De la guerre civile au conflit
religieux en Centrafrique. Et le lent démarrage économique
Centrafrique : de la guerre civile au conflit
religieux
francetvinfo.fr - Gaël Cogné, 21/04/2013, 13:02
Des rebelles de
Acte 1 : la
chute
Difficile de dater le début de la
plongée aux enfers dans ce pays en conflit permanent, mais elle prend un tour
nouveau quand les rebelles d’une coalition nébuleuse,
Les belligérants se retrouvent tous
autour d’une table à Libreville en janvier. Récriminations, négociations, et
finalement accord. Rentré dans son palais de Bangui, le président Bozizé, réélu
en 2011 lors d’un scrutin boycotté par l’opposition, reprend ses mauvaises
habitudes. Il ne respecte pas les termes l’accord. Les troupes rebelles se
remettent en mouvement face aux troupes étrangères qui cèdent cette fois le
passage. Bozizé est allé trop loin avec la communauté internationale. Il
franchit l’Oubangui qui borde la ville, abandonnant la capitale aux mains des
rebelles.
Acte 2 :
l'installation
Les forces centrafricaines, les
Faca, n'ont presque pas combattu. Les soldats démotivés et mal payés ont
abandonné leurs uniformes pour se fondre dans la population, tout en conservant
leurs fusils. A la prise de la ville succèdent les pillages. Les rebelles ne se
privent pas, malgré les promesses de leurs chefs d’éviter toutes exactions. La
ville plonge dans l’insécurité. De nombreux Français font leurs
malles.
Sans complexes, le chef des nouveaux
maîtres de
Acte 3 : les
pillages
En attendant, l’économie est
arrêtée. “Les caisses de l'Etat sont vides", déplore Michel Djotodia, qui après
avoir pris le pouvoir par la force, demande maintenant l’aide de
Un correspondant de RFI montre,
photos à l’appui, comment des hommes de
Acte 4 : le
glissement
Petit à petit le conflit prend un
nouveau visage.
Les haines montent. D’autant que
François Bozizé, avant de perdre la face, avait pris soin de brandir la menace
du terrorisme islamiste que prônent, selon lui, les rebelles. Ce sentiment est
attisé ces derniers jours par un document qui reprend des propos attribués à
Michel Djotodia. En avril 2012, il aurait déploré qu'"en Centrafrique, les
musulmans sont chaque jour insultés et méprisés" et promis que si "nous arrivons
à Bangui, nous allons mettre en place un régime islamique, afin d’appliquer la
charia".
Roland Marchal relativise et
explique que “les rebelles de
Dans une RCA contrôlée par
REUTERS/Alain
Amontchi
RFI - dimanche 21
avril 2013 à 10:48
A Bangui, retirer
de l’argent en liquide relève du casse-tête. Et en ce qui concerne les
transferts d’argent réalisés par une société spécialisée, l’activité redémarre
doucement. Thierry Delpech directeur régional de Moneygram pour l’Afrique
centrale, l'assure : « Nous avons
un partenaire pour l’industrie et le commerce, qui a rouvert le service
uniquement sur son siège social, donc sur l’agence centrale. Actuellement, les
banques travaillent et le transfert d’argent a
repris. »
Loïc est un habitant de Bangui. Il
envoie régulièrement de l’argent à sa petite sœur au Burkina Faso. Il en reçoit
en provenance de France. Selon lui, réaliser des opérations bancaires, des
transferts ou retraits de monnaie n’est pas si évident : « Ca fonctionne mais il faut sortir à 5 heures du matin
pour arriver là-bas. Et une fois arrivé là-bas, il faut faire la queue, et qui
sait dans la journée si on sera même servi ? Parfois, à 12 heures, eux, ils
ferment la banque. »
Vue de France, la situation ne
semble pas meilleure. Impossible pour Eric d’envoyer de l’argent à sa famille
restée à Bangui. « Quand je me suis
rendu directement au niveau de Western Union, explique-t-il, j’ai attendu au
moins une demi-heure. Et là, une dame m'a dit : "non Monsieur.
Vous savez, tous les transferts sur Bangui sont bloqués jusqu’à nouvel ordre et
ceci depuis le 25 mars". »
De son côté, Western Union assure
que le retour à la normale est en cours.