Le Premier ministre Nicolas TIANGAYE fait appelle à la France pour mettre fin aux violences en République Centrafricaine

 


 

Les conditionnalités de la France pour venir en aide à la République Centrafricaine

 

Le Premier ministre Nicolas Tiangaye a demandé l'appui de la FOMAC, la Force d'Afrique centrale, et de la France pour aider à sécuriser le pays. Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, lui a répondu le mercredi 17 avril 2013, devant les parlementaires réunis à l'Assemblée nationale lors de la séance des questions au gouvernement : "La France a dit qu’elle était évidemment disponible pour appuyer tout effort pour revenir vers la stabilité, mais il faut mettre en place des autorités légitimement reconnues, ce qui n’est pas le cas du président actuel."

 


  

Centrafrique: le Premier ministre en appelle à la France pour sécuriser Bangui

 

RFI - mercredi 17 avril 2013 à 17:20

 

Le Premier ministre de la République centrafricaine, Nicolas Tiangaye, a demandé mardi 16 avril l'aide de la France et de la Fomac, la Force multinationale de l'Afrique centrale, pour sécuriser le pays après les violences survenues à Bangui depuis ce week-end qui ont fait une vingtaine de victimes.

Certains attendaient avec impatience une déclaration du chef du gouvernement, qui était silencieux depuis les troubles de ce week-end. Les pillages et les tirs ont fait une vingtaine de morts et mardi il y a eu le lynchage d'éléments de la Seleka.

Nicolas Tiangaye s'est donc exprimé, mardi soir, dans un message radio télévisé. Il a lancé un appel à la France et à la Fomac.

Pour la Fomac, ce n'est pas nouveau. Un bataillon de renfort de 1 000 éléments a été demandé officiellement. Le chef de la mission en a exprimé le besoin, mais pour l'heure, rien n'est confirmé. La question sera débattue jeudi 18 avril lors d'un sommet des chefs d'Etat de la Ceeac à Ndjamena.

L'armée française déjà présente à Bangui

Quant-à la demande d'appui de la France, pour l'heure, ce n'est pas une demande formelle, explique le porte-parole du gouvernement. En fait, il y a déjà près de 600 éléments de l'armée française à Bangui. Mais leur mission est de sécuriser les ressortissants français et européens, pas d'aider à la sécurisation.

Le Premier ministre lance donc un appel pour que cette mission soit élargie. Une preuve que la Seleka peine décidément à rétablir l'ordre à Bangui et à l'intérieur du pays.

 


 

Centrafrique: le pays demande l'aide de la France pour mettre fin aux violences

 

Le Premier ministre centrafricain Nicolas Tiangaye et un soldat de la Fomac le 29 mars 2013 à Bangui / afp.com/Sia Kambou

Le Premier ministre centrafricain Nicolas Tiangaye et un soldat de la Fomac le 29 mars 2013 à Bangui / afp.com/Sia Kambou

 

BANGUI, Par AFP, 17/04/2013 à 19:35 - Pour mettre fin aux violences et pillages incessants, le nouveau pouvoir issu de la rébellion en Centrafrique a appelé à l'aide la France, qui s'est dite "disponible" à condition de la mise en place d'une "autorité légitime".

Dans un message radio-télévisé, le Premier ministre Nicolas Tiangaye a demandé mardi soir "l'appui" de la France et de la Fomac (Force multinationale d'Afrique centrale), "en tant que forces impartiales, pour la conduite des opérations de sécurisation de la ville de Bangui et toutes les régions de notre pays". 

"De nombreuses familles ont été atteintes dans leur chair, en connaissant des pertes en vies humaines et des pillages de tous ordres. Ces faits affectent la cohésion sociale et (...) l'unité nationale", a déploré M. Tiangaye, issu de l'ancienne opposition au président déchu François Bozizé. 

La France est "disponible" pour aider au "retour de la stabilité" en Centrafrique, a réagi mercredi le chef de la diplomatie Laurent Fabius. 

"Mais il faut mettre en place des autorités légitimement reconnues, ce qui n'est pas le cas du président actuel", a souligné M. Fabius à l'Assemblée nationale. 

L'anarchie s'installe 

Depuis la prise de Bangui par la coalition Séléka le 24 mars, le nouveau pouvoir n'arrive pas établir l'ordre dans la capitale, se montrant incapable de juguler l'anarchie que l'offensive rebelle n'a pas manqué de générer dans un pays fragile et parmi les plus pauvres du monde. 

De nombreux habitants vivent dans la peur des pillages et de l'insécurité, mais sont aussi excédés par le comportement d'anciens rebelles. 

Pendant le week-end, une vingtaine de personnes ont trouvé la mort dans des heurts entre ex-rebelles et habitants de deux quartiers de la capitale. Sept hommes du Séléka ont également été tués, dont l'un au moins a été lynché par la foule en colère. 

Dans son allocution, le Premier ministre a appelé "tous les représentants des pouvoirs publics, (...) les chefs de quartiers, les chefs des villages, les leaders d'opinion" à s'impliquer pour "la sensibilisation de la population". 

Mardi, dans une première annonce visant à juguler les pillages, le nouveau président Michel Djotodia, chef du Séléka, avait promis un renfort de 500 hommes à la police et 500 autres à la gendarmerie, ainsi que le casernement des combattants du Séléka. 

Cette mesure a pour but de retirer des rues les ex-insurgés en armes, dont beaucoup n'hésitent pas à piller et commettre des exactions. Il doit aussi permettre d'arrêter les individus se faisant passer pour des combattants du Séléka. 

Le principal parti de l'ancienne opposition, le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), a dénoncé l'impuissance du nouveau pouvoir. 

Dans un communiqué, le MLPC s'est indigné que "depuis plus de trois semaines, les éléments incontrôlés du Séleka" mais aussi des milices d'autodéfense pro-Bozizé "continuent de commettre d'une manière dramatique, des exactions insoutenables". 

"de mal en pis

"Pillages à grande échelle, destructions de biens, viols, tortures et exécutions sommaires, séquestrations et enrôlement d'enfants soldats créent l'insécurité généralisée, les déplacements massifs des populations, le blocage des activités économiques". 

"Malgré les engagements pris par les nouvelles autorités (...), la situation va de mal en pis", s'est alarmé le MPLC. 

Le porte-parole du gouvernement, Crépin Mboli-Goumba, issu lui aussi de l'ancienne opposition, a demandé aux pays d'Afrique centrale d'envoyer 1.000 soldats pour aider à rétablir l'ordre. 

Le sujet devrait être débattu lors d'un nouveau sommet extraordinaire des chefs d'Etats d'Afrique centrale, jeudi à N'Djamena, en présence du président d'Afrique du Sud, Jacob Zuma. 

Le 3 avril, un premier sommet de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), organisé déjà dans la capitale de l'influent voisin tchadien, avait défini les contours d'une transition et d'un retour à la légalité constitutionnelle. 

Suivant ce schéma, M. Djotodia a été désigné président samedi par un Conseil de transition pour diriger le pays pendant les 18 prochains mois. 

Toutefois, de nombreux acteurs régionaux se montrent sceptiques sur l'envoi d'une force en Centrafrique: "Qui a les hommes' Qui va payer' Qui va les entretenir'", s'interroge une source diplomatique africaine, "lassée de toujours devoir aider le même pays". 

 


 

 Centrafrique: des renforts de la Fomac vont sécuriser Bangui

 

Par RFI - lundi 15 avril 2013 à 19:46

 

Bangui sort, ce lundi 15 avril, d'un week-end chaotique. Une vingtaine de personnes ont été tuées. Selon des témoignages recoupés par RFI, des pillages et des tirs ont été commis par des éléments de la Seleka, au pouvoir depuis le 24 mars. Les autorités ont annoncé, ce matin, l’arrivée « très prochaine » de renforts de la Force multinationale d'Afrique centrale (Fomac) pour tenter de ramener la sécurité dans la capitale.

 

Au moins vingt personnes ont été tuées, samedi et dimanche, dans la capitale centrafricaine. Les affrontements ont eu lieu lors d’opérations de la Seleka pour retrouver des armes.

 

Selon des témoins joints par RFI, des hommes de la Seleka ont pillé à tout va et ont fait usage de leurs armes. Des tirs ont même atteint une église baptiste du quartier de Boy-Rabe, faisant au moins sept morts et plusieurs blessés, dont des enfants amputés. La Fomac a elle-même été prise à partie avec un de ses soldats blessé, dimanche, dans le quartier Ouango.

 

Des diplomates reconnaissent avoir eu l'impression que plus personne, à Bangui, ne contrôlait plus rien ce week-end. Pour les responsables de la Fomac, il y a urgence à désarmer, au plus vite, ces éléments incontrôlables et incontrôlés. Cela semble être aussi l'avis du gouvernement.

 

Joint par RFI, Crépin Mboli Goumba, porte-parole du gouvernement, a annoncé l’arrivée « très prochaine » de renforts de la Fomac. Il a fait état de « 1 000 éléments de la Force multinationale d'Afrique centrale » qui auront pour mission « la sécurisation de la ville » avant de préciser que ces soldats « étaient déjà en route » pour Bangui.

 

Ceci dit, a assuré le gouvernement centrafricain, il n’y a pas que des éléments de la Seleka qui pillent et sèment la terreur dans les rues de Bangui, depuis des jours. « Il y a aussi des opportunistes et des milices pro-Bozizé qui ont revêtu l’uniforme », a affirmé Crépin Mboli Goumba.

 

Les habitants quittent Bangui

 

Les habitants de Bangui sont exaspérés. Ce qu'ils craignaient le 24 mars, lors de la prise du pouvoir par la Seleka, est en train de se produire : des pillages à grande échelle, un chaos qui paralyse toute activité, sans compter le danger que ce dernier leur fait courir.

 

Suite aux affrontements meurtriers de ce week-end, des quartiers entiers se sont vidés de leurs habitants. Beaucoup ont quitté Ouango pour se réfugier de l'autre côté du fleuve. D’autres habitants, comme ceux de Boy-Rabe, se sont quant à eux réfugiés par dizaines à l'hôpital de l'Amitié où ils ont passé la nuit dans les chambres des malades ou dans les couloirs.

D'après un habitant de ce quartier, joint ce lundi par RFI, il est encore trop tôt pour y retourner. « Ce matin, ils ont barricadé toute la voie du quatrième arrondissement ; des militaires sont entrés dans le quartier et ont tiré en l’air », a-t-il rapporté, avant de déplorer que sa maison avait été pillée la veille. « Ils ont absolument tout pillé. Ils ont tout pris », a affirmé ce témoin.

 

Toutefois, dans l’après-midi de ce lundi, la tension semblait être retombée, selon la confirmation de Georges Georgiantas, chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Bangui, joint par RFI. « Depuis pratiquement 11h, ce matin, on n’entendait plus de tirs », a-t-il signalé tout en mettant l’accent sur le bilan donné par les secouristes de la Croix-Rouge centrafricaine qui ont transporté, pendant le week-end, 17 corps et plus de 45 blessés. « C’est certainement le bilan le plus lourd, depuis le 24 mars », a affirmé le chef du CICR à Bangui qui a également confirmé le départ de beaucoup de gens qui ont fui les quartiers de la capitale les plus touchés par la violence et qui traversaient le fleuve, dans des pirogues, pour gagner la République démocratique du Congo.

 

 

La Seleka, une force difficilement maîtrisable

 La Seleka, formée de l'assemblage de différentes vagues de combattants, est une force difficilement maîtrisable. En dépit des déclarations des nouvelles autorités - qui affirment que les pillages de ce week-end sont le fait d'éléments de la Seleka mais aussi de groupes favorables à l'ancien président Bozizé, ou encore de civils ayant tenté de profiter de la situation à Bangui - les éléments de la Seleka semblent bien être les principaux auteurs des pillages qui ont eu lieu le week-end dernier.

Des éléments que même leurs propres chefs semblent avoir des difficultés à contrôler. « Ce n'est pas étonnant, car la Seleka est formée de groupes hétéroclites qui ont chacun leur leader et ne répondent qu'à lui... sans compter les gens qui sont venus par appel d'air », dit une bonne source à Bangui.

La rébellion s'est nourrie, au fil de sa marche vers Bangui, de recrutements effectués dans les différentes localités. Jusqu'à il y a quelques jours, des jeunes rejoignaient encore la troupe rebelle. Cela a fait de la Seleka un assemblage instable de groupes de moins en moins animés par des revendications politiques, de plus en plus motivés par l'intérêt.

« Depuis le départ, cette rébellion a été une opportunité pour de nombreux combattants de gagner de l'argent en pillant ou en espérant être intégrés dans l'armée », explique, de son côté, un chercheur spécialisé sur la Centrafrique.

Différentes sources expliquent, quant à elles, qu'à ces Centrafricains se sont ajoutés des combattants venus du Tchad ou du Soudan, attirés - eux aussi - par l'appât du gain. « Des véhicules transportant des biens pillés ont été vus remontant vers le nord du pays. Où pensez-vous qu'ils allaient ? », s'interroge l'un des contacts de RFI.