MARIE-REINE HASSEN INTERPELLE M. DJOTODJA

 

Faites respecter les droits humains

Depuis votre coup d’Etat du 24 Mars 2013, la situation des droits de l’homme en République Centrafricaine est désastreuse. La population centrafricaine vit un drame sans précédent.

De graves violations des droits humains sont systématiquement perpétrées dans la capitale Bangui et en province. Des éléments de la SELEKA assassinent de paisibles citoyens, y compris au sein des églises, commettent des viols sur les femmes, les jeunes filles et les petites filles, les humilient et les égorgent, infligent des tortures et des mauvais traitements aux populations civiles, pillent méthodiquement, procèdent à des enlèvements et des arrestations arbitraires, des extorsions de fonds. Des enfants sont enrôlés pour en faire des tueurs. Les archives de la République Centrafricaine sont totalement détruites. Les églises sont pillées, saccagées et les objets de culte profanés. Les prêtres et les religieuses sont battus et humiliés. Même les orphelinats et les terrains de jeux des enfants ne sont pas épargnés.

Certains partis politiques et une partie de la société civile vous soutiennent et applaudissent les barbares, les assassins, les violeurs. L’homme de loi, le défenseur des droits de l’homme, apporte sa caution aux bourreaux du peuple. Les Forces Armées Centrafricaines ont disparu. Le peuple est à la merci de ses tortionnaires, sans aucune protection.

Le week-end du 14  avril 2013 la terreur s’est abattue sur plusieurs quartiers de la capitale : Boy Rabe, Ngarabga, Kassaï, Ouango : une véritable razzia menée par la coalition contre les populations civiles centrafricaines.

Vous avez pris le pouvoir par la force pour sauver le peuple, mais nous assistons à une agression massive contre cette population qui vit un drame à huis-clos. Peut-être n’avez-vous pas encore une bonne visibilité de la situation ?

Je vous demande de mettre fin à toutes les exactions commises sur le peuple centrafricain, et de faire respecter les droits humains. Je souhaite que vous preniez des mesures simples pour la protection immédiate des civils :

1°) le désarmement des troupes de la Séléka

2°) le cantonnement des groupes armés

3°) la mise en place immédiate de zones de protection humanitaire afin de protéger les civils des exécutions et des viols de la coalition SELEKA.

 

Il est également urgent  de mettre en place une commission internationale d’enquête afin que les criminels soient identifiés et traduits immédiatement en justice. 

Si cela n’est pas fait de toute urgence, nous allons vers des massacres de plus grande ampleur, le sang centrafricain continuera de couler, et la Communauté Internationale et le peuple centrafricain apprécieront.

 

Marie-Reine Hassen