Les leaders religieux catholiques, protestants et musulmans dans le débat interconfessionnel en Centrafrique

 


 

Bangui : Des leaders religieux outillés sur la résolution des conflits

Par rjdhrca - Le 12/06/2013

 

Des leaders religieux, catholiques, protestants et musulmans se sont séparés le mardi 11 juin sur des recommandations et les engagements d’agir en synergie dans la recherche de solution au conflit après deux jours de discussion sur la thématique du ‘’règlement des conflits, la construction de la paix et la médiation’’.

 

« Les leaders religieux sont sur le terrain, C’est eux qui connaissent  bien les problèmes. Ils sont bien placés parmi la société civile, pour aider à implanter une culture de paix dans un pays dont on a besoin », a fait observer José Carlos Rodriguez, consultant sur la question de conflit et intervenant à cet atelier.

 

L’imam Oumar Kobine Lamaya  a de son côté souligné que « pour résoudre un conflit, il faut aller à la racine du problème. Connaitre les émotions des uns et des autres, leur perception et même s’il y a un problème d’identité. Tout cela fait partie des sources de ces problèmes. C’est ainsi qu’on peut arriver à concilier les deux parties en conflit à se réconcilier. C’est l’une des points que nous avons appris lors de cette assise », a-t-il ajouté.

 

Il a par ailleurs relevé que le gouvernement de son côté doit faire des efforts pour le cantonnement, la démobilisation et la réinsertion  des hommes armés. « Pour nous religieux, notre préoccupation est la cohabitation interreligieuse », a-t-il dit.

 

Un plan de travail a été établi pour aider les participants à mettre en pratique toutes les connaissances acquises durant les deux jours.  Ces derniers ont également élaboré des recommandations qui seront mises en œuvre pour le rétablissement de la paix en Centrafrique.

 

Au total 50 leaders des communautés religieuses ont été édifiés du lundi au mardi 11 juin sur le règlement des conflits, la construction de la paix et la médiation. Une initiative de l’ONG internationale Mercy corps en partenariat avec le centre d’écoute des femmes juriste de Centrafrique.

 


 

Le débat interconfessionnel au service de la paix (Centrafrique)

RFI - lundi 10 juin 2013


L'archevêque de Bangui, Dieudonné Nzapalainga. - AFP/Steve JORDAN


En Centrafrique, des responsables de toutes les confessions religieuses débattront ces lundi 10 et mardi 11 juin à Bangui autour du thème « conflit et médiation ». Une initiative de l'organisation internationale Mercy Corps. Il faut dire que les tensions religieuses sont de plus en plus fortes dans le pays. Et l'archevêque de Bangui, monseigneur Nzapalainga, appelle à la réconciliation et à séparer nettement le politique du religieux en Centrafrique.

Interview par RFI : Monseigneur Nzapalainga Archevêque de Bangui

«  Il n'y avait pas raisons religieuses pour qu'on puisse massivement envahir (...) des églises catholiques et protestantes... » 

 

 

Une transcription de l’interview pour LNC par Sofia VDB :

“Il n y’avait pas de raisons religieuses pour qu’on puisse massivement envahir, pour ne pas dire piller et voler dans des églises catholiques et des églises protestantes.

Il n y’avait pas de raison. Or nous avons constaté que ce soit dans les diocèses de Bangassou, d’Alindao, de Bossangoa, de Bambari, eh bien, les pères les soeurs ont été tributaires pour ne pas dire victimes de ces vols là.

La dernière exaction que moi j’ai dénoncé, ne s’agissait pas d’un chrétien, il s’agissait d’une jeune fille musulmane de 12 ans qui a été violée et moi j’ai dénoncé haut et fort.

Je voudrais que ces gens là puissent être arrêtées, et qu’ils puissent répondre de leurs actes. Or nous avons l’impression que l’impunité continue à persister.

Nous ne voudrons pas que nous, musulmans, chrétiens protestants et catholiques, que personne ne puisse nous instrumentaliser, que personne ne puisse aussi utiliser nos plateformes pour des raisons politiques.
Il y va du bénéfice du politique, qui a intérêt plutôt à faire la part des choses entre le politique et le religieux, car nous sommes dans un pays laïc.”