RFI – dimanche 30 juin 2013
A l'issue d'une
réunion qui s'est tenue samedi soir à Bangui, le ministre d'Etat, ministre des
Eaux et forets a donc été relevé de ses fonctions. Selon le ministre de la
Communication, Christophe Gazam Betty, Mohamed Daffhane paie son
comportement.
Il évoque des malversations
financières, du racket auprès de certaines entreprises.
Mohamed Daffhane aurait pris
possession d'une villa où il entreposerait une vingtaine de véhicules notamment.
Il se déplacerait en ville constamment avec des détachements de militaires qu'il
aurait recrutés.
Le procureur a été saisi et une
perquisition devrait intervenir dans les prochaines heures. Selon Christophe
Gazambetty, la décision de limoger Mohamed Daffhane va dans le sens de la
sécurisation de la ville. Mais elle pourrait être le signe de dissensions qui
s'aggravent au sein de la Seleka.
Il y a quelques jours, le président Djotodia a indiqué qu'il n'avait promis d'argent a aucune faction, qu'il n'avait signé d'accord en ce sens avec personne. Des propos qui auraient poussé certains éléments de la Seleka a enlevé et tué le jeune homme du quartier de Gobongo, l'événement qui a déclenché les violences de samedi. Un moyen de faire pression sur le sommet de l'Etat.
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Le limogeage de Mohamed Dhaffane
justifié par son comportement
Après
avoir été limogé vendredi 28 juin, Mohamed Daffhane, l'ex-ministre des Eaux et
forêts, figure de la Seleka, a été arrêté samedi après-midi à Bangui. Il est
depuis en garde à vue pour 72 heures renouvelables. Le ministre de la
Communication centrafricain, Christophe Gazambetty, a expliqué que le général
Dhaffane avait été limogé pour son comportement : recrutement de mercenaires,
spoliation de biens, malversations diverses. Mais pour le porte-parole du
président centrafricain Michel Djotodia, Mohamed Dhaffane paye aussi le prix de
son comportement vis-à-vis des autres responsables de la coalition rebelle
Seleka
RFI - lundi 01 juillet 2013 à 07:59
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Centrafrique: l'ex-ministre des Eaux
et Forêts libéré
lapresse.ca
- 01 juillet 2013 à 10h41
Mohamed Dhaffane, libéré
lundi, est notamment soupçonné d'avoir recruté «des mercenaires et acheté
des armes».
L'ex-ministre centrafricain des Eaux
et forêts Mohamed Dhaffane, arrêté et limogé du gouvernement dimanche, a été
libéré sans être inquiété ni inculpé «pour le moment», a déclaré lundi le
ministre de la Communication Christophe Gazam Betty à une radio
privée.
«Pour le moment,
M. Dhaffane n'est ni inquiété ni inculpé, parce qu'il jouit de la
présomption d'innocence. Il n'est pas en prison non plus, je l'ai vu, il va
bien», a affirmé le ministre à la radio Ndéké Luka.
M. Dhaffane dirige la
Convention des patriotes pour le salut du Kodro (CPSK), une des composantes de
l'ex-coalition rebelle Séléka qui a pris le pouvoir en mars, après avoir
renversé le président François Bozizé.
Il est notamment soupçonné d'avoir
recruté «des mercenaires et acheté des armes». «Quand on est arrivé à Bangui, il
a commencé à vouloir recruter. Pour quelles raisons? On n'en sait rien», a dit
M. Gazam Betty, lui aussi issu de l'ex-rébellion
Séléka.
«On n'a pas besoin des factions.
L'armée nationale est là. S'il a des hommes dans l'arrière-pays, qu'ils rentrent
dans les rangs, et qu'ils se mettent sous la coupe de l'état-major», a-t-il
insisté.
Le ministre a assuré que la justice
allait «regarder d'un peu plus près» les agissements du général Dhaffane. «Il
dispose d'un certain nombre de villas éparpillées un peu partout dans la ville
qu'il n'a pas achetées», a-t-il soutenu, évoquant aussi «20 à 30
véhicules».
La soeur du ministre mis en cause,
Zanaba Dhafffane, a assuré à l'AFP qu'il avait été «appelé dimanche par le chef
de l'État» Michel Djotodia. «On a appris peu de temps après qu'il était arrêté
et détenu au Camp militaire De Roux», a-t-elle ajouté.
Le frère cadet du ministre, le
colonel Hamed Dhaffane, joint par l'AFP avant d'être à son tour arrêté, a balayé
les accusations portées contre lui. «Ce sont de pures allégations. S'il n'est
pas libéré, nous allons mettre Bangui à feu», a-t-il
menacé.
Centrafrique : 6 morts dans des
heurts entre Séléka et civils
Le Monde.fr avec AFP -
29.06.2013
Six personnes ont été tuées et 25
autres blessées, vendredi 28 juin au soir, à Bangui dans des heurts entre civils
et hommes de la coalition Séléka, qui peine à maintenir l'ordre en Centrafrique
depuis son arrivée au pouvoir fin mars, a-t-on appris de source policière. Ces
violences ont éclaté "à la suite de graves incidents survenus hier (vendredi)
soir à Gobongo" un quartier nord de Bangui, après la mort d'un étudiant enlevé
jeudi par des membres de l'ancienne rébellion, a expliqué la même
source.
"Des manifestants pour la plupart
des jeunes, ont érigé des barricades et brûlé des pneus sur la voie publique,
pour exprimer leur colère après la découverte du corps d'un étudiant de l'Ecole
nationale des arts habitant le quartier et qui a été enlevé jeudi en plein cours
par des éléments du Séléka", a-t-elle ajouté.
DES HEURTS ÉTENDUS À TOUTE LA
VILLE
Selon cette source, plusieurs
Séléka ont alors "ouvert le feu à balles réelles sur les manifestants tuant une
personne. Dans la confusion qui a suivi, des tirs sont partis du groupe des
manifestants en direction des hommes du Séléka faisant deux morts". Trois autres
personnes sont mortes dans ces heurts, a indiqué la source sans préciser s'il
s'agissait de civils ou du Séléka.
"Il s'agit d'un bilan provisoire
qui est susceptible de s'alourdir, puisque des tirs d'armes automatiques et
lourdes ont ensuite été entendus dans le secteur, puis ils se sont étendus à
toute la ville provoquant la panique au sein de la population qui a vite fait de
se terrer chez elle", a-t-elle ajouté.
"Les blessés continuent d'affluer.
Il s'agit pour la plupart des cas de balles perdues qui proviennent des
différents quartiers de Bangui (...) L'atmosphère est encore tendue et on est
sûr de rien", a affirmé le directeur général de l'hôpital communautaire de
Bangui, Romain Guitizia, joint par l'AFP.
ACTES DE
VANDALISME
Selon plusieurs témoignages, des
pillages ont eu lieu à Gobongo. Une librairie biblique et le Centre Protestant
pour la Jeunesse ont ainsi été vandalisés. Et au Crédit mutuel de Centrafrique,
"caisses, ordinateurs de bureau, imprimantes, groupe électrogène, archives (...)
ont été emportés par les éléments du Séléka", explique le responsable commercial
Fabrice Boin.
Depuis la prise de pouvoir par la
coalition Séléka, le nouveau gouvernement centrafricain peine à sécuriser le
pays, qui reste en proie à des violences et des pillages réguliers. A l'appel de
Bangui, il est prévu que les forces de la Communauté économique des Etats
d'Afrique centrale en Centrafrique passent à 2 000 militaires contre 700
actuellement, afin de sécuriser le pays