Le Docteur NGBALE, pneumologue, sauvé de justesse d'une maladie terrible à Paris est pourchassé chez lui à Bangui

Comment imaginer un médecin compétent, dévoué, abandonné à son sort avec ses malades souffrant de tuberculoses, des complications respiratoires, dans un établissement public poussiéreux, manquant de moyens les plus élémentaires et qui est terrassé à son tour ? L'Etat centrafricain ne prit aucune mesure pour une intervention ou une évacuation rapide de ce médecin sur un centre de soins plus approprié.

Docteur Ngbalé tombe dans un état comateux. Des amis hospitaliers en France se mobilisent, le font évacuer, soigner et le sauvent d'une mort certaine.

Après un temps de rééducation, il rentre chez lui à Bangui en Centrafrique. Voilà qu'il se fait arrêter avec son fils Octave. Des voix s'élèvent à juste titre pour dire qu'il ne faut plus laisser disparaître ce chercheur, un e ces médecins qui travaille depuis des années dans un cadre précaire, désolant et abandonné; un coin de l'hôpital à Bangui.

Docteur Ngbalé n'a jamais voulu quitter ses malades pour des honneurs, pour des ballades.

Allez à l'hôpital, faites l'expérience : demander à rencontrer Docteur Ngbalé vous serez édifié. Un homme sans autre distinction que sa blouse blanche, occupé à soigner des malades, à donner des conseils en langue sango... trouvera le temps de venir vers vous et dira d'une voix chaude "qui le demande" et en toute humilité,comme s'il voulait s'excuser, répondra "c'est moi".

V. Bisséngué


ARRESTATION du DR JOSEPH GBALET

Depuis son retour en Centrafrique il y a plus de 22 ans ce brillant médecin, le premier pneumologue centrafricain, s'était entièrement voué à ses malades. Son seul loisir était l'enseignement : transmettre les bonnes connaissances à ses étudiants de l'université de Bangui. Ces derniers l'avaient surnommé affectueusement "Djian".

Pour le sauver de la mort, ses amis et parents durent mettre la main à la poche pour payer un billet d'avion et l'évacuer au plus vite à Paris où il arriva dans le coma. Victime de la forme la plus sévère et la plus grave de tuberculose Dr GBALET, pris à l'article de la mort, eut la vie sauve grâce à ses confrères français des Hôpitaux de l'AP-HP à Paris. Des services des soins intensifs en PSI, il acheva son séjour en rééducation fonctionnelle. Au total près de 10 mois de séjour hospitalier.

L'Etat centrafricain n'a débourssé aucun centime pour celui considéré unanimement comme un des plus professionnels et le plus désintéressé qui soit sur cette terre de Centrafrique où nombreux sont ceux qui jouent des coudes...

Dr GBALET est rentré à Bangui assez dimunié physiquement même si ses confrères français ont jugé qu'il devait sortir tout en restant sous contrôle médical. Il voulait être à côté des plus démunis qui souffrent tant à Bangui. Le sachant de retour et alors même que sa convalescence n'était pas terminée, une foule de patients sans distinction d'ethnie, fait le guet de sa maison à SICA tous les jours dès 5 heures du matin. Est-ce un délit ? Monsieur Patassé.

Dr GBALET est pour les tuberculeux ce que fut Dr BAYA pour les drépanocytaires.

Dr Henri BAYA est mort dans un accident d'avion provoqué par des terroristes soudoyés par la Libye, la même qui porte aujourd'hui Patassé à bout de bras.

De retour voilà 2 mois environ, Dr Joseph GBALET est encore de santé précaire. Il a besoin de poursuivre des soins dans un environnement propice, pas dans ces lieux malsains que sont les lieux de détention à Bangui.

Où que vous soyez, A ita kodro (frères et soeurs), intervenez y compris auprès d'Amnesty International pour la libération immédiate de Dr GBALET et e son fils.

Ne baissez ni la tête ni les bras

JB Péleket


Des cadres yakomas en fuite font l'objet de sanctions disciplinaires

AFP, Bangui, 1O septembre 2001 - 11h22 - Plus de cent cadres yakomas relevant des différents ministères et ayant fui la capitale centrafricaine depuis le putsch manqué du 28 mai dernier, ont fait l'objet de sanctions disciplinaires entre juillet et septembre, a-t-on appris de sources officielles.

Au terme de textes officiels, notamment des arrêtés pris par les ministres en charge de ces départements, ces fonctionnaires ou agents de l'Etat "sont suspendus de fonction et de solde pour une durée d'un ou trois mois avec traduction devant le conseil de discipline", pour "abandon de poste" de plus d'un, de deux ou de trois mois.

Le dernier cas en date est celui de dix fonctionnaires et agents de l'Etat du ministère des Affaires Etrangères, proches du général André Kolingba, considéré par Bangui comme le principal auteur du putsch, ou membres de son parti, le Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC).

Entre juillet et septembre 2OO1, au moins 12O cadres des ministères des Postes et Télécommunications, de la Fonction publique, de la Communication, de l'Intérieur, du Plan, des Finances, de la Promotion du monde rural et des Affaires Etrangères ont été sanctionnés.

Ils viennent s'ajouter à plus d'une centaine d'autres yakomas travaillant dans des entreprises para-étatiques ou privées qui, craignant pour leur sécurité lors des exactions qui ont suivi la tentative du coup d'Etat, ont fui pour se réfugier en République démocratique du Congo (RDC) ou au Congo Brazzaville.

En juillet dernier, l'état-major des forces armées centrafricaines avait publié une liste de 6OO à 8OO militaires, en majorité des membres de l'ethnie yakoma dont est issu l'ancien président André Kolingba, considérés comme "déserteurs" suite à un contrôle physique de tous les militaires et gendarmes décidé après l'arrêt des affrontements à Bangui.

Le putsch manqué du 28 mai et les dix jours de combats qui ont suivi ont fait 59 morts, selon un bilan officiel, plus, selon des témoignages.


Actualité Centrafrique - Dossier 6