Une journée de faits divers en Centrafrique (urukuzu, fmi, recolte de coton, la mission francophone) avec les dépêches de l'AFP, 29 avril 2002


Mariage annulé à la suite d'un envoûtement

BANGUI, 29 avr (AFP) - 13h52 - Un mariage a été annulé vendredi à Bangui, la promise ayant été envoûtée à l'instigation de ses futurs beaux-parents, a assuré lundi à l'AFP un agent municipal de la capitale centrafricaine.

Armand N'Dakoya et Nathalie Sandrine Komboli avaient choisi de convoler le 26 avril à la mairie de Bangui, malgré l'opposition des parents du jeune homme "qui ne portaient pas la jeune femme dans leur coeur", a affirmé cette même source sous le couvert de l'anonymat.

Peu avant le mariage, une "sorcière" présentée comme une parente du futur époux aurait ainsi envoûté la jeune fille, qui, après un inexplicable et abondant saignement nasal, a vu son état de santé se dégrader brusquement.

Prise de remords, la "sorcière", qui entretenait de bonnes relations avec la jeune fille, a fini par avouer son forfait. Elle a expliqué qu'elle avait ôté "mystiquement" le coeur de la victime et l'avait déposé sur un tas d'ordures, à la sortie nord de Bangui, en attendant que mort s'ensuive.

La future épouse était toujours hospitalisée lundi. Ses parents ont exigé que la "sorcière" se rende au chevet de leur fille pour la désenvoûter.

La police de Bangui s'est saisie de l'affaire. L'envoûteuse risque 3 ans de prison ferme pour pratique de "sorcellerie" ou "charlatanisme", selon la loi centrafricaine.

Elle peut également être expulsée de Bangui vers une autre localité.


Le PM centrafricain optimiste sur la signature d'un programme avec le FMI

BANGUI, 29 avr (AFP) - 12h57 - Le premier ministre centrafricain, Martin Ziguélé, a estimé lundi que la Centrafrique pourrait bientôt signer un programme triennal avec le Fonds monétaire international (FMI) pour la période 2002-2005, sur les ondes de la radio nationale centrafricaine.

M. Ziguélé, de retour dimanche à Bangui après un séjour de deux semaines à Washington, a affirmé que la mission de la délégation centrafricaine avait été "absolument une réussite".

"Le FMI a reconnu les efforts que le gouvernement est en train de faire sur le plan de la gestion des finances publiques et des réformes structurelles", a-t-il déclaré.

"Une mission du FMI viendra à Bangui courant mai pour discuter plus en détail du document cadre de politique économique et de tout le programme triennal de 2OO2 à 2OO5; nous sommes donc dans la dernière ligne droite", a ajouté M. Ziguélé.

Selon le Premier ministre centrafricain, "le dossier de la République centrafricaine (RCA) passera certainement au conseil d'administration du FMI en juillet prochain".

Le 10 octobre 2001, la RCA avait signé avec le FMI un accord intérimaire d'une durée maximum de six mois, dont la bonne application devait conditionner la mise en place d'un programme triennal.

A cet effet, elle s'était engagée envers le FMI à respecter les objectifs de son collectif budgétaire.

Elle a également satisfait une des exigences des institutions de Bretton Woods en épongeant la totalité de ses arriérés envers la Banque mondiale (BM), soit 2,9 milliards de francs CFA (4,4 millions d'euros).

La signature d'un accord avec le FMI est un objectif crucial pour ce pays très pauvre et enclavé d'Afrique centrale, en proie à une situation économique "catastrophique" selon la BM, aggravée par les conséquences d'une tentative de coup d'Etat, le 28 mai 2001.


Les transporteurs centrafricains au secours des producteurs de coton

BANGUI, 27 avr (AFP) - 20h10 - Les transporteurs routiers centrafricains ont commencé samedi à participer au ramassage de la récolte annuelle de coton, a annoncé à Bangui le ministère de la Promotion du monde rural dans un communiqué.

Le Groupement des transporteurs centrafricains (GTC) a ainsi répondu favorablement à l'appel lancé la semaine dernière aux transporteurs par le gouvernement pour qu'ils aident à ramasser une récolte menacée de pourrir sur place en raison du retour des pluies.

Le ministère de la Promotion du monde rural a demandé à "tous les producteurs de coton de participer à ces opérations pour ne pas laisser les pluies abimer le coton".

La Société cotonnière centrafricaine (SOCOCA) s'est avérée incapable de procéder efficacement à l'enlèvement de la production de la campagne cotonnière 2OO1-2OO2, en raison de difficultés financières.

Ces difficultés sont notamment liées au retrait, courant 2000, de son partenaire français, la Compagnie française de développement textile (CFDT).

Suite à l'appel du gouvernement centrafricain, les transporteurs s'étaient réunis en milieu de semaine dernière à la demande du GTC.

Il a été demandé à tous ceux qui détiennent des véhicules d'une charge totale comprise entre 7 et 12 tonnes de prêter leur service aux opérations de ramassage du coton, dont les cultures sont concentrées au nord du pays.

Principal produit d'exportation de la RCA après le diamant et le bois, le coton a connu une production en dents de scie qui est passée de 28.OOO tonnes en 1970, à 12.OOO tonnes en 1993, avant de remonter à 46.5OO tonnes en 1998 pour tomber à nouveau aux alentours de 20.000 tonnes en 2000 et 2001.

La Centrafrique est confrontée depuis plusieurs années à une situation économique désastreuse, aggravée par les conséquences d'une tentative de coup d'Etat, le 28 mai 2001.


RDCA: l'Assemblée de la francophonie juge sa mission "globalement positive"

BANGUI, 27 avr (AFP) - 20h08 - La délégation de l'Assemblée parlementaire de la francophonie (APF), dépêchée le 22 avril à Bangui pour évaluer la situation en Centrafrique depuis le coup d'Etat avorté du 28 mai 2001, a achevé sa mission samedi en qualifiant le résultat de "globalement positif".

"C'est une mission qui a connu un résultat globalement positif, parce tous les responsables qui nous ont reçus ont été suffisamment clairs, francs, sur tous les problèmes qui secouent ce pays", a déclaré le chef de la délégation, le député camerounais Louis Philippe Tsitsol à l'issue d'un entretien avec le président centrafricain Ange-Félix Patassé.

"De façon globale, le chef de l'Etat est disposé à engager le dialogue avec tous les leaders d'opinion, pour que le pays puisse retrouver sa sérénité, pour que les droits de l'Homme puissent prévaloir, pour que la démocratie puisse faire son chemin", a ajouté le député camerounais.

L'APF avait condamné avec fermeté la tentative du coup d'Etat du 28 mai dernier et déploré les exactions commises en représailles, exigeant notamment "que toute la lumière soit faite sur l'assassinat du député Théophile Touba (opposition), et que ses assassins soient recherchés, jugés et punis".

Au cours de son Assemblée plénière à Québec, en juillet 2OO1, l'APF avait appelé énergiquement le gouvernement et le parlement centrafricains à ne ménager aucun effort pour parvenir à une réconciliation nationale et à la restauration complète de la paix et du respect de l'Etat de droit et des droits de l'Homme.

Actualité Centrafrique - Dossier 9