Omar Fotor, chef du village Toumo et quelque 40 familles « pris au piège par les événements du 6 juin », désemparés, sont bloqués dans un camp de refugiés malgré eux, à cinq km de Birao (Centrafrique)
Omar Fotor a
cherché refuge à Birao et dit qu'il ne rentrera chez lui que lorsque la
sécurité sera garantie. La région a été le théâtre d'affrontements entre
communautés rivales. - |
Des personnes
déplacées a Birao, une ville dans le nord-est. La région a été frappé par
des affrontements entre les communautés Goula et Kara - |
BIRAO, 1 septembre
2009 (IRIN) - En tant que chef du village, Omar Fotor se sent responsable des
plus de 40 familles qui se sont réfugiées dans un camp improvisé à Birao, à
l'extrême nord du pays. « Nous sommes bloqués ici », a dit M. Fotor à IRIN. « Il
est dangereux de s'éloigner de Birao, même si ce n'est que de deux kilomètres.
Je suis très malheureux ici. Il n'y a pas assez à manger. Les enfants sont
traumatisés. Ce n'est pas ici qu'ils dorment habituellement. Leur école a été
détruite. »
La pêche et
l'agriculture à petite échelle qui rassemblaient sa communauté ne sont plus
possibles. « Plus rien ne fonctionne », a-t-il souligné.
Situé à cinq
kilomètres de Birao, son village, Toumo, ainsi que les villages voisins ont été
incendiés par des hommes armés lors de ce que M. Fotor décrit comme « les
événements du 6 juin ». Des informations provenant du nord-est à ce moment-là
faisaient état d'une attaque à l'aube par des membres armés de l'ethnie Kara.
Les attaquants avaient pris pour cibles un camp militaire à Birao et les
villages voisins.
Besoins
alimentaires
Le préfet à Birao, le
colonel Dieudonné Sereggasa, qui a pris ses fonctions en juillet, est conscient des
relations difficiles qu'entretiennent depuis longtemps les Kara et les Goula. «
Cette guerre ne date pas d'hier. Elle a commencé il y a bien longtemps et elle
se poursuit de génération en génération. Une étincelle suffit à rallumer les
tensions. » Mais le colonel Seregassa a ajouté qu'elles s'étaient apaisées à
Birao après plusieurs réunions et que la population circulait désormais
librement. Il a fait remarquer le regain des activités commerciales. « Allez
dans les magasins ou sur le marché et vous trouverez bien plus de produits »,
a-t-il dit à IRIN. « Nous assistons à un retour à la normalité. »
Mais le colonel
Sereggasa et le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) ont tous
deux insisté sur le besoin d'un apport supplémentaire immédiat en aide
alimentaire. En effet, les autorités locales affirment de manière catégorique
que les approvisionnements sont insuffisants. La représentante du PAM en
République centrafricaine (RCA), Sitta Kai-Kai, a expliqué que le PAM aurait
besoin de 500 000 dollars américains pour acheminer par avion 250 tonnes
métriques de vivres à Birao en septembre. Les transports par camion, peu
commodes et coûteux, deviennent impossibles pendant la saison des pluies, qui
dure jusqu'en novembre.
En avril, le PAM avait
déjà stocké des vivres pour six mois afin de répondre aux besoins de 11 000
bénéficiaires de la région de Birao. Mais après les combats du mois de juin, 13
000 personnes ont eu besoin d'aide. « Nous n'avions pas prévu cela », a dit Mme
Kai-Kai à IRIN. « Nous allons rester à Birao pour un certain temps, pas
seulement aujourd'hui ou demain. Les habitants n'ont fait de culture cette
année, ce qui signifie qu'ils n'auront pas de nourriture l'an prochain ». Mme
Kai-Kai a expliqué que la capacité de la population à subvenir à ses propres
besoins alimentaires dépendait des garanties de paix et de sécurité.
Inquiétudes en matière
de sécurité
Birao a été
pratiquement vidée de ses habitants et détruite par les combats en novembre 2006
et en mars 2007, lorsque l'UFDR s'est battue pour le contrôle de la région
contre les troupes gouvernementales soutenues par l'armée française. L'accord de
paix signé par l'UFDR et le gouvernement en avril
Mais, suite aux
attaques du mois de juin, on craint que l'insécurité ne s'aggrave à Birao et
dans d'autres zones de la préfecture de Vakaga, au nord-est du pays, ce qui
aurait de graves conséquences humanitaires.
« Pour le moment, la
saison des pluies protège Birao », a indiqué Jérôme Voisin, de Triangle, à IRIN,
laissant entendre que les groupes armés qui représentent théoriquement l'ethnie
Kara avaient déjà envoyé des avertissements pour des attaques plus près de la
capitale régionale. Triangle, qui distribuait de l'huile, du sel et du maïs pour
le PAM, a abandonné ses opérations de développement dans la région de Birao pour
se concentrer exclusivement sur les besoins urgents. M. Voisin a dit qu'il
s'entretiendrait avec
Attaques de
Mme Kai-Kai a expliqué
que les organisations telles que le PAM devaient constamment prendre en compte
de nouvelles urgences et de nouveaux problèmes de sécurité dans leurs prévisions
en prenant en note les avis de récentes attaques du groupe [de rebelles]
ougandais de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) près d'Obo, dans la
préfecture du Haut-Mbomou, au sud-est du pays.
Selon Alexis
Mbolinani, de
Selon Sylvain Maliko,
ministre d'État au Plan, à l'Économie et à
Actualité Centrafrique
de sangonet