Violences et couvre-feu à Bangui, mercredi 1er Juin 2011

 


Un coup de projeteur sur ce qui se passe à mon temps en Centrafrique : Bangui bascule dans des violences

 

 

Bangui sous couvre-feu face aux violences visant des musulmans

BANGUI, AFP, PANIKA1er  Juin 2011

Un couvre-feu a été instauré mercredi dans le nord-ouest de la capitale centrafricaine en proie à des violences visant des musulmans depuis mardi après la découverte du corps de deux enfants disparus dimanche et dont la mort est imputée à cette communauté.

"Pour le maintien de l'ordre, le couvre-feu est instauré de 19h à 6h du matin dans les 3e, 5e et 6e arrondissements (du nord-ouest de Bangui) jusqu'à nouvel ordre", selon un arrêté du ministre de la Sécurité publique, Claude-Richard Gouandja, diffusé à la radio nationale mercredi dans la matinée.

Cette annonce fait suite à une flambée de violence ayant débuté mardi dans le troisième arrondissement de Bangui après la découverte mardi du corps de deux jeunes enfants disparus depuis dimanche.

Selon un proche de la famille, après des recherches des proches et parents, les corps des enfants âgés de 4 et 5 ans "ont été retrouvés dans le coffre arrière d'un véhicule appartenant à un musulman du voisinage", entraînant le lynchage d'un proche du propriétaire du véhicule.

Les échauffourées ont rapidement visé les musulmans et fait 2 morts et 21 blessés, de source hospitalière, 6 morts selon une source diplomatique.

Mercredi, un journaliste de l'AFP a entendu des tirs à l'arme automatique tantôt rapprochés, tantôt sporadiques, à proximité du grand quartier commercial de Bangui, le "KM5", alors que la zone était bouclée par l'armée, la gendarmerie et la police.

"Ces tirs proviennent des forces de défense et de sécurité qui ont quadrillé le quartier populaire et commercial du KM5. Elles éloignent des groupes de jeunes qui tentent en vain depuis ce matin de piller les magasins, kiosques et échoppes des musulmans", a expliqué Alain Tromandet, mécanicien au KM5 qui s'est éloigné de la zone.

"De temps en temps les éléments des forces de défense et de sécurité font des tirs de sommation, ou bien elles tirent en direction des groupes de jeunes qui attaquent les musulmans. Il ne fait pas de doute qu'il y a eu aussi des victimes parmi la population", a-t-il affirmé.

Une source diplomatique a expliqué que la découverte des deux corps avait "servi de détonateur pour mettre le feu aux poudres et permis à certains de régler des comptes avec les musulmans (en particulier) tchadiens" qui tiennent de nombreux commerces.

Selon cette source, "la ville n'est pas à feu et à sang, il ne faut pas aller dans les quartiers périphériques mais dans la partie centre-ville, il n'y a aucun souci". Il a cependant précisé que les violences de mardi avaient gagné de nouveaux quartiers mais que "les forces de l'ordre, très peu nombreuses, ont pour l'instant réussi à travailler sans débordements".

"Il y a des armes partout dans la ville et des hommes en tenue militaire", a déclaré de son côté un étudiant de 27 ans joint par l'AFP, Nicaise-Daniel Kabissou, qui réside dans le 5e arrondissement, affirmant avoir vu "vers 11H00 (mercredi), un mort, c'était un musulman".

"Ils attaquent les boutiques, si tu es un musulman, les chrétiens te trouvent et ils te tuent", a-t-il ajouté.

"Les forces de défense ont pris position tout autour des magasins et kiosques des musulmans. Ils éloignent les passants par des signes et gestes. Mais malgré leur présence, les attaques se multiplient contre les musulmans et il doit y avoir d'autres victimes", a déclaré une commerçante, Marguerite Ngoya.

Ces tirs à l'arme automatique ont amené les commerçants à déserter le grand marché du KM5. Les écoles ont également fermé dans la zone.

La Centrafrique compte environ 80% de chrétiens en majorité protestants et autour de 10% de musulmans, selon les chiffres officiels

 


 

 

Centrafrique : mise en place d'un couvre-feu

Par Europe1.fr avec AFP 1er  juin 2011 à 14h23

Un couvre-feu a été instauré mercredi dans 3 arrondissements du nord-ouest de Bangui où des tirs ont été entendus alors que des violences visant des musulmans ont débuté mardi, selon un arrêté du ministre de la Sécurité publique diffusé à la radio nationale. "Pour le maintien de l'ordre, le couvre-feu est instauré de 19h à 6h du matin dans les 3e, 5e et 6e arrondissements (de Bangui) jusqu'à nouvel ordre", selon un arrêté du ministre de la Sécurité publique, Claude-Richard Gouandja, diffusé à la radio nationale. Un journaliste de l'AFP a entendu des tirs à l'arme automatique tantôt rapprochés, tantôt sporadiques, à proximité du grand quartier commercial de Bangui, le "KM5", alors que la zone était bouclée par l'armée, la gendarmerie et la police.

"Ces tirs, proviennent des forces de défense et de sécurité qui ont quadrillé le quartier populaire et commercial du KM5. Elles éloignent des groupes de jeunes qui tentent en vain depuis ce matin de piller les magasins, kiosques et échoppes des musulmans", a expliqué Alain Tromandet, mécanicien au KM5 qui s'est éloigné de la zone. "De temps en temps les éléments des forces de défense et de sécurité font des tirs de sommation, ou bien elles tirent en direction des groupes de jeunes qui attaquent les musulmans. Il ne fait pas de doute qu'il y'ait eu aussi des victimes parmi la population", a-t-il affirmé. Deux personnes ont été tuées et 21 blessées mardi dans des violences dans le nord-ouest de Bangui, visant notamment des musulmans accusés d'être responsables de la disparition et de la mort de 2 enfants.

 


 

Réaffirmer une commune volonté de vie commune

Bangui, Radiondekeluka - Mercredi, 01 Juin 2011 13:55

 

Arrêter l’escalade. Laisser la justice suivre son cours. Revenir au cours normal des choses et surtout s’interdire de toute indexation d’une communauté par ou contre une autre.

Voilà les  actions et attitudes majeures qui interpellent actuellement tous les centrafricains à propos de la situation qui prévaut actuellement à Bangui la capitale. Une situation provoquée par le meurtre de deux garçons dans le 3ième arrondissement de Bangui au quartier Kina. Les corps ont été découverts tôt dans la matinée du mardi 31 mai.

Ce mercredi encore, il y a eu des échauffourées. On note toujours une tension dans plusieurs secteurs de la ville ; Les autorités elles, s’emploient à ramener le calme. Le ministre de l’administration du territoire a rencontré les Imams du 3ème Arrondissement. Ceux-ci ont lancé un appel au calme. Il faut dire que la Communauté musulmane est particulièrement visée par les représailles. Les présumés auteurs du meurtre des deux enfants, étant musulmans, selon certaines sources, l’indexation de cette communauté a commencé et la passion aidant, des velléités de vengeance se sont exacerbées.

La rumeur s’en est aussi mêlée. C’est ainsi que Radio Ndeke Luka, dont un des reporters sur place, a pu démentir l’information relative  aux incendies des églises catholiques de Saint Michel et de  Saint Mathias.

En revanche, la mosquée du quartier Yapélé dans le deuxième arrondissement de la ville de Bangui a été incendiée par des jeunes venus du quartier Fatima. Ces derniers avaient justement prétexté les incendies des églises catholiques précitées, pour justifier leur acte.

Ce mercredi comme au premier jour des manifestations, la  quasi-totalité des magasins sont restés fermés au KM 5. Ils restent d’ailleurs sous la protection des forces de l’ordre déployées  dans le secteur, pour empêcher les pillages et assurer la sécurité des biens et des personnes. Il faut ajouter que certaines écoles n’ont pas fonctionné ce mercredi pour des raisons de sécurité.

Dans le 4e arrondissement de Bangui au quartier Boy-Rabe, de jeunes ont tenté d’incendier des commerces de la communauté musulmane de la localité. Même situation dans le quartier Gobongo toujours dans le 4e.

Peu avant dans la matinée, un magasin dont le propriétaire serait proche de l’auteur du double meurtre a échappé d’incendie au croisement Sica - Benz-vi, grâce à l’interposition des éléments du Commando d’intervention rapide. Des manifestations ont été aussi enregistrées au quartier Miskine dans le 5e arrondissement de Bangui.

Dans la soirée de mardi, le procureur de la République Arnauld Djoubaye ABAZEN a invité la population au calme. Il a par ailleurs révélé que les présumés coupables de l’assassinat des deux enfants sont entre les mains de la justice. Il aussi révélé que le bilan de cet incident est de sept morts.

Suite à la situation qui prévaut, un couvre feu a été instauré depuis hier  de 19h à 6h, par le ministre de la sécurité, de l’émigration et immigration et de l’ordre publique, Claude Richard GOUANDJIA. Ce couvre feu est valable jusqu’à nouvel ordre dans le 3ème, 5ème et 6ème arrondissement de Bangui.

Actualité Centrafrique de sangonet