Que reste t-il de la libération du 15 mars 2003

Ce samedi 15 mars 2003, réunis avec quelques compatriotes en région parisienne, nous discutâmes toute l'après midi de la situation qui prévalait au pays, de la calamité Patassé et de l'entreprise rebelle de Bozizé.

Comme si le ciel était de connexion avec nous, les news sont tombés vers 19h45, les hommes du général Bozizé venaient de faire leur entrée dans bangui. Incrédule, nous tentions alors de vérifier les informations By Bangui, échec : impossible d'avoir la coquette au téléphone.

Ce soir là, je me couchai sur mes doutes et ma soif, car à plusieurs reprises, l'homme de la villa Adrienne, ex siège social de la RCA a déjoué les coups qui étaient monté contre lui, à tel point que certains pensent qu'il était devenu invincible.

Les dépêches du lendemain mirent la joie au cœur ; la logique du complot permanent dans laquelle s'était réfugiée le pouvoir Patassé a eu raison de lui. L'avion présidentiel a atterri dans la nuit à Yaoundé.

L'ère Patassé venait de s'achever, un autre chapitre débutait, celui de la pause démocratique et de la libération.

365 jours, un an plus tard, que peut on dire, qu'est ce qui a changé ? Quel bilan peut-on dresser de l'après Patassé ? Quelles perspectives s'offrent à notre pays ?

Le sentiment qui m'envahit en cette date anniversaire, est que de la libération, nous sommes passés à la liquidation.

Mais avant de parler de liquidation, il est très important de situer historiquement les choses pour que l'on puisse comprendre et s'apercevoir pourquoi la libération était devenue nécessaire ; et que le concept et non le mot LIBERATION signifiait dans le cœur du commun Centrafricain.

Ce 27 septembre 1993, Mr Patassé sortait vainqueur du second tour des présidentielles qui l'opposait à Goumba ; cette victoire, qu'importe les commentaires et les analyses qu'on peut faire dessus ; portait la marque et l'espérance du peuple centrafricain. Un peuple qui durant 33 années auparavant ; a été privé de ses droits élémentaires.

L'expression du suffrage universel qui lui a été accordé prit une autre signification ; celle de la démarche et de revendication du droit à la vie, à la liberté d'expression, d'entreprendre et de circuler, à l'éducation, à la santé, à l'alimentation abondante, aux logements décents, aux moyens de communication ; en somme à ne société moderne. L'homme de cette victoire (Patassé), avait pour mission de bâtir une telle nation ou d'en jeter les bases immuables.

Mais très vite, le centrafricain dû déchanter, les espoirs et les espérances vite enterrés et les droits bafoués.

La justice sociale à laquelle s'attendait le peuple est devenue mirage et vent.

Le régime du président Patassé s'enfermera dans une logique de +en+ totalitaire, basée sur la famille, l'ethnie, la région et des intérêts occultes. Le terrain était ainsi préparé pour des insatisfait, des lésés et des assoiffés du pouvoir de rentrer en scène, ainsi en 96/97 ; nous assisterons aux trois mutineries ; en 2001 il eut deux tentatives de coup d'état et en 2002 ; une rébellion aux ramifications complexes qui occupa la quasi-totalité du pays.

Face aux multiples crises qu'il a connu, le président Patassé brillera par son incompétence à vouloir corriger ou redresser les choses, sortir le pays du chaos. A y voir de près, l'on doit se rendre compte que ce dernier n'était pas préparé à cette œuvre, car c'est en surfant sur la religiosité des centrafricains et en leur vendant un grand mensonge à cette masse faiseuse de roi et de roitelets, dont la majorité est incapable de faire la différence entre la vérité et le mensonge, le probable et le faisable, le vraisemblable et le réalisable ; qu'il fut élu président en 1993.

Cette incompétence où ce manque de volonté à corriger les choses, même en cédant une partie de son pouvoir, va précipiter non seulement la fin de son régime, mais aussi renvoyer la RCA au moins vingt ans en arrière.

Au matin du 15 mars 2003, le constat était le suivant :

Dans ce chaos institutionnalisé et manœuvré par des forces bizarres, la quasi-totalité du peuple revendiquait le départ du président patassé.

C'est ainsi que l'on assistera au coup d'état manqué du 28 mai 2001 ; qui, par ses multiples ramifications mit fin au régime du président Patassé ; je m'explique.

Le lamentable coup d'état du 28 mai 2001 dont le général Kolingba reconnût la paternité déstabilisa en son cœur le système Patassé.

Les défenseurs de la logique du complot permanent développèrent la répression et la policisarisation du pays. C'est dans cette atmosphère de délation et de fiches, que le général Bozizé a été mis sous procédure judiciaire. Ayant appartenu au cercle premier du pouvoir Patassé, ce dernier savait que dans cette période de trouble, le mandat d'amener était synonyme dans cette république bananière d'exécution ou de graves tortures ; c'est pourquoi ce dernier refusera d'y répondre sous prétexte de sécurité.

La voix était ainsi ouverte, la rébellion était née et seize mois plus tard, à la tête d'une coalition politico-militaire, l'homme de Sassari (Bozizé) et le lieutenant colonel Mbaye faisaient leur entrée dans Bangui.

Un an plus tard, que peut-on dire de la libération ?

Parlons-en.

Cependant je tiens à préciser que l'œuvre de la renaissance est titanesque, mais en un an, on peut poser certains fondamentaux, qu'en est-il ?

En partant de quoi, me permets-je de dire que de la libération nous sommes arrivés à la liquidation ?

D'entée, c'est un devoir citoyen, que c'est d'observer la scène nationale, donner une appréciation et y participer. Cette appréciation n'est pas partisane, elle se veut la plus impartiale que possible. Chaque société ou individu qui refuse de regarder son passé lointain ou proche ; est appelé à refaire les mêmes erreurs. C'est cet exercice là qui me permet aujourd'hui d'affirmer que de la libération nous sommes passés à la liquidation. Elle s'appuie sur la situation qui prévalait au 15 mars 2003, des espoirs suscités et des réalisations aujourd'hui.

Cette liquidation dont je parle se résume en quatre domaines : politique, judiciaire, économique et sociale.

I : Liquidation Politique

La suspension de la constitution a enterré le cadre juridique dans lequel les activités politiques pouvaient évoluer, la machine CPC/CPPO/TRANSITION CONSENSUELLE a enterré de fait la pluralité politique et l'animation partisane. Tout le monde est à la mangeoire et se tait, ce ne sont pas les petites gesticulations de Ngoupandé et Malendoma qui vont changer la donne.

L'opposition, système précieux en démocratie, car nécessaire au frottement d'idées ; berceau de pensée et de conception novatrice est réduit à Bendounga, à Ndouba-presse et aux différents foras centrafricains sur internet.

On me dira que les partis n'ont pas été dissout, mais tout le monde sait que sans cadre juridique, c'est le boulevard du désordre et l'autoroute des abus. Un parti politique est un mouvement en action permanente et non ponctuelle, les élections se rapprochent, sous plusieurs bannières des candidats se présenteront, mais cela n'empêche guère qu'il y'a bel et bien eu liquidation politique.

Bien que souvent brutalisé sous Patassé, les partis politiques dans leur essence ont été liquidés par la libération du 15 mars 2003, c'est pour dire que le CNT, n'est qu'une coquille vide.

Mais au-delà de cette liquidation voulue et préparée par les libérateurs et leurs mentors, cela ne prouve t'elle pas encore une fois de plus, qu'il faut penser à purger et/ou régénérer l'élite politique ?

II : Liquidation judiciaire

C'est sans aucun doute la plus grande déception, la liquidation suprême.

Tout se passe comme s'il y'avait une ormetta, une loi du silence ou de l'oubli qui règne sur la république.

Le mouvement du 15 mars 2003 était porteur d'une grande soif de justice ; pratiquement tous les centrafricains réclament justice et attendent des réparations.

Dès les lendemains de son arrivée à Bangui et dans les jours qui suivirent, le général Bozizé va à tour de rôle réhabiliter les anciens dignitaires Patassite, exit la justice, place aux initiés. J'ai cru rêvé, et je crois que beaucoup d'entre nous aussi, quand nous apprîmes que Ziguélé à quitté Bangui en homme libre pour Paris et que les anciens occupants des missions diplomatiques de Bangui reprirent leurs bamboulas dans la coquette.

NON, trop de sang innocent ont coulé, trop de trafic ont eu lieu ces dix, vingt, trente, quarante dernières années en Centrafrique et c'est toujours le même refrain : concorde nationale et rien ne se fait. Nous sommes revenus vingt deux ans en arrière ; où de façon bizarre ; le général Kolingba protégea Patassé jusqu'à sa sortie de Bangui, ou chose bizarre encore, le même général Kolingba compléta la caution (2.000.000 FCFA) de candidature de Patassé aux élections de 92, après avoir autorisé ce dernier à rentrer à Bangui, malgré les charges qui pesaient contre lui.

Cette situation bizarre, nous le retrouvons encore, lorsque les soldats de Démafouth envahirent le domaine de Kolingba ou lorsque sa femme fut exfiltrer de la résidence de l'ambassadeur de France à Bangui.

Ces choses bizarres qui se passent au sommet de la république doivent être dénoncer, le peuple est en droit de savoir pourquoi on lui refuse de manière volontaire et brutale la justice.

Tous les délits commis sous Patassé et avant lui ne peuvent pas trouver réponse républicaine en un an, je le sais, mais ce manque évident de la part des libérateurs à exercer justice, nous emmène à constater qu'elle a été liquidée. Or sans justice, nous ne pourrons jamais exorciser tous nos maux, tous nos démons ; et la passé nous hantera toujours, et nos blessures nous ferons toujours mal.

Ce manque réel de faire justice, ne met-elle pas en avant le fait que ceux d'aujourd'hui étaient avec ceux d'hier ; même les bourreaux d'hier donnent des leçons aujourd'hui.

III) Liquidation économique

Le mouvement de pillage qui a suivi l'entrée des libérateurs dans Bangui a été qualifié d'anthologique par la presse, or lorsqu'on connaît l'importance stratégique de Bangui sur la balance économique centrafricaine, on peut affirmer sans se tromper, que l'économie a été liquidée avant la libération par les libérateurs. Les villes conquises par la libération ont subie des pillages pour certaines, des délocalisations pour d'autres. Certains observateurs ont avancé le chiffre pharaonique de 3.000 milliards de FCFA ; était-ce le prix à payer pour se débarrasser de Patassé ?

Toujours est-il qu'aucune mesure n'a été prise pour permettre à l'économie centrafricaine de renaître de ces cendres tel le phénix.

L'ancien système connu sous Patassé et kolingba est toujours dans la place.

Or sans une économie forte, toute action de développement est vouée à l'échec.

Mais cette liquidation de l'économie ne prouve t'elle pas en fait cette volonté de garder le pays dans une atmosphère de trafic et de troc, où il serait plus facile pour les gens d'en haut de truander en toute liberté ?

IV : Liquidation sociale

Le mouvement du 15 mars 2003 a engendré de deux mauvais génies qui ont pour nom : Réduction de salaire et Zakawa.

Il eut dans les années soixante, l'abattement des salaires des fonctionnaires au travers de la contribution à l'effort national de développement, cette mesure anti-sociale provoqua la grogne des fonctionnaires et devint le lit de la quête du pouvoir de Bokassa et Banza.

Il eut les arriérés de salaires qui mirent Kolingba sur les chemins de la retraite.

Ensuite il eut les 29 à 32 mois d'arriérés de salaire qui poussèrent les centrafricains à ne pas défendre le régime despotique et sanguinaire de Patassé.

Réduire quelque chose qui n'existe pas, c'est se moquer du peuple et l'enterrer.

Le tissu familial est brisé, les valeurs enterrés et bafouées ; la société est ébranlée dans son cœur, plus d'hiérarchie. L'état même dans sa forme souveraine et sociale est inexistant.

L'histoire politique nous a appris qu'il existe parfois des alliances contre nature qui peuvent naître, ainsi nous verrons Kolelas et Lissouba, Mandela et De Klerc, Kolingba et Goumba (UFAP), Patassé et Bendounga. C'est ans cette lignée de bizarrerie que sait nous produire la politique, que nous verrons la coalition ZAKAWA/CPC-BOZIZE.

Pour se débarrasser de Patassé, Bozizé va placer le pays sous protectorat Zakawa, par extension Tchadien.

Or que se passe t'il ? Les libérateurs (mercenaires) non rémunérés se sont transformés en geôliers du peuple : Zaraguinas, braqueurs...

La liberté de circuler n'est plus garantie, or sans cette liberté, rien de nouveau et de beau ne peut voir le jour.

Le mouvement du 15 mars 2003 a liquidé socialement le peuple, car impossible de : se soigner, se nourrir, se vêtir, se loger, s'éduquer, circuler.

La question que l'est en droit de se poser et de poser est : pourquoi et comment ?

Aux lendemains de la chute de Patassé, j'écrivais ceci : " la renaissance centrafricaine est et doit être permanente, ce doit être l'action collective de tous les centrafricains pour transformer la situation et améliorer la réalité concrète des masses de notre pays.

En cette date anniversaire, cet appel est encore d'actualité, nous devons reprendre notre droit à la vie, refuser la tyrannie, briser la misère, réclamer justice, pousser à l'excellence nos élites en provoquant chez eux une insomnie administrative et philosophique, nous mettre au travail et sortir de la médiocrité.

Comme l'arrivée au pouvoir de Bokassa, de Dacko II, de Kolingba et de Patassé ; le mouvement du 15 mars 2003 a déçu, un an plus tard, le bilan est quasi-nul. Je ne prêche pas Patassé et ne regrette pas non plus son départ, mais ce que le prêche, c'est la fin de la médiocrité pour le bien du peuple, et en cela, le 15 mars 2003 n'a pas encore répondu.

Face à cet énième échec, que faire ?

J'ai toujours prêché pour un changement en profondeur de la société centrafricaine, je demeure encore convaincu que sans cette action, rien de bon ne pourra voir le jour sous notre ciel.

Le retour à une légitimité populaire et légale ne changera rien, si les hommes ne changent, Patassé et le MLPC sont là pour en témoigner, mais de ces échéances à venir, nous devons voir :

  1. une constitution républicaine,
  2. des élus municipaux compétents,
  3. des députés aux dessus de la mêlée,
  4. un président honnête, rassembleur, bâtisseur et visionnaire ;

Pour ne pas voir ce pays disparaître, de manière urgente et réaliste, voici ce que doit faire l'actuelle équipe et passer le relais aux sortants des urnes :

Quel type de constitution pour la république

Je pense que la forme unitaire de notre pays doit être préservé, même si l'érosion tribale et ethnique de ces seize dernières a sérieusement entamé l'unité nationale.

La décentralisation ne doit plus demeurer un rêve, un nouveau découpage administratif de la RCA doit être entrepris.

Le régime présidentiel doit céder la place à un régime semi-présidentiel où le chef de l'état demeurera le garant de la république et de ses lois, le garant des domaines souverains de l'état (affaires étrangères, défense, intérieur, défense et éducation).

Le premier ministre et le gouvernement doivent être issus de la majorité parlementaire, cela, pour nous éviter d'entendre ces refrains devenus obsolètes : gouvernement d'union nationale, de large ouverture, de consensus ou de je ne sais quoi.

L'assemblée nationale doit être souveraine et ne plus être des caisses enregistreuses ou pour Koudoufarer X ou Y.

La justice doit être pareille pour tous ; même le chef de l'état doit répondre de ces actes passés ou présents en exercice ; si un juge trouve nécessaire de le convoquer.

En somme cette nouvelle constitution doit encadrer la vie d'une république et permettre qu'à l'intérieur de ce cadre juridique ; l'ensemble des citoyens, administrateurs, politiques, hommes d'affaires, gouvernants ; puissent avoir de quoi manger, se nourrir, se loger, se vêtir, se soigner, circuler en liberté et sécurité, avoir plus de démocratie.

Quel programme de sortie de crise ?

La tâche est énorme et colossale. Le programme de sortie de crise doit être réaliste; ce ne doit pas être ces programmes qu'on donne au peuple juste pour avoir sa légitimité populaire; car la plupart des programmes de sortie de crise de ces vingt quatre dernières années ont été établi pour cela; car lorsqu' on sait que la majorité du peuple est incapable de faire la différence entre le mensonge politique et la vérité, le possible et le vraisemblable, le probable et le réalisable; on surfe sur cette vague.

A mon avis, comme la législature Centrafricaine dure en moyenne cinq années et comme celle-ci est le gendarme du gouvernement; il faudra établir un programme quinquennal de développement qui devra répondre aux attentes les plus imminentes du peuple:

Ce programme de sortie de crise ne peut à lui seul répondre à tous les besoins du peuple; mais il doit permettre une remise à l'eau du pays et permettre un retour à la paix sociale et civile; condition sine qua non pour toute société cherchant le progrès

Que faire face à la recolonisation du pays?

Pour les patriotes engagés et souverainistes; revoir l'armée française revenir au pays après nous avoir abandonné à une période où le pays avait vraiment besoin d'aide est comme une insulte à la mémoire de nos victimes et des tribulations que nous avons connu quand elle (le France) soutenait corps et âme un régime qui n'avait sa raison d'être que par le terrorisme d'état. L'implication des forces armées de la CEMAC et des mercenaires Tchadiens ne saurait être accepté pendant une très longue période; car si ces pays se retiraient en emportant la perfusion sécuritaire qu'ils nous ont apportée; le pays sombrerait à coup sûr dans le chaos. Car nous sommes incapables d'assurer nous mêmes la sécurité de notre territoire. Pour mettre fin à la recolonisation du pays, il faudrait d'abord mettre en place une armée république représentative de l'ensemble de la RCA. Il faudrait permettre à la police et à la gendarmerie d'effectuer dans les meilleures conditions leurs rôles. Il faudrait que les hommes politiques cessent toute intelligence avec l'extérieur, il faudrait concevoir et mettre en place une véritable politique de défense.

Quel type de justice appliquée pour les tribulations et les souffrances connues en Centrafrique?

Il ne peut y avoir de paix sans justice et il ne peut y avoir de justice sans paix, voilà l'équation qui résume à elle seule la problématique de tous les actes abominables qui ont été commis en Centrafrique et qui font qu'à chaque qu'il y'a un changement à la tête de l'état; ce changement se transforme rapidement en un terrain de règlement de compte passionnel et personnel. Il faudrait que justice se fasse.

Mais avant de trouver la forme de justice qu'il faudra appliquer, existe chez nous des hommes qui soient capables de dire la loi en toute impartialité? La réponse à cette question conditionne le reste de l'opération; car un mauvais acte judiciaire appelée toujours vengeance.

Dans cette justice qu'il faudra appliquer, il faudra d'abord un acte de mémoire, qui a fait quoi; c'est seulement après cela que nous pouvons parler de réparation.

A mon avis, l'exemple sud-africain est quasi complet pour nous servir de repère. Le temps dans cet acte ne doit pas être limité. Et seule la vérité des faits doit triompher.

Quelle place pour la RCA dans le concert des nations?

Dire que la RCA est un pays marginal n'est pas avoir du respect pour sa patrie, c'est une vérité que tout le monde connaît. La place de la RCA dans le concert des nations passe par quatre axes:

  1. Diplomatie: nous devons avoir une diplomatie efficace mais en fonction de nos moyens, trop d'ambassades, de consulats, d'agences diplomatiques; qui sont des gouffres financiers pour le pays; la diplomatie Centrafricaine doit avant tout être une diplomatie stratégique et économiques.
  2. Organisations internationales: la RCA a connu ces dix dernières une augmentation de sa participation dans des organisations qui n'ont rien à voir avec l'immédiat du centrafricain et qui ne lui apportent rien de surcroît. Il faudrait que nous nous désengagions de ces organisations qui ne nous apportent rien, si ce n'est que d'augmenter notre dette participative. Nous devrons apurer nos dettes auprès des différentes organisations auxquelles nous prenons part, avoir de nouveau un droit de vote et peser pour que des centrafricains soient représentés au sein de ces organisations.
  3. Sport: redynamiser les activités sportives pour que la représentativité du pays dans les différentes compétitions internationales soit effective et productive.
  4. Art et culture: une véritable politique de développement culturel doit être penser, mise en place et exécuter. L'activité culturelle et artistique doit participer non seulement à la représentativité du pays au sein des nations; mais elle doit aussi être source de création de travail et de richesse.

Quelles réformes pour le pays:

Les réformes étant très nombreuses, les plus imminentes à mon avis sont:

  1. une réforme administrative qui part de la composition gouvernementale à l'ensemble de l'organigramme étatique.
  2. Une réforme du circuit bancaire pour l'adapter aux temps présents et aux défis que doit relever la société Centrafricaine
  3. Une reforme agraire dans l'optique de l'augmentation de la production agricole et de la politique de retour à la terre.
  4. Une réforme universitaire pour adapter cette machine de formation aux besoins réels de la société Centrafricaine.
  5. Une réforme du circuit commercial
  6. Une réforme du recouvrement fiscal et de l'imposition forfaitaire obligatoire

A mon avis, si nous désirons laisser un pays à nos enfants et nos petits-enfants, le seul chemin est celui là, sinon...

Clément BOUTE MBAMBA

(Lundi, 15 mars 2004 12:27)

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