La nouvelle tension à la frontalière centrafricano-tchadienne entraîne des morts et divers sévices

Désinformation ou imbroglio dans l'affaire des tchadiens tués : reconnu d'abord par les deux pays (cf. dépêche AFP du 2 janvier 2002) comme un fait militaire, une déclaration d'une autre source apporte un éclairage nouveau et contradictoire. Il s'agirait selon le ministre d'état Koyambounou, d'une action légitime contre des "coupeurs de route" puissamment armés venus attaquer des populations civiles.
Les centrafricains s'inquiètent de plus en plus de la monté de l'escalade tous azimuts aux frontières centrafricaines. A qui profiterait la partition du territoire ? Qui cherche à mettre l'huile sur le feu ? La confiance a besoin d'être restaurée et la population rassurée.

- Incidents frontaliers : Bangui met en cause des "coupeurs de route" (AFP, Bangui, 5 jan 2002 - 12h12)
- Kofi Annan constate que le processus de réconciliation en Centrafrique est en perte de vitesse (Nations Unies, New York, 4 janv 2002)
- Des militaires centrafricains tuent quatre personnes au Tchad (AFP, N'Djamena, 2 jan 2002 - 18h47)
- RCA/Tchad, un arsenal militaire libyen en Rca (Alwihda 3 janvier 2002)


Incidents frontaliers: Bangui met en cause des "coupeurs de route" (AFP, Bangui, 5 jan 2002 - 12h12)
Les autorités centrafricaines ont expliqué que les récents incidents à la frontière entre la Centrafrique et le Tchad résultaient d'opérations militaires visant à repousser des "coupeurs de route", des bandits de grand chemin, a indiqué samedi la radio nationale à Bangui.

Les attaques des 29 et 31 décembre "ont été entreprises par des coupeurs de route qui sont venus sur des chevaux, puissamment armés, contre les populations de Kété-Sido", une localité centrafricaine située à 17 km de la frontière tchadienne, a indiqué le ministre d'Etat à la Communication Gabriel Jean-Edouard Koyambounou.

Des détachements militaires centrafricains ont alors "volé au secours des populations en repoussant violemment ces coupeurs de route", a-t-il ajouté en précisant que quatre coupeurs de route avaient été tués et cinq autres faits prisonniers.

Le ministre a également affirmé détenir des "preuves" sur l'implication de ces coupeurs de route, qui pourront être remises à l'ambassade du Tchad à Bangui et au Bureau d'observation des Nations unies en Centrafrique (BONUCA).

Il a en revanche implicitement démenti que ces opérations militaires se soient déroulées sur le territoire tchadien.

Mercredi, une source officielle tchadienne et un militaire centrafricain ayant requis l'anonymat ont rapporté qu'un groupe de soldats centrafricains avaient entrepris deux incursions dans le sud du Tchad, où ils auraient tué quatre Tchadiens et fait huit autres prisonniers, torturés depuis dans la ville centrafricaine de Kabo (environ 300 km au nord de Bangui).

Ce groupe était emmené par un Tchadien recruté par l'armée centrafricaine, Abdoulaye Miskine, un ancien fidèle du chef rebelle tchadien assassiné Laokein Bardé, selon la source militaire.

La déclaration de M. Koyambounou est la première réaction officielle sur ces supposées exactions dont on ne connaît pas les mobiles.

Ces incidents frontaliers sont en tout cas les premiers du genre depuis que N'Djamena et Bangui ont affirmé fin décembre leur volonté d'atténuer la tension née de la présence au sud du Tchad de l'ancien chef d'état-major centrafricain en fuite François Bozizé.


Kofi Annan constate que le processus de réconciliation en Centrafrique est en perte de vitesse (Nations Unies, New York, 4 janv.02)
Un conflit opposant le Président centrafricain Ange-Félix Patassé et l'ex-chef d'Etat-major de l'armée du pays, le général Bozizé, démis de ses fonctions en octobre dernier, a débouché sur l'impasse du processus de réconciliation nationale dans ce pays. C'est ce que constate le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, dans un rapport consacré à l'évolution de la situation en Centrafique à la suite de la tentative du coup d'Etat du 28 mai dernier. Le secrétaire général estime toutefois qu'une rencontre entre le président et les responsables de l'opposition permettrait de réduire les tensions en rassemblant les principaux acteurs de la scène politique nationale.


Des militaires centrafricains tuent quatre personnes au Tchad (AFP, N'Djamena, 2 jan 2002 - 18h47)
Des militaires centrafricains ont tué quatre Tchadiens et fait huit prisonniers les 29 et 31 décembre au sud du Tchad, avant de se replier en République centrafricaine (RCA), a-t-on appris mercredi de sources officielle tchadienne et centrafricaine.

Ce groupe était emmené par un Tchadien recruté par l'armée centrafricaine, Abdoulaye Miskine, un ancien fidèle du chef rebelle tchadien assassiné Laokein Bardé, selon une source militaire centrafricaine ayant requis l'anonymat.

Ces militaires centrafricains ont d'abord tué deux Tchadiens et fait cinq prisonniers le 29 décembre dans un village situé à sept kilomètres de la localité frontière de Sido, au sud du Tchad, a indiqué une source officielle tchadienne contacté par l'AFP à Sahr (sud).

Lors d'une seconde incursion, le 31 décembre, ils ont procédé à la fouille d'un véhicule avant de tuer deux de ses passagers et d'en faire prisonniers quatre autres, tous de nationalité tchadienne. Un seul a pu s'échapper et regagner le Tchad.

Les huit autres seraient actuellement torturés en RCA, dans la localité de Kabo (nord), selon ces source centrafricaine et tchadienne.

On ignorait mercredi les mobiles de ces exactions qui n'ont fait l'objet d'aucun commentaire officiel des deux pays.

Il s'agit des premiers incidents frontaliers depuis que N'Djamena et Bangui ont affirmé fin décembre leur volonté d'atténuer la tension née de la présence au sud du Tchad de l'ancien chef d'état-major centrafricain François Bozizé.

En signe d'apaisement, la justice centrafricaine avait annoncé fin décembre l'abandon des poursuites judiciaires visant M. Bozizé et ses partisans, accusés par Bangui de coup d'Etat depuis début novembre.

Cette décision a été favorablement accueillie par N'Djamena, qui refusait de livrer M. Bozizé à la RCA et prône depuis le début de l'affaire une solution négociée entre Centrafricains.

Elle faisait suite à plusieurs accrochages au nord de la RCA, entre soldats centrafricains et partisans de M. Bozizé. La tension était montée d'un cran lorsque les deux pays s'étaient mutuellement accusés de mouvements de troupes à leur frontière.


RCA/Tchad, un arsenal militaire libyen en Rca (Alwihda 3 janvier 2002)
La Libye qui soufle le chaud et le froid dans la tension qui oppose le Tchad à la Rca vient de franchir une étape dans sa posiiton. Les militaires centrafricains se seraient dotés d'un équipement militaire moderne si l'on en croit une source proche du gouvernement centrafricain.

La Libye aurait acheminé à travers l'espace soudanais un arsenal important d'armes modernes destinés à équiper l'armée
centrafricaine. Plusieurs tchadiens auraient été recrutés par la Libye, parmi lesquels figurent quelques officiers comme Hamid Adamou, Celestin, Abdoulaye Miskine.Ce dernier est un ex- compagnon de Laoken Bardé assassiné debut mai 1998 par le régime du président I. Déby.

La Libye compte beaucoup sur le nouveau front centrafricain pour harceler I. Déby. Une rumeur non vérififiée indique qu'un groupe de 15 combattants du MDJT seraient acheminés en centrafrique par la Libye .

Par ailleurs, selon l'AFP, des militaires centrafricains ont froidement abattu 4 Tchadiens et fait huit prisonniers dans la nuit du 29 au 31/12.

En centrafrique, les autorités centrafricaines ont rendu la vie dure aux commerçants tchadiens dont un a été tué entre Mbaïki et Bangui la veille du nouvel an.
Source :
http://maxpages.com/tchad


Actualité Centrafrique - Dossier 9