La nécessité d'une solution centro-centrafricaine (Kodro précision)


Sun, 17 Nov 2002 18:31:24 +0000

Awakodro et Kodronautes,

A travers les différentes interventions des compatriotes de ces derniers jours, j’ai senti le frémissement et l’engagement déterminé de compatriotes nouvellement convertis dans la lutte pour un changement véritable au pays. Bien qu’une certaine minorité menée par quelques “légalistes de dernières heures”, patassistes jusqu’auboutistes, continue de chercher des arguments et des moyens pour défendre de manière partisane le pouvoir sanguinaire et prédateur moribond, la liste des patriotes et partisans continue de s’allonger et de se diversifier; l’unité pour une action totale se consolide et n’est plus une vue fictive et virtuelle de l’esprit mais un acte évident et concret qui se raffermie tous les jours dans notre communauté tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du pays.

Le mouvement qui apparaît de plus en plus élaboré, organisé et populaire,  est en train de gagner à sa cause de nombreux compatriotes car les centrafricains de tout bord sont totalement convaincus que la situation actuelle nécessite tous les moyens y compris militaire pour apporter un véritable solutionnement et une lueur d’espoir pour toute la population Centrafricaine. La communauté internationale ne pourra qu’avaliser le résultat de l’acte décidé et mis en exécution par les centrafricains eux-mêmes contre un barbare, sanguinaire et voyou, car étant “antidémocratiquement élu”, qui a transformé ce pays jadis pauvre et paisible en un chantier de misère totale livré aux criminels, maffieux, voyous, voleurs et prédateurs de tout genre.

J’avais, comme beaucoup de compatriotes, hésité à me rallier à l’utilisation de tous moyens nécessaires et disponibles pour un changement effectif et concret au pays. Vu l’état de déliquescence avancée de la démocratie centrafricaine, le muselage à tous les niveaux de l’expression démocratique au pays par les sbires patassistes, les crimes atroces, les assassinats politiques, l’utilisation de la fraude et de la force pour garder le pouvoir ainsi que plusieurs cas de haute trahison injustifiables et inqualifiables ont été à la base du choix que nous ainsi que tous les compatriotes engagés, avons fait d’apporter notre contribution, de mettre fin à la destruction, barbarie, et autres folies patassistes par tous les moyens disponibles. Les compatriotes doivent être convaincus que tout préalable au dialogue inter centrafricain appelé par tous est soumis au départ de Patassé. Autrement, nous continuerons à tourner en rond sans qu’aucune avancée notable dans la résolution de la crise centrafricaine. Le principal blocage de toutes solutions centrafricaines de ces dernières années est patassé qui s’entête et refuse toute solution consentie à la suite de dialogue. Ainsi il a, à chaque fois, foulé au pied tous les accords qu’il a librement paraphé. Peut-on continuer ‘éternellement’ à faire confiance à un homme qui ne respecte pas sa parole ? De l’autre côté, il n’y a aucune ambiguïté ou une volonté de jeu de cache-cache dans la détermination et l’engagement des patriotes pour la renaissance centrafricaine: la mise en place d’un Etat de droit et d’une nation qui se reconnaît en ses enfants avec de nouvelles institutions et structures administratives décentralisées et déconcentrées. Celles-ci seront pensées, déterminées et conçues par les Centrafricains eux-mêmes pour un pays où la paix, la justice sociale, pénale et économique, l’équité ainsi que le civisme, l’unité et la dignité seront de mise.

La destruction du système prédateur et antinational actuel est la première étape de la mise en forme de cette société. La suite sera déterminée lors d’une période de réflexion commune engageant tous les compatriotes, filles et fils de ce pays (politiques, membres de la société civile et des organisations centrafricaines non gouvernementales, membres des différentes confessions religieuses), sous une structure de transition d’une durée assez conséquente, permettant aux Centrafricains de faire une analyse circonspecte des évènements depuis l’indépendance et de définir à la suite de débats populaires et nationaux les moyens susceptibles d’empêcher des tribalistes, ethnicistes, sanguinaires, barbares, incompétents ou des antinationaux d’arriver au pouvoir. 

Lorsque les pseudolégalistes cherchent des faux fuyants par l’intermédiaire des pseudo-institutions patassistes pour suggérer timidement et parfois de manière voilée la destitution de leur maître, ils savent en âme et conscience que pareille démarche ne pourra jamais aboutir car les députés du groupe MLPC préfèrent faire allégeance à l’illuminé plutôt que défendre le peuple contre l'aventurier sanguinaire, fou et barbare de Bangui. L’Assemblée Nationale est totalement muselée et amputée de près du 1/3 de ses membres.  La majorité des députés de l’opposition se retrouvent en exil, pour échapper à une mort certaine. Certains (en exil ou au pays, de l’opposition ou de la 'mouvance présidentielle') attendent la peur au ventre, comme beaucoup d’autres compatriotes, en silence qu’un miracle vienne mettre fin au règne de  ‘l’antidémocratiquement élu.’

La communauté internationale se pose maintenant beaucoup de questions sur toutes les informations concernant les massacres, viols, mal gérance, vandalisme et accointance d’un gouvernement dit ‘légal’ avec un mouvement rebelle à la suite des deux crises armées de ces deux dernières années. Les derniers développements montrent que:

-          La communauté internationale, même si elle apparaît aujourd’hui comme soutenant Patassé, a un ras le bol de l’entêtement de l’illuminé de Bangui. Car aujourd’hui, il est question aux Nations Unies de renforcer la section des droits de l’homme de BONUCA et l’envoi d’une commission d’enquête internationale à Bangui concernant les derniers évènements. La prochaine saisie de la commission internationale des droits de l’homme à Genève vient confirmer la décision de la communauté internationale de ne plus fermer les yeux sur les débordements inhumains, sanguinaires et barbares du système de Bangui. Le droit d’ingérence humanitaire pourrait être appliqué si les Centrafricains ne parviennent pas eux-mêmes, entre temps, à déchoir Patassé de son fauteuil de dictateur.

-          La Libye aujourd’hui dément, sans utilisé les tournures diplomatiques, les affirmations péremptoires de patassé sur le maintien de ses troupes en Centrafrique.

-          Le Gabon demande au gouvernement Centrafricain un éclaircissement sur les affirmations de patassé. Des explication maladroites et cafouilleuses du Ministre Betimarace, il en ressort que son maître incontesté a pris ses rêves pour de la réalité sur les ondes de radio nationale et de rfi.

-          Le FMI qui avait donné son accord pour des DTS, ne veut plus satisfaire aux besoins de survi d’un gouvernement d’un Etat classé par les Etats-Unis d’Etat voyou. Les soutiens de Lamine Cissé ou de Koffi Annan ne se faisant plus que du bout des lèvres.

-          Les Etats-Unis, par principe, ont condamné la tentative de coup du 25 octobre, mais ont choisi de rapatrier tout le personnel de leur mission diplomatique en Centrafrique. Ils n’hésitent plus à traiter Centrafrique d’Etat voyou. Et ce n’est pas demain que les diplomates US reviendront au pays. Il est clair que seul le départ de Patassé pourra amener les US à reconsidérer leur position. Et lorsque l’on sait que le FMI et la Banque Mondiale dépendent des décisions US, Ziguele ne peut espérer un ‘ballon d’oxygène’ de ces institutions.

-          Tous les pays Européens, à l’exception de la France qui garde un nombre restreint de personnel à Bangui, ont fui le pays. Même la nonciature apostolique n’est plus que l’ombre d’elle même. L’UE du bout des lèvres a condamné la tentative de coup sans aller plus loin.

-         La Chine ainsi que certains Etats de l’Asie qui soutenaient aveuglement le président ‘antidémocratiquement élu,’ n’ont eu aucun mot pour leur protégé. L’Ambassade Chinoise à Bangui est presque déserte.

-          Koffi Annan et les Nations Unies ont également marre d’un président ‘antidémocratiquement élu’ qui est incapable de gérer les affaires de son pays; qui se montre incompétent dans la résolution des crises de son pays et qui dans ses discours montre une incohérence totale face aux évènements, apparaît barbare et brute face à sa population désemparée; cautionne les actes de vandalismes, de viols et de violence contre ses gouvernés; félicite et donne des décorations aux auteurs nationalement et internationalement reconnus des forfaits!   

Le tableau de la situation nationale apparaît plus embrouillé et plus sombre du côté de Patassé et de ses sbires. Aucune solution ne se précise dans aucun domaine: politique, économique, sociale, éducative, sanitaire, etc… sauf que le harcèlement par les partisans et des patriotes de l’intérieur qui s’est traduit par la prise des villes de Damara, Sibut, Bambari, et de la majorité des villes du Nord Est poussent Patassé dans ses folies meurtrières par la décision comme à l’accoutumée de bombarder à l’aveuglette les populations civiles continuant dans sa logique de garder le pouvoir à n’importe quel prix, faire payer au prix fort sa destitution !

 Que faut-il faire dans ce cas : S’UNIR. L’unité est essentielle et très importante. L’action dans l’unité doit être le but de nos actes futurs pour redonner aux Centrafricains le sentiment d’appartenir à un seul pays et confronter à un seul fléau du moment: Patassé.

LA LIBERTE NE SE DONNE PAS, ELLE SE GAGNE PAR LA LUTTE.

Patriotiquement.

                        Narcisse Komas, Animateur Kodro-Amériques, NY, USA.


La nécessité d'une solution centro-centrafricaine

Sun, 17 Nov 2002 08:22:43 -0500 (EST)

Cher compatriotes,

Dans l'euphorie actuelle manifestée par les uns et les autres, liée à l'éventualité d'un changement de régime, j'ai peur que d'une seule chose : l'absence de projet de société de la part de ceux qui aspirent au changement.

La même euphorie a suivi les différents changements de régimes en RCA, avec la succession de déception que nous connaissons.

Des déclarations à l'emporte pièce des uns et des autres (des militaires et des politiques) risques d'accentuer les ressentiment ultérieurs. Dire que les Centrafricains souffrent est une tautologie; mais que propose t-on comme solution ?

Jusqu'à présent J'ai le plus souvent entendu que des incantations. Je n'ai pas encore vu de diagnostics valides (chiffrés, peaufinés,...), sur lequel s'appui un projet de société cohérent susceptible d'obtenir l'adhésion du peuple centrafricain. Je parle d'un projet de société avec les modes opératoires, les processus, les objectifs intermédiaires,...

A l'heure actuelle les cuisines qui se concoctent, se font à "l'insu du plein gré" des centrafricains. Je défie quelqu'un de nous soumettre un projet alternatif (au régime honni actuel dont on ne peut plus nier la décrépitude) conçu et maîtrisé de bout en bout par nos chers compatriotes (au moins pour l'essentiel).

Il y a un grand risque que ceux qui soutiennent aujourd'hui les insurgés actuels au régime honni, se mordent la main le jour où l'addition nous sera présentée à tous (les centrafricains). Souvenons nous de M. Sassou Nguesso qui a été sommé de payer la facture des armes commandées par M. Lissouba, afin de faire l'économie d'une nouvelle guerre. Souvenons-nous de M. Kabila, de ....

La gratuité est un leurre pour les naifs. Chacun devra payer son écot. Pour l'instant nous donnons l'impression que le travail doit être fait par les autres (français, angolais, tchadiens, libyens..., sans doute parce que nous manquons de confiance en notre capacité de penser effectivement (et collectivement) notre futur et de prendre notre destin en main, avec ce qui nous en coûtera.

Cdlt,

GM  (Mandé Gberra)   - SITE WEB FORUM KODRO


Regards et points de vue des partis politiques et mouvements centrafricains