Déclaration des signataires de la lettre aux démocrates du 11 février 2011

« NON AU HOLD-UP ELECTORAL EN CENTRAFRIQUE »

 

Les élections présidentielles et législatives du 23 janvier 2011 qui auraient dû clore la situation « post-conflit » dans laquelle se trouve depuis plusieurs années la République Centrafricaine ont déjoué tous les pronostics et déçu la majorité du peuple dans ses aspirations profondes suite aux manœuvres d’installation d’une dynastie familiale à la Nouvelle Assemblée.

François Bozizé a opposé un refus obstiné à une préparation consensuelle comme le souhaitait la communauté internationale, en particulier l’Union Européenne qui a pourtant beaucoup contribué au financement de ces élections. Il est resté imperturbablement sourd aux incessants appels de l’opposition politique nationale pour la tenue d’élections transparentes et crédibles.

Les fraudes massives, les intimidations et autres irrégularités qui ont émaillé cette mascarade électorale digne d’une république bananière ont été mis en évidence par l’opposition politique sans qu’il soit possible de faire entendre raison au régime autiste du Général Bozizé ainsi qu’au Président de la commission électorale (à sa solde) en obtenant l’annulation pourtant logique de ces élections.    

Aujourd’hui, force est de constater que, trois semaines après l’annonce de la « victoire » dès le premier tour de Bozizé entérinée le 12 février 2011 par la Cour constitutionnelle de Bangui au mépris total des recours introduits par l’opposition, les Chefs d’Etat des pays « amis » ainsi que les responsables des corps diplomatiques hésitent encore à lui envoyer les traditionnels messages de félicitations.

Pire, le vainqueur de cette « élection contestée », ordonne arbitrairement un renforcement de la surveillance des membres de l’opposition politique, interdisant à ces derniers de quitter le territoire centrafricain sans son autorisation. La situation postélectorale qui prévaut donc actuellement dans le pays faite d’assignation à résidence des leaders politiques de l’opposition, d’arrestation, de détention, des perquisitions arbitraires et d’inquisition politique montre bien  que la tension est à nouveau de retour sur la scène politique et que l’instabilité est durablement installée en RCA. Par ces actes, le régime démontre une fois de plus aux yeux de l’opinion nationale et internationale ses dérives dictatoriales diverses et variées que nous tenons ici à dénoncer et condamner de façon énergique. 

Très contrarié par le boycott annoncé du second tour des législatives par les partis d’opposition, François Bozizé a chargé le  Médiateur de la République, Mgr Paulin Pomodimo et le Ministre d’Etat Jean Willybiro Sacko, de prendre attache avec ces derniers afin de tenter par le chantage à les convaincre de revenir sur leur position.

Les signataires de la lettre aux démocrates du 11 février 2011 :

·         Réitèrent le rejet unanime des résultats publiés ou proclamés d’une élection dont le but est d’installer une dynastie familiale à la nouvelle assemblée en République Centrafricaine;

·         Soutiennent la décision de l’opposition de boycotter le 2e tour du scrutin législatif devenu de fait sans intérêt dans la mesure où, comme au 1er tour, le KNK a repris les manœuvres d’intimidation et menaces de mort dans l’arrière-pays pour garantir sa victoire;

·         Condamnent les harcèlements et les persécutions dont sont victimes les responsables des partis de l’opposition ainsi que leurs collaborateurs;

·         Exigent la libération de Mr Apollinaire Mbessa, des partisans du candidat Ange-Félix PATASSE, la cessation des poursuites judiciaires à l’encontre de Maître Blaise Fleury Hotto, Secrétaire Général-Adjoint du RDC et la  restauration de la liberté de circulation des opposants.

·         Demandent à la communauté internationale, en particulier l’Union Européenne d’exprimer une position claire et nette contre l’instauration de la dictature en République centrafricaine.

 

Fait à Paris, le 22 février  2011

Pour le respect de la volonté d’alternance du Peuple

Ont signé :

 

PERSONNALITEES INDEPENDANTES :

 

Marie-Reine HASSEN

Olivier GARIBAULT

 

REPRESENTANTS DES PARTIS POLITIQUES :

REPRESENTANTS DES CANDIDATS :

 

RDC : Pr Raymond SIOPATIS

Pour Ange-Félix PATASSE :

Michel DOROKOUMA

MLPC : Jean Didier KABRAL

 

Pour Martin ZIGUELE :  

Antoine Jérémie NAM-OUARA

 

CRPS : Daniel MAKOURI KIWI

Jean-Pierre MARA

Pour Emile Gros Raymond NAKOMBO :

Médard POLISSE BEBE 

 

A.D.P : Clément BELIBANGA