La diaspora centrafricaine s'organise et saisisse la Justice contre le régime de Patassé

Les instances internationales judiciaires sont appelées au chevet des populations centtrafricaines qui souffrent. Un coup d'Etat manqué perpétré par des groupes identifiés n'ont jamais font l'objet de poursuite devant une juridiction. Les auteurs doivent être entendus et pouvoir répondre quels que soient les actes commis. L'histoire de la justice en Centrafrique fournit des exemples bien connus (cas de Bokassa). Cependant, de nombreuses exactions se commettent envers des personnes présumées coupables, entraînant : des morts, des blessés, des disparus, des réfugiés, des familles éclatés ou en errance. Des voix commencent à s'élever pour réclamer la justice et la paix.


(Source : KODRO-FRANCE GONESSE - 15 août 23H50) - UN COLLECTIF D'AVOCATS CENTRAFRICAINS SAISI DU DOSSIER DES REFUGIES DE L'AMBASSADE DE FRANCE A BANGUI.

Face à la barbarie du régime sanguinaire de Patassé, les Centrafricains de France ont choisi le terrain des procédures judiciaires pour conjurer le mal centrafricain.

Tranquillement, après avoir cherché ses marques, la diaspora centrafricaine de France est rentrée de plein pied dans le combat pour la justice et les libertés démocratiques en Centrafrique. De Bordeaux à Strasbourg et de Montpellier à Paris, en relation avec les victimes et familles de victimes, les initiatives se multiplient en direction des organisations internationales de défense des droits de l'homme, des autorités judiciaires occidentales et de l'opinion internationale.

Trois objectifs sont poursuivis par ces organisations de la diaspora. Défendre les Centrafricains pris en otage et retenus dans les geôles de Patassé ou réfugiés dans les ambassades occidentales de Bangui ; constituer et déposer auprès des juridictions internationales compétentes des dossiers de plainte ; sensibiliser l'opinion internationale sur les exactions et les nombreux actes flagrants de crimes et violations des droits de l'homme dont les autorités centrafricaines s'en rendent coupables pour l'établissement d'un tribunal pénal international pour le Centrafrique.

C'est dans le cadre du premier objectif, défendre les Centrafricains pris en otage par les autoritaires centrafricaines et retenus prisonniers à Bangui ou réfugiés dans les ambassades occidentales, que se situe l'intervention de ce jour de Me Jean Ngafaounain, du barreau de Versailles, sur les antennes de la radio internationale française - RFI.

Représentant le collectif des avocats centrafricains d'Île-de-France saisi du dossier des réfugiés centrafricains de l'ambassade de France, à Bangui, Me Jean Ngafaounain a précisé le rôle que le collectif entend jouer dans ce dossier : faire aboutir auprès des autorités françaises la demande d'asile politique des réfugiés qui craignent sérieusement pour leur vie, en raison de leur proximité ethnique avec l'auteur présumé du coup d'Etat manqué du 28 mai 2001, le général André Kolingba.

En effet, de source Kodro, les autorités de Bangui exercent continuellement une pression criminelle sur la trentaine de personnalités centrafricaines actuellement réfugiées à la résidence de l'ambassadeur de France à Ouango-Bangui.

Avant le départ en France de l'ambassadeur Jean-Marc Simon, pour la conférence annuelle des ambassadeurs, la présidence centrafricaine a exigé que Paris donne le feu-vert, à l'ambassadeur, pour que trois personnalités lui soient livrées, en compensation criminelle de l'arrêt de toutes poursuites à l'encontre des autres. Parmi les personnalités figureraient M. Jacob Gbeti et le Capitaine Parfait Mbaye.

Parallèlement à cet ignoble chantage, sur demande des services présidentiels, les autorités militaires centrafricaines auraient destitué l'officier Nicaise Mbaye de son grade de capitaine. Comme les autres officiers récemment déchus de leur grade d'officier des Forces Armées CentrAfricaines - FACA, le Capitaine Nicaise Mbaye ne serait plus qu'un simple soldat.

Très inquiets de la tournure des événements et après l'intrusion du juge Bindoumi venu enquêter à la résidence de l'ambassadeur de France, la trentaine de personnalités centrafricaines et leur famille ont adressé le 03 août 2001 une lettre, demeurée à ce jour sans réponse, aux autorités françaises.

Joint par kodro, en début de soirée, Me Jean Ngafaounain précise que le collectif, qu'il représente, fera tout son possible pour que cette bataille des droits humains soit bénéfique aux réfugiés et à tous les Centrafricains qui subissent actuellement le diktat des autorités de Bangui.

De source Kodro, les Centrafricains réfugiés à la résidence de l'ambassadeur de France sont aussi défendus par Me Frerry du barreau de Lyon.


(Source : KODRO-FRANCE, GONESSE - 13 août 2001 - 02H55) - LES PREMIERES ASSISES DE L'A.F.V.D.C. ONT EU LIEU SAMEDI 11 AOÛT 2001, A PARIS.

Sous la présidence de M. Thuerry Maléyombo, assisté de MM Francis Kpignet et Nicaise Touba, tous deux membres du bureau de l'A.F.V.D.V. et en collaboration avec Kodro, l'Association des Familles des Victimes de la Dictature en Centrafrique - A.F.V.D.C. - a tenu ses premières assises le samedi 11 août 2001 à Paris, de 15 H00 à 19H00, à la Maison des Etudiants des Etats de l'Afrique de l'Ouest dans le 12ème arrondissement.

Au cours de cette réunion, qui a duré 2 heures de plus que prévu, l'assistance bigarrée a été entretenue des objectifs précis de l'association, de la stratégie adoptée dans l'identification des familles des victimes, de l'assistance des familles tant dans la constitution des dossiers de plaintes que dans les difficultés quotidiennes induites par la nouvelle situation imposée à celles-ci par les autorités centrafricaines.

Selon les statuts, l'association de Montpellier a pour objectif entre autres d'aider les familles de victimes et lutter contre le génocide, les crimes racistes, les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité commis à l'encontre des Centrafricains en Centrafrique et dans le monde entier.

Pour mener à terme ses objectifs, le bureau travaille en étroite coordination avec les familles des victimes et des experts dans différents domaines touchant la vie des familles de victimes. Ainsi un réseau d'experts sur les questions pénales et centrafricaines se constitue actuellement autour de l'A.F.V.D.C. qui n'a pas manqué, à l'occasion, de lancer un appel pour que des avocats, des juristes, des sociologues, des anthropologues et des psychologues rejoignent l'association pour contribuer à la prise en mains des dossiers de plaintes et des familles.

Dans sa stratégie d'identification et d'assistance des familles de victimes, l'association traite toutes les demandes sans aucune restriction ; que celles-ci soient suscitées par l'A.F.V.D.C. ou transmises par les plaignants. Toutefois, les faits recueillis susceptibles de constituer un premier dossier de preuves devraient répondre aux critères de qualification d'un des crimes combattus par l'A.F.V.D.C.

Si cette première réunion fut nécessaire pour clarifier les objectifs, les stratégies et les projets de l'association, tout en les soumettant à la critique des familles et autres acteurs impliqués dans les différentes procédures en cours contre l'Etat centrafricain et ses gouvernants, elle a surtout rendu possible la prise d'importante décision, en accord avec les parties présentes.

Compte tenu de la répartition géographique des plaignants et du nombre important des dossiers à gérer, le principe d'une implantation hexagonale de l'association a été retenu. Actuellement, l'association est représentée en France à Montpellier, sa localité de domiciliation et la région parisienne, avec le relais Kodro. La mise en place d'antennes régionales puis départementales soutiendrait la structure mise en place en la renforçant pour de meilleures performances.

A la demande des parties présentes, individus et associations, il a été aussi retenu d'œuvrer à la mise en place d'une coordination réunissant experts et associations centrafricains travaillant ayant en commun la lutte pour les droits Humains en Centrafrique. En ce qui concerne, les associations et experts résidant en Centrafrique, des approches se feront à différents niveaux afin de vulgariser et conforter le travail formidable accompli par la société civile centrafricaine.

A l'issue de cette première réunion, d'importantes décisions ont été portées à l'attention du public présent.
Un nombre appréciable de dossiers a pu être bouclé et dès la semaine du 13 août 2001, avec le soutien de ses avocats et d'associations de défense de droits de l'Homme et de lutte contre l'impunité, les premières plaintes contre les autorités de Bangui seraient déposées à Bruxelles, en Belgique.

En prévision de la prochaine visite officielle d'Ange-Félix Patassé en France, non encore confirmée par les autorités françaises, à la mi-septembre, des manifestations seront organisées par des associations centrafricaines en France afin de protester contre la dictature sanguinaire de Bangui.

A cet effet, pour la préparation de ces manifestations, une commission citoyenne a été mise en place La radio internationale Africaine 1, présente à la réunion, diffusera aux informations du lundi des interviews des familles de victimes recueillies à l'occasion.


Actualité Centrafrique - Dossier 6