COMMUNIQUE DE MARIE-REINE HASSEN

 

APPEL A UNE CONFERENCE NATIONALE SOUVERAINE POUR LA REFONDATION DE LA REPUBLIQUE CENTRAFICAINE

 

Les chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC),  avec le soutien des présidents sud-africain Jacob ZUMA, et béninois Thomas Boni YAYI, invités au sommet de Ndjamena, ont demandé à ce qu'un "collège" de transition soit élu "par les forces vives de la nation", avec à sa tête un président élu, pour une période qui "ne doit pas excéder 18 mois". La mise en place d’un organe législatif qui va rédiger la Constitution et jouer le rôle de l’Assemblée Nationale a également été recommandée.

J’apprécie la position de l’Union africaine qui a condamné le coup d'Etat du 24 mars 2013, alors que les pays de la CEEAC se sont abstenus de lui emboîter le pas.

 

J’avais indiqué ma désapprobation sur le contenu de l’accord de Libreville et émis un doute sur la possibilité de son application, compte tenu de son manque de pragmatisme et d’opérationnalité. Malheureusement ce que je craignais est bien arrivé : la coalition Séléka a repris les hostilités et conquis le pouvoir par les armes.

 

Aujourd’hui malgré les recommandations de Ndjamena la situation reste imprévisible et explosive.J’observe en effet que le compromis de Ndjamena est aussi éloigné des préoccupations des Centrafricains que l’accord de Libreville.

 

 

Afin d’éviter un autre processus périlleux et des manipulations politiques qui risqueraient de nous précipiter à nouveau vers une guerre généralisée et son cortège de destruction et de malheurs dans le pays, nous recommandons très vivement la tenue d’une « Conférence Nationale Souveraine pour la Refondation de la République Centrafricaine ».

 

Sur la base des conclusions sorties du sommet de Ndjamena, je propose :

 

-       décider dans le calme des différentes procédures à mettre en place : l’identification de nos priorités, la sécurité nationale, la reconstruction….

-       choisir, parmi les différents représentants prenant part à la Conférence, la vingtaine de personnes qui auront la charge de mener la transition ;

-       définir un agenda des chantiers précis et prioritaires à mener par le collège de dirigeants choisis par la Conférence Nationale (santé, sécurité, justice, infrastructures…)  

-       déterminer le délai de la transition et de la sortie de cette transition par les élections générales.

 

Le collège sera comptable de la transition : il rendra compte au peuple centrafricain à l’issue de la transition, juste avant les élections.

 

Le collège sera chargé d’organiser les élections générales (législatives et présidentielles).

 

La Conférence Nationale Souveraine pour la Refondation de la RCA devra réaffirmer l’organisation politique et économique du pays en s’appuyant sur le principe « ORC » (définition des orientations des politiques publiques, organisation des réglementations et des régulations pour le fonctionnement de l’Etat, installation des organes de contrôle à tous les niveaux du pays).

 

Pour la protection de nos populations, de nos femmes, de nos enfants innocents, de nos hommes,  pour toutes les  victimes d’exactions et d’atrocités, nous devons restaurer un Etat de droit

 

 

Paris 06 avil 2013