SOCATEL (Société Centrafricaine de Téléphonie) : va-t-elle vers sa perte? Coût des communications de plus en plus élevé et qualité de moins en moins fiable : « c’est le réseau », personne n’est responsable

 

 

Pourtant, des experts, des opérateurs internationaux et locaux en communications et télécommunications fourmillent, se bousculent à Bangui. Un marché est à partager. Mais à qui profite donc la situation actuelle ? L’un des partenaires de la Socatel, Daniel Investment, enlève ses équipements : aucun souci, dirait-on. Le coût de la communication téléphonique qui figurait parmi les plus bas monte en flèche : tout va bien ! Les liaisons d’accès difficiles ou les coupures intempestives sont dues à la fatalité : « c’est le réseau », c’est la faute de personne; c’est d’ailleurs du déjà-vu avec les coupures électriques, les délestages et bonjour les dégâts !

Heureusement, des « rêveurs », des centrafricains d’exception, continuent à croire qu’il y a encore des solutions mais il faut le désirer, le vouloir et se convaincre que les nouvelles technologies participent réellement en ce 21e siècle au développement et aux échanges internationaux - qu'il s'agisse de la téléphonie, la visiophonie, la télévision, du satellite, du fax, de l'Internet ou de la radiodiffusion. Victor Bissengué

 

 

 

Réactions des centrafricains et contributions à la question de SOCATEL et des Télécommunications en Centrafrique :

 

1 - Est-il possible de relancer l'entreprise publique SOCATEL malgré le départ du contributeur et actionnaire principal?

La réponse est oui selon Jean-Pierre MARA, ingénieur en Télécommunication.

 

Oui il est possible de relancer la SOCATEL. Mais cette relance passe par un changement de l'appréciation politique ainsi que par la modernisation des procédures et des méthodes de gestion aussi bien qu'une réorientation des axes d'activités.

 

La stratégie à ces niveaux devra cependant s'articuler autour de quelques axes novateurs notamment l'introduction d'un management participatif incluant une autre politique managériale, l’élargissement du processus décisionnel impliquant le syndicat et tout le personnel dans la prise des décisions.

 

A cette démarche devra s'ajouter une réorientation des objectifs généraux, celle-ci basée sur une stratégie mettant au centre les technologies modernes qui introduisent de nouvelles infrastructures capables de faciliter l’accès nouveau mode de communication par la clientèle public ou privée.

 

Cette logique à elle seule permettra entre autre de concilier les engagements pris par l'Etat en matière de libéralisation du secteur des télécommunications  tout en garantissant à l'opérateur public SOCATEL son rôle historique. Il peut s’appuyer sur le travail déjà bien fait par l’autorité de régulation.

 

En effet, partout dans le monde, l'opérateur historique (dans le cas d'espèce SOCATEL) doit rester le garant du bon fonctionnement  et la maîtrise de la boucle local sans laquelle aucune terminaison d'appel entre opérateurs privés n'est possible. L'opérateur historique est, dans tous les pays du monde, responsable de la terminaison des appels internationaux, et ceci par ce que propriétaire du réseau  de la paire de cuivre existant.

 

 Mais il faut toutefois ajouter qu’un n tel succès n'est possible que par la formation continue du personnel afin de permettre une optimisation de la productivité. Celle-ci ne peut être pleinement atteinte que si elle est marquée par l’organisation de séminaires de perfectionnement du personnel ainsi par mis à niveau technique ou commercial du personnel d’encadrement.

L’amélioration des conditions de travail du personnel est un facteur majeure sujette à la réhabilitation des locaux et bâtiments, leur équipement en matériels techniques, informatiques et mobiliers, ainsi que l’acquisition de nouveaux équipements capables de répondre à la demande de la clientèle en matière de nouvelles technologies notamment fixes, mobiles, et accès Internet ainsi qu’au nouveau concept de transport et distribution de l’information aujourd’hui fortement couplé à l’informatique. Elle est dépendante aussi du bon fonctionnement des infrastructures énergétiques.

 

Oui, on peut sauver la SOCATEL et garantir du travail pour la frange de la population qui y travaille tout aussi bien que la qualité attendue par la clientèle.

Oui, on peut mettre la SOCATEL dans la situation de moderniser ses équipements afin de garantir le bon fonctionnement de la télécommunication publique (Téléphone fixe, Téléfaxes, Internet,

 

Oui, des solutions techniques et financières  ainsi que des outils restructuration d’entreprises en difficultés existent

 

Paris le 17 octobre 2009

Jean-Pierre MARA

Ingénieur en Télécommunication

 

 

 

 

2 - SOCATEL : DANIEL INVESTMENT ENLEVE SES EQUIPEMENTS !

La Société Centrafricaine de Téléphonie (SOCATEL) a connu un évènement pas comme les autres le lundi 7 septembre 2009. Il s’agit d’une opération d’inventaire du matériel de l’antenne de Daniel Investment, mis à la disposition de la SOCATEL, en vue de servir de passerelle internationale, le Gateway, pour rendre fluide et contrôler les communications à l’international.

Le contrat pour l’installation de ce Gate Way a été signé en juillet 2008 entre l’État centrafricain et la société israélienne ‘‘Daniel Investment’’. La société a fonctionné jusqu’en avril 2009 avant que n’intervienne le malentendu qui a conduit à la baisse de l’antenne de ‘‘Daniel Investment’’. Ce qui, pour le Conseil de cette entreprise de droit israélien, constitue un litige du fait que le gouvernement a décidé de manière unilatérale de rompre le contrat. La durée du contrat est fixée, selon les termes du contrat, à 3 années renouvelables, si nécessaire. Les deux partis ont décidé d’un commun accord de trancher leur litige devant la Chambre de Commerce Internationale de Genève.

Or, cette société a investi jusqu’à hauteur de 382.955 US dollars pour l’implantation de cette antenne. Aussi, par rapport aux engagements pris dans le contrat avec le gouvernement, beaucoup de travaux devraient être réalisés sur les installations de SOCATEL pour sa remise à niveau afin de répondre aux besoins en matière de communication du public centrafricain. Les installations ont été exploitées par la SOCATEL et pour les communications internationales et pour l’Internet. Ce qui avait permis au pays d’avoir une connexion Internet haut débit. L’exploitation a rapporté de ressources financières dans les caisses de l’État.

Devant la décision du gouvernement de rompre de manière unilatérale le contrat qui le lie à la société Daniel Investment, cette dernière, à travers son Conseil, est obligé de prendre des mesures de sauvegarde. Cette mesure consiste à faire le constat de l’état des matériels, les inventorier et procéder à son enlèvement. L’opération qui va suivre serait de demander à l’État de rembourser, pour résiliation abusive du contrat, un montant de 800.000 dollars à ‘‘Daniel Investment’’ et à titre de dommages et intérêts pour les engagements pris par cette dernière auprès de ses partenaires en vue de la fourniture de matériels pour le renforcement de la capacité de l’antenne et autres travaux à réaliser sur l’antenne à hauteur de 2 millions de dollars.

Il est à noter que, bien avant d’aboutir à ce stade de constat, d’inventaire et de d’enlèvement de matériel, le Conseil de ‘‘Daniel Investment’’ a pris le soin d’engager des pourparlers avec le ministre des Postes et de la communication. Le numéro un des télécoms avait donné son accord dans un premier temps pour la reprise des activités de l’entreprise ‘‘Daniel Investment’’. Mais au fil du temps, il est revenu sur sa décision.

Des employés frustrés

Après d’autres tentatives de la part du Conseil de Daniel Investment de rentrer en contact avec, le ministre donne l’ordre comme quoi il ne veut plus entendre parler de cette entreprise. Mais, selon les indiscrétions proches du département des Postes et Télécommunication, c’est une nouvelle société d’intérêt ivoirien qui est chargée à ce jour d’installer une nouvelle antenne qui doit servir de passerelle unique.

Ce qu’il y a lieu de déplorer, c’est que la République Centrafricaine a signé plusieurs textes internationaux en matière de commerce et appartient à l’espace OHADA, dont elle doit respecter les règlements. Tourner le dos à ces règlements risque de porter préjudice au pays dans les négociations en matière de commerce, non seulement sur le continent, mais également sur la planète. Ce qui nous amène à nous interroger s’il advenait que le pays devait verser une amende, avec quelles ressources l’État, qui connaît une tension budgétaire sévère, pourra-t-il y faire face ?

Déjà, la SOCATEL connaît une descente aux enfers sans précédent, qui exige des ressources financières pour son redressement. Les employés de cette société aussi tirent le diable par la queue pour joindre les deux bouts en totalisant 6 mois d’arriérés de salaires non payés. Ce qui est trop et qui occasionne des frustrations parmi les employés de SOCATEL. Le gouvernement peut gagner en acceptant des arrangements à l’amiable ou bien en se suicidant avec une procédure judiciaire, qui ne peut que le désavantager ?

Ce constat appel aussi l’observation suivante de notre côté. Il y a quelques années, on nous vantait les mérites de Telsoft qui servait de passerelle unique. En moins de deux années on parle de Daniel Investment et ensuite d’une société de droit ivoirien, alors à qui profitent ces sociétés qu’on change à tour de bras du jour au lendemain ? Où est passée l’antenne de Telsoft qui est la propriété de l’État, quand sait que c’est avec les ressources de l’État qu’on a procédé à l’investissement pour l’implantation de cette antenne? Aussi, pour qui roulent nos dirigeants ? Pour leurs propres intérêts ou pour l’intérêt général ?

Affaire à suivre !

Vendredi 11 Septembre 2009

M.J. Poubalandji

Source : http://www.leconfident.net

 

 

 

 

3 - SOCATEL : ETAT DES LIEUX CHAOTIQUE - FORUM

 

 

 

4 – LA SOCATEL SE DIRIGE VERS SA PERTE

Lassitude, découragement, fatalisme. Près de 7 ans après le coup d’Etat du général François Bozizé, le 15 mars 2003, le personnel de la Société centrafricaine de télécommunication (SOCATEL) désespère de sortir de l’incurie des autorités et ne sait plus à quel saint se vouer, face au diable de la mauvaise gestion qui les maintient sous son joug.

Faut-il le rappeler, depuis le limogeage en avril du Directeur général et la dissolution du Conseil d’Administration, seul le ministre en charge des postes et télécommunications Thierry Maléyombo s’est auto-transformé en homme-orchestre au niveau de la société: il dirige un comité de gestion qu'il avait lui-même mis en place.

Selon nos informations, celui-ci vient de nommer un Directeur financier, Siméon Zièm et un Chef comptable, Abderrahmane Baron, pour s’occuper des comptes de la Socatel.

Si le premier est présenté comme un ancien cadre de banque sur la place de Paris et qui serait même titulaire d’un troisième cycle en Banque, le second en revanche n’a jamais touché à la comptabilité de sa vie : il n’est resté qu’en deuxième année de MP (Maths Physiques) à l’Université de Bangui, ayant choisi entre temps de militer et se présente comme un agent de renseignement pour François Bozizé.

D’après notre source, le nouveau Chef comptable que le ministre Maléyombo a nommé par décision, aurait clairement fait savoir à son Directeur financier qu’il ne « connaît rien à la comptabilité » et qu’il aurait envisagé de ne pas prendre le poste.

« Ce pays est maudit », tempête, un cadre de la Socatel que nous avons pu joindre au téléphone. Pour ce dernier, qui a souhaité garder l’anonymat, « c’est à un naufrage programmé » que l’on assiste à la Socatel. Selon lui, tout se passe en effet comme si les plus hautes autorités du pays ont décidé de laisser sombrer la société, qui leur sert pourtant de « caisse noire ».

Face à cette situation ahurissante et impensable sous d’autres cieux, l’on ne peut s’empêcher de crier au scandale et d’encourager le personnel qualifié de la société, laissé pour compte, à entrer en grève afin de protester contre cette décision inique.

Comment peut-on confier le contrôle de la comptabilité d’une société comme la Socatel à quelqu’un qui n’a pas fait des études de comptabilité? Comme si l’on confiait le volant d’une voiture à un aveugle et on lui demandait de faire du cent à l’heure. A qui profiterait cette anomalie ?

Il n’ya pas d’autre explication à cela si ce n’est une volonté manifeste des dirigeants de créer une situation chaotique au niveau des comptes de la société, donc propice à tout genre de manœuvres et de détournements de fonds.

 

Dimanche 13 Septembre 2009

Adrien Poussou

Source :

http://www.lindependant-cf.com

 

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