives sont au suffrage universel à deux tours.  L’ADP se prononce contre le vagabondage politique nuisible à la  démocratie.

 

 

II- Politique économique et financière

 

L’Alliance pour la Démocratie et le Progrès propose une stratégie économique auto-centrée et endogène et une politique susceptible d’attirer des capitaux étrangers.

 

 Cette stratégie est un processus qui vise la promotion d’un homme nouveau, qui doit assurer son développement, en s’appuyant sur l’autonomie individuelle et collective.

 

L’individu a le droit de décider en toute liberté de ses choix économiques.

 

Le développement est conçu comme l’œuvre de la majorité de la population.

 

L’agriculture doit être le catalyseur du développement industriel national. L’idée est de mettre l’accent sur la transformation de l’essentiel de la production agricole. L’instauration  d’une nouvelle forme de répartition qui vise à corriger l’inégalité des revenus entre les ruraux, les urbains des régions dans le cadre de la solidarité nationale. Les productions seront diversifiées.

 

La politique de l’élevage vise à terme à constituer une nouvelle génération d’éleveurs, responsables, capables de concevoir leurs projets . Elle doit privilégier l’amélioration des races animales existantes et la transformation des produits d’origine animale.

 

La politique de la forêt vise la préservation de l’équilibre naturel du milieu forestier et la garantie de la pérennité. Elle doit promouvoir la transformation d’une partie des essences exploitées.

 

Le tourisme doit être reconnu comme un  secteur économique et un véritable  plan de développement sera conçu  pour sa dynamisation.

 

L’environnement et l’écosystème doivent être protégés pour un développement durable

 

La recherche agronomique est l’appui indispensable à la politique rurale.

 

Le marché mondial, c'est-à-dire les rapports entre le développement national et l’environnement extérieur ne doit pas être perçu de manière unilatérale, mais doit privilégier également les intérêts nationaux.

 

Le développement de l’industrie est liée à l’essor de l’agriculture  et sa finalité est la transformation des produits agricoles et la mise en valeur de nos richesses non agricoles.

 L’industrialisation est faite par le développement des petites et moyennes industries basées sur de technologies adaptées. La stratégie est la substitution aux importations.

 

Les petites et moyennes entreprises et l’artisanat constituent une priorité et des mesures institutionnelles seront prises pour développer le secteur.

 

Les mines. La politique dans ce domaine doit concourir à l’augmentation de la production du diamant et de l’or et à développer l’exploitation d’autres richesses du sous-sol.

En ce qui concerne le diamant, il nous semble important que l’Etat prenne part à l’exploitation des  gisements et définir un cadre incitatif afin d’augmenter  son exportation officielle et  sa part dans les finances publiques.

 

L’ADP appuie la politique du processus de KIMBERLEY.

 

Le secteur informel doit bénéficier des mesures institutionnelles et financières. L’objectif est d’intégrer progressivement une partie dans le secteur formel.

La politique du transport doit viser le désenclavement intérieur et extérieur.

 

Sur le plan financier. La nouvelle politique proposée est la réorganisation du système bancaire et financier afin de développer l’épargne. Une réforme en profondeur sera faite sur le plan fiscal et foncier afin d’augmenter les recettes publiques. L’objectif est d’élargir la base fiscale et instaurer l’égalité devant l’impôt.

 

III-Politique sociale et culturelle

 

La politique sociale et culturelle de l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès vise à promouvoir la réhabilitation de l’homme centrafricain, sur le plan social et culturel et à lutter contre la pauvreté, la misère et l’injustice sociale.

 

Dans le domaine de la santé, il s’agit de :

 

  - définir une politique sanitaire hardie par un système de santé dynamique, susceptible de réduire le taux élevé de morbidité de manière à infléchir la fâcheuse tendance actuelle de mortalité ;

 

- développer un système de couverture sociale à toutes les catégories socio-professionnelles, en particulier aux travailleurs ruraux.

 

- promouvoir la formation du personnel des cadres de la santé.

 

- mettre en place une politique de lutte contre VIH/SIDA, par la prévention et le développement de la trithérapie en ramenant son prix à un niveau accessible à la population déshéritée.

 

Dans le domaine de l’éducation et de  la formation

 

La nouvelle école doit être diversifiée, mieux structurée et au service de l’économie nationale. Il s’agit de développer des infrastructures scolaires et universitaires actuellement dégradées, augmenter le nombre des enseignants. Les déséquilibres entre l’enseignement général et technique doivent être réduits par la diversification des filières.

 

Dans le domaine de l’emploi

 

L’Alliance pour la Démocratie et le Progrès mettra en place une politique permettant de stimuler la reprise économique et  le développement soutenu. C’est la condition première pour résoudre durablement le problème du chômage.

 

Elle va promouvoir un fonds d’emploi pour appuyer des projets à forte intensité de main-d’œuvre intéressant les collectivités ou des activités visant les besoins de base.

 

Le développement de l’emploi dans le secteur rural nécessite la mise en place des programmes spécifiques et l’ amélioration de  la productivité dans l’agriculture.

 

 

 

 

 

 

Urbanisme et habitat

 

L’homme  doit être un élément clé qui doit prendre en compte la satisfaction de ses besoins et l’amélioration de son cadre de vie. L’ADP mettra en place une politique d’urbanisation systématique et cohérente de toutes nos villes

 

Pour développer l’habitat, une banque d’habitat sera mise en place.

 

 Jeunesse et sport

 

L’ADP entend favoriser la prise en charge par les jeunes de leur responsabilité dans la société, œuvrer en vue de supprimer les inégalités sociales et de donner à tous les jeunes des chances égales  pour l’éducation, le travail, les loisirs, le sport et la culture.

 

La politique sportive de masse sera améliorée par la création des infrastructures populaire et adéquates. Une politique de semi professionnalisme sera mise en œuvre pour valoriser le basket ball et le foot-ball.

 

IV-L’Administration

 

L’ADP s’attellera à ce  que l’administration Centrafricaine deviennent une administration du développement. Elle doit être neutre et être débarrassée du tribalisme, du favoritisme et de la corruption. Le recrutement doit être fait que sur les critères de compétence de qualification et par voie de concours.

 

V- Armée, défense nationale et sécurité publique

 

Notre armée doit être républicaine et débarrée de la division. Elle doit être nationale et non servir un homme. La garde présidentielle doit être  dissoute.

La police doit être restructurée et son statut revalorisé.

La police politique doit être dissoute

La garde doit être revalorisée en vue d’assurer la protection des personnes et des biens.

 

V- La diplomatie

 

Notre pays mènera une diplomatie de développement.

 Notre action portera sur la consolidation et la revitalisation de la CEMAC et la CEEAC

La coopération entre la RCA et d’autres pays en développement non Africains sera développée.

 

 

 C- SUR LA SITUATION POLITIQUE ACTUELLE

 

Le congrès a salué le changement intervenu le 15 mars 2003 qui a mis fin au régime autoritaire, de démission nationale et de gaspillage économique et financier. Ce changement est le fruit des luttes multiformes des différentes composantes de notre peuple : Les partis politiques, les syndicats, la société civile et les éléments éclairés de l’armée ayant à leur tête le  général  François BOZIZE. Ce changement ne constitue pas un coup d’Etat ni une révolution nationale. C’est une rébellion armée soutenue par le peuple.

 

Le congrès a constaté que l’ADP est le seul parti ayant eu un groupe parlementaire autonome à l’Assemblée Nationale dissoute à ne pas faire  partie des différents gouvernements de transition. Il a pris acte.

 

Après avoir analysé la politique du Gouvernement après 9 mois d’existence, le congrès constate que les espoirs ont été déçus dans plusieurs domaines :

 

I- Sur le plan politique. La nature de la transition a changé ; elle n’est plus consensuelle mais dirigée par le seul Président de la République. En effet, le changement du Premier Ministre et du gouvernement n’a pas fait été discuté d’un commun accord avec tous les acteurs de la transition . Les nominations des membres du gouvernement sont faites exclusivement par le Président François BOZIZE qui n’a pris en compte que les intérêts tribalistes et électoralistes. L’Alliance pour la Démocratie et le Progrès continue à soutenir le gouvernement de la transition mais reste vigilante pour dénoncer toute politique contraire aux intérêts de notre peuple.

 

La démocratie pour laquelle nous nous sommes battus est bancale. Les libertés fondamentales ne sont pas garanties au peuple, en particulier la possibilité d’aller et venir en toute quiétude.

Les partis politiques n’ont pas toujours accès aux médias de l’Etat.

 

L’impunité persiste, ce qui instaure une inégalité des citoyens devant la loi et altère la démocratie.

 

L’insécurité s’est généralisée et constitue un véritable danger pour la démocratie.

 

L’indépendance nationale est menacée.

 

Le tribalisme, le régionalisme et le clientélisme demeurent le mode de désignation à des postes importants nationaux et sous-régionaux.

 

L’Alliance pour la démocratie et le Progrès appelle des démocrates centrafricains à se mobiliser pour les élections démocratiques et transparentes soient organisées à l’issue de la transition.

 

 La communauté internationale s’inquiète déjà des irrégularités dans le recensement actuel de la population où il est constaté la manipulation des chiffres des populations favorables au Président de la République actuelle. Or, la première fraude électorale commence par la falsification des listes électorales.

 

II- Sur le plan économique

 

La sécurité des biens et des personnes ne sont pas garanties et décourage les agents économiques et les éventuels investisseurs.

 

Les actions pour la réhabilitation des infrastructures économiques n’ont pas été entreprises ; le cas le plus flagrant est l’incapacité des pouvoirs publics à reprendre les engins de KAGIMA qui ont été amenés au Tchad. C’est ce qui explique le départ du  JAPON de notre pays. Notre pays a perdu un partenaire économique d’une première importance.

 

Un plan de réhabilitation des usines de la zone cotonnière n’est pas clairement défini ainsi que la politique en faveur de cette culture qui est importante pour nos concitoyens des régions du nord et du centre.

 

Un plan de réforme des finances publiques n’a pas été mis en place afin de chercher à trouver un début de solution à nos problèmes de finances publiques. Cette situation a engendré de nouveau les arriérés des salaires dans la fonction publique.

 

III- Sur le fonctionnement et l’avenir du parti

 

Le congrès a passé en revu le fonctionnement de notre parti. Il amendé ses statuts et le règlement intérieur et actualisé  son programme de société. L’ADP a un bilan globalement positif. Pendant les deux précédentes législatures, elle a eu  respectivement 6 et 5 députés qui lui ont permis d’avoir respectivement des groupes parlementaires autonomes. Le travail de ses députés à l’Assemblée nationale a toujours été de qualité et ses analyses appréciées même de ses adversaires politiques.

 

Malgré la disparition de son premier Président National, le parti s’est vite ravisé et le parti a mis en place un comité exécutif provisoire jusqu’aux évènements du 28 mai 2001 qui a vu la dispersion d’une grande partie de ses cadres.

 

Un comité ad hoc a été mis en place et a mené courageusement les activités du parti jusqu’à la tenue de ce congrès qui a renouvelé son organe de direction.

 

Le congrès après avoir analysé la situation des partis politiques  pense que l’existence de micros partis est source de tribalisme et de division. Certains partis n’ont pas suffisamment d’adhérents et ne sont pas représentés à l’Assemblée Nationale depuis l’instauration de la démocratie dans notre pays. Par conséquent, le congrès a mandaté le Comité Exécutif pour engager des discussions avec les partis qui défendent les mêmes valeurs que notre Parti, notamment la démocratie et le bien être de notre peuple et rejettent le tribalisme, le régionalisme pour faire des regroupements  en vue de constituer un grand ensemble.

 

Actualité Centrafrique de sangonet - Dossier 18