Elections
présidentielle et législative centrafricaines du 23 janvier 2011 : Le Collectif
des Forces du Changement exige l’annulation de ces élections pour fraudes. Le président
sortant Bozizé récuse.
- Tableau synoptique
des irrégularités constatées
- Des
candidats réclament l'annulation des élections en Centrafrique (AFP)
COLLECTIF DES FORCES DU CHANGEMENT (C.F.C)
PROPOS LIMINAIRE
DE
Le Collectif des
Forces du Changement (CFC), soucieux de préserver la paix, la sécurité et
l’unité nationale pour un développement durable de notre pays
Malgré les efforts patriotiques consentis par le Collectif des Forces du
Changement (CFC) pour assurer un climat apaisé à ces élections groupées du 23
Janvier 2011 et dans le respect du code électoral, de l’accord portant adoption
du chronogramme révisé des élections présidentielle et législatives et du code
de bonne conduite adopté par consensus, le régime du Général François BOZIZE et
son parti KNK, dans sa stratégie de conservation coûte que coûte du pouvoir de
l’Etat, ont abusé de la confiance de la classe politique centrafricaine et opéré
des fraudes massives et ostentatoires dans toutes les circonscriptions
électorales tant à Bangui que dans les villes de
province.
Les résultats partiels qui parviennent au niveau des différents états-
majors des partis politiques de l’opposition, à savoir le Rassemblement
Démocratique Centrafricain (RDC),
Le Collectif des Forces du Changement (CFC), dans les différentes
déclarations radiodiffusées et télévisées de ses leaders n’a eu de cesse
d’attirer l’attention de
Aujourd’hui, force
est de constater que l’histoire donne raison à l’opposition démocratique qui ne
peut accepter une mascarade électorale, qui viole la volonté populaire de nos
compatriotes massivement sortis ce 23 janvier 2011 pour choisir leurs
dirigeants. La frustration légitime qu’ils ressentent est porteuse des germes
d’une implosion sociale aux conséquences
incalculables.
Comment accepter que dans l’ensemble des
circonscriptions électorales du pays, le candidat François BOZIZE arrive
quasi-systématiquement en tête avec un score qui lui donne toujours à plus de
50% des suffrages exprimés, garantissant ainsi son élection dès le premier
tour ?
Comment accepter
que des candidats leaders des partis politiques de l’opposition puissent
recueillir des scores minables dans des zones où des scrutins leur sont
traditionnellement favorables ?
Comment admettre
l’intrusion intempestive des autorités locales et des éléments de forces de
défense et de sécurité, notamment ceux de
Comment comprendre
la substitution d’urnes non
homologuées à celles sensées être préalablement codifiées, et dont le convoyage
devait être sécurisé ?
Comment accepter
que des listes électorales dont l’affichage est obligatoire pour vérification et
correction préalables ne le soient
au plus tôt que la veille du scrutin, empêchant de fait toutes
corrections éventuelles et semant le désordre le jour même du
scrutin ?
Comment accepter
que les Présidents de bureaux de vote et les assesseurs désignés par les CEI
locales soient récusés et tous remplacés par des militants du seul parti
KNK ?
Comment expliquer
que des très nombreux électeurs, pourtant recensés et détenteurs des cartes
d’électeurs, ne retrouvent pas leurs noms sur les listes transcrites par
Comment expliquer
la pénurie de cartes d’électeurs annoncée par
Comment accepter
que les procès-verbaux n’existent pas dans plusieurs bureaux de vote et centres
de dépouillement, et que là où ils existent, ils ne sont pas systématiquement
remis aux représentants des candidats de
l’opposition ?
Comment expliquer
que des représentants dûment mandatés par les des candidats de l’opposition soient
chassés de certains bureaux de vote ?
Un tableau
synoptique des irrégularités constatées à ce jour à l’issue de ce scrutin est
joint à ce propos liminaire aux fins de faire état des fraudes massives
organisées à dessein par le régime en place afin d’opérer un passage en force
dès le premier tour.
De ce qui précède,
le Collectif des Forces du Changement (CFC) :
prend à témoin la
communauté nationale et internationale du caractère volontairement vicié, du
fait exclusif du pouvoir et de
exige l’annulation
de ces élections dont les résultats sont frauduleusement manipulés et ne
reflètent nullement les suffrages des populations du fait de leur
caractère non transparent et non libre ;
usera de toutes
les voies de droit pour faire respecter la volonté du peuple centrafricain sorti
massivement afin de faire le choix de l’alternance démocratique par les
urnes ;
appelle tous ses
militants, ses sympathisants, l’ensemble de la population centrafricaine et les
démocrates du monde entier à se mobiliser davantage et comme un seul homme pour
faire échouer le hold-up électoral méticuleusement préparé et soigneusement
exécuté par le Général François BOZIZE et son parti KNK.
Enfin, le
Collectif des Forces du Changement (CFC) rejette d’avance avec force et ne
reconnaitra pas les prétendus
résultats de cette mascarade
électorale.
Fait
à Bangui le 24 janvier 2011
Le Collectif des Forces du
Changement
De gauche à droite: Pr joachim renaldy SIOKE (1er vice-président du RDC), Maître Nicolas TIANGAYE (Président CRPS), Martin ZIGUELE (Président MLPC),
Maître Jean Jacques DEMAFOUTH (Président NAP), Emile Gros Raymond NAKOMBO (Candidat du RDC à la Présidentielle)
Une vue des journalistes présents à la conférence
Présidentielle
en Centrafrique : des candidats de l'opposition réclament l'annulation du
scrutin
Martin
Ziguélé (G) Emile Nakombo (C) et Jean Jacques Demafouth (D), trois candidats de
l'opposition à la présidentielle centrafricaine - G. Ngosso : Montage/
RFI
La
tension monte en République centrafricaine trois jours après le premier tour de
la présidentielle. Trois des cinq candidats à l’élection du dimanche 23 janvier
2011 menacent de saisir
Les
trois candidats ont distribué à la presse un document de quatre pages comprenant
une liste circonstanciée de toutes les irrégularités recensées le jour du
scrutin. Exaspérés, les trois candidats, qui sont alliés au sein d’une
coalition, vont saisir
« Nous
avons des preuves que les élections se sont déroulées dans des conditions qui ne
sont pas acceptables…fraude massive… On vous a présenté des preuves. Il est
évident que la population a aussi son mot à dire. Cela veut dire qu’on appellera
la population pour l’informer de la situation à travers des meetings, des
sit-in, ou bien des marches de protestation ».
Un
véritable dialogue de sourds dans le pays
Le
parti au pouvoir a répliqué dans la foulée. Lors d’une conférence de presse dans
l'aprés-midi du 25 janvier, Elie Oueifio le secrétaire général du Parti KNK
(Kwa na kwa - le travail, rien que le travail en langue songo), a
vivement recommandé à l’opposition de s’en tenir aux organes compétents pour
statuer sur le contentieux des opérations électorales. « Ce sont des
déclarations assez dangereuses. Si aujourd’hui, des leaders de partis politiques
disent qu’ils vont aller au-delà des lois, ça veut dire qu’ils sont hors la loi…
Il n’y a que la loi qui doit s’occuper de ce genre de citoyens. Je ne comprends
pas leur logique ».
Pouvoir
et opposition s’accusent donc mutuellement d’œuvrer pour l’instabilité. Le
dernier épisode de violences post-électorales remonte à 1992 en Centrafrique,
mais on assiste actuellement à un véritable dialogue de sourds dans le pays. Le
scrutin groupé de Dimanche 23 janvier 2011 était censé être l’aboutissement d’un
dialogue entamé en 2008. De ce point de vue les élections sont un échec.
L’organisation internationale de la francophonie a livré une liste fournie
d’irrégularités dans le communiqué de sa mission d’observation du 25
janvier. Pierre Buyoya chef de la mission d’observation de l’OIF en
Centrafrique, et ancien président burundais, énumère ces
dysfonctionnements :
La mission a ainsi noté que
la confection et l’affichage des listes électorales, l’établissement ainsi que
la délivrance des cartes d électeurs, ont constitué la source majeure des
dysfonctionnements techniques relevés. Les insuffisances et irrégularités
suivantes ont été constatées : la maîtrise insuffisante des règles et procédures
par les membres des bureaux de vote, la présence des représentants de
l’administration dans certains bureaux de vote, le nombre élevé de votes par
dérogation. - Pierre Buyoya [Ancien président burundais, et chef de la
mission d’observation de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF)
en Centrafrique]
L'OIF invité les candidats à
recourir aux voies légales en cas de contestation des résultats.
Des
candidats réclament l'annulation des élections en
Centrafrique
De
Christian PANIKA (AFP) – Bangui, 25 janvier 2011
La
machine des élections présidentielle et législatives centrafricaines s'est
grippée mardi avec la demande d'un collectif d'opposition - dont trois candidats
à la présidentielle - d'annuler le double scrutin, dont ils ont rejeté les
résultats avant même leur publication.
La
demande a été faite par le Collectif des forces du changement (CFC), collectif
regroupant l'opposition et d'anciennes rébellions, auquel appartiennent trois
des cinq candidats à la présidentielle: Martin Ziguélé, Jean-Jacques Demafouth
et Emis Gros-Raymond Nakombo, ainsi que 213 candidats aux
législatives.
L'ex-Premier
ministre Martin Ziguélé, l'ex-ministre de
Le
CFC "exige l'annulation de ces élections, dont les résultats sont
frauduleusement manipulés et ne reflètent nullement les suffrages des
populations du fait de leur caractère non transparent et non libre",
indique-t-il dans une déclaration lue devant la presse par son porte-parole, Me
Nicolas Tiangaye.
Le
collectif "rejette d'avance avec force et ne reconnaîtra pas les prétendus
résultats de cette mascarade".
Les
premiers résultats des élections ne seront publiés qu'à partir du vendredi 28
janvier, avait annoncé lundi
Aucune
estimation officielle n'était disponible mardi sur le double scrutin, marqué par
un vote massif et l'absence d'incident majeur, mais aussi par des retards et
"dysfonctionnements", d'après les observateurs électoraux.
Pour
"faire respecter la volonté du peuple centrafricain", le CFC affirme qu'il
"usera de toutes les voies de droit". Ce qui, d'après les candidats mécontents,
signifie un recours en premier à
"Mon
parti (...) va saisir
Jean-Jacques
Demafouth a aussi souligné le caractère légal de leurs moyens de contestation,
tout en prônant l'apaisement: "Les gens veulent qu'en Centrafrique on s'affronte
et que le sang coule pour qu'ils en tirent profit, mais nous allons rester dans
le cadre légal".
Cette
demande d'annulation des élections intervient après plusieurs accusations
d'irrégularités formulées par l'opposition, qui soupçonnait les autorités, dés
avant le scrutin, de vouloir frauder pour permettre à François Bozizé de passer
au premier tour. Un éventuel second tour se tiendrait le 20 mars, d'après le
calendrier électoral.
Ces
accusations ont été réitérées mardi par le CFC, qui s'est interrogé sur des
scores attribués au président sortant: "comment comprendre que dans l'ensemble
des circonscriptions électorales du pays, le candidat François Bozizé arrive
quasi-systématiquement en tête avec un score qui lui donne toujours (...) plus
de 50% des suffrages exprimés, garantissant ainsi son élection dès le premier
tour?".
Aucune
réaction n'avait pu être obtenue dans l'immédiat auprès de l'entourage de
François Bozizé, qui a régulièrement balayé les allégations, accusant ses
opposants de "mauvaise foi" et affichant sa confiance en sa
réélection.
Actualité
Centrafrique - sangonet