COMMUNIQUE DE PRESSE
DE MAITRE ZARAMBAUD ASSINGAMBI
1. Le samedi 25 Mai
2013, vers 11H30, deux éléments tchadiens de SELEKA ont fait irruption à mon
domicile au quartier Ben Zvi 1 à Bangui ; ils ont déclaré être venus saisir des
armes qui y seraient cachées ; ils ont immédiatement arraché le téléphone des
mains de mon épouse et en ont extrait la puce pour analyse et vérification
ultérieures.
2. Ils ont commencé
par fouiller 3 des 4 voitures qui étaient garées dans la concession, sans rien y
trouver, naturellement. S’agissant de la 4èvoiture, mon épouse leur a déclaré ne
pas en détenir les clefs ; elle a précisé néanmoins que c’est la voiture
personnelle d’une amie. Les deux éléments tchadiens ont alors fait venir plus de
20 autres éléments tchadiens parlant pour la plupart l’arabe, accompagnés de
quelques éléments centrafricains. Ils n’ont cessé d’invectiver mon épouse, née
RECKIAN, qualifiée de « sioni ouali so » (méchante femme).
3. Ils ont emmené
mon fils de 15 ans dans un coin de la concession et, avec une arme, ils l’ont
menacé en ces termes : « Pour nous, tuer n’est rien ; si tu ne nous dis pas à
qui appartient cette voiture, nous enlèverons ta mère et nous te tuerons ;
Maître ZARAMBAUD, Maître ZARAMBAUD, pour qui se prend –il ? N’avons – nous pas
tué des gens plus important que lui ? ».
3-1 : Ainsi SELEKA
se vante de ses crimes odieux mais, selon la nouvelle ligne éditoriale de
Centrafrique Presse la dénonciation systématique de ces crimes est excessive et
donc dérisoire. Comment continuer à « négocier » avec des sanguinaires comme le
prétend le sieur Bertin BEA ?En effet, lorsque le Premier Ministre a entrepris
de dénoncer ouvertement les crimes de SELEKA et a déclaré qu’il lui faut obtenir
des aides extérieures en hommes pour procéder au désarmement forcé de SELEKA, le
sieur BEA est allé protester à la radio. DJOTODIA lui –même, ainsi que le
Ministre de la Sécurité Publique, n’ont – ils pas fallacieusement publié de
nombreux textes selon lesquels les éléments ditsin contrôlés de SELEKA en armes
seraient considérés comme braqueurs et traduits en justice ? C’est le syndrome
de Stockholm, situation où un otage sympathise avec ses ravisseurs. Faut – il
sous prétexte de négocier, donner le plus de temps possible à SELEKA pour tuer,
violer et piller ?
3-2 : N’oublions pas
que, plus de 2 mois après la désastreuse prise du Pouvoir par la rébellion
SELEKA, les écoles, collèges et lycées publics demeurent hermétiquement fermés ;
les quelques rares écoles privées qui ont repris n’enseignent que 3 heures par
jour, portails et portes barricadés. A cela s’ajoute la fuite massive des
cerveaux, qui s’amplifie après chaque exaction. De grandioses records négatifs
sont à venir, dans tous les domaines.
4 Ils ont alors
cassé la vitre de la voiture et y ont récupéré des papiers au nom de Madame
Joséphine KELEFIO, ex-députée, sœur cadette du Général BOZIZE et amie de ma
famille depuis 1980, soit 23 ans avant la prise du Pouvoir par son frère.
Détenir le véhicule personnel de Madame KELEFIO constitue – t – il une
infraction pénale ? A moins de considérer que ce véhicule est une arme, puisque
SELEKA avait déclaré être venue pour saisir des armes.
4-1 : Au cas où le
véhicule personnel de Madame KELEFIO serait par l’absurde une arme, même des
officiers de police judiciaire, et à plus forte raison une milice privée qui
s’entête à demeurer autonome après avoir pris le Pouvoir, ne sauraient faire
irruption sans mandat de justice au domicile d’un particulier, perquisitionner
ce domicile et emporter le véhicule. Quelle infraction pénale trouveront – ils à
l’appui de ce qui n’est autre qu’un pillage ? D’ailleurs, savent – ils seulement
ce qu’on appelle procès-verbal d’enquête préliminaire ou procès –verbal de
perquisition ?
5 En réalité,
l’objectif de cette descente massive et armée à mon domicile était de me «
coller »une infraction imaginaire afin de me réduire au silence.
6 Alerté le
Premier Ministre a dépêché sur les lieux des éléments de sa sécurité ; après
leur départ, les tchadiens de SELEKA parlant sango ont rageusement déclaré, avec
leur accent qui fait les délices des humoristes de Radio Ndéké luka : « TIANGAYE
ni à kè zoua ? Dondo mama ti lo ! Même tongana DJOTODIA si a ga, yé oko lo akè
sara pèpè. Tongana ala yé ékè mou numéro ti téléphone ti lo naala » (Ndlr -
traduction : Tiangaye c’est qui ? le cul de sa mère ! Même si c’est Djotodia qui
arrive, il ne fera rien. Si vous souhaitez, nous pourrons vous communiquer son
numéro de téléphone). Un Général SELEKA est aussi arrivé sur les lieux, mais
il est reparti en y laissant les éléments et en leur demandant de se contenter
de tracter la voiture et de s’abstenir de toutes brutalités.
7 Lorsqu’ils ont
voulu fouiller la maison (ils n’ont pas droit au terme perquisitionner), mon
épouse a exigé et obtenu la présence préalable du Procureur et du Bâtonnier,
comme prescrit par la loi en matière de perquisition du cabinet et du domicile
d’un avocat. La fouille de la maison n’a évidemment pas permis de trouver une
arme quelconque. Je n’ai jamais eu pour seules armes que ma langue et ma plume,
armes certes immatérielles, mais autrement plus puissantes que les armes
matérielles et inintelligentes de SELEKA.
7-1 : Ceux qui
m’avaient arrêté le 26 Septembre 2001 en me traînant parterre, avaient
illégalement fouillé ma maison le même jour à la recherche d’armes, traumatisant
ma dulcinée et mes enfants, m’avaient détenu 3 mois durant, d’abord en geôle,
puis en cellule, après la tentative de Coup d’Etat du28 Mai 2001 dont ils
m’avaient accusé d’en avoir été « le cerveau »,l’avaient eux-aussi vérifié à
leurs dépens.
8 Avant de quitter
les lieux, vers 18H, soit après 6H30 de torture morale, ils ont imposé deux de
leurs éléments, pour prétendument assurer la sécurité de la maison et de ses
habitants, au motif que d’autres éléments de SELEKA viendraient certainement
dans la nuit. Ils ont à cet effet exigé la somme de
9 Jusques à quand
des envahisseurs étrangers, flanqués de quelques figurants centrafricains
maintiendront-ils le paisible peuple centrafricain sous leur dictature
sanglante, avilissante et humiliante ?
10 Les agissements
des éléments tchadiens de Séléka et de leurs acolytes centrafricains constituent
des crimes contre l’humanité, de la compétence de la Cour Pénale Internationale
(CPI) en général et, dans le cas d’espèce, les crimes de pillage et de vol en
réunion(circonstance aggravante), violation de domicile, injures publiques,
violences et voies de fait, menaces de mort. Une plainte avec constitution de
partie civile sera déposée en bonne et due forme.
11 Je remercie mes
voisins, les étudiants et les membres de ma famille et de la famille de mon
épouse qui étaient courageusement venus nombreux protester avec des concerts de
casseroles et de sifflets, comme je remercie tous les patriotes qui m’ont
témoigné leur solidarité sur ma page Facebook ou m’ont téléphoné. Une
fois de plus, j’encourage les centrafricains à protester avec des concerts de
casseroles et de sifflets chaque fois que les éléments Séléka feront irruption
dans leurs quartiers pour perpétrer leurs forfaits.
12 De leur côté, les
partis politiques, les organisations de défense des droits de l’homme, les
syndicats, les associations, les leaders d’opinion, doivent ouvertement et
courageusement dénoncer clairement Séléka comme auteur des exactions, pour ceux
qui ne l’ont pas encore fait. Se contenter de demander le retour de la sécurité
et de la paix, sans dire clairement qui tue, viole, pille et commet des
exactions de toutes sortes attentatoires à la sécurité et à la paix, c’est comme
demander à un médecin de vous soigner sans faire un diagnostic. Le Président du
MLPC se doit de donner l’exemple, ainsi que les Présidents des autres grands
partis politiques.
13 Uni, debout et
déterminé, le Peuple Centrafricain vaincra les envahisseurs étrangers et leurs
valets centrafricains !
La Haye le 26 Mai
2013
Maître ZARAMBAUD
Assingambi.
(Source :
bêafrika Sango)