L’heure est grave en Centrafrique et
contrairement aux autres, nous, notre arme, c’est notre bouche et nos
actions »
C’est par cette phrase que Me
Edith Douzima, visiblement marquée et attristée par la spirale des exactions
continuelle en RCA, a commencé ses propos liminaires. Cette dernière a dénoncé
les exactions que les Séléka perpètrent sur la population de manière continuelle
en déclarant que « depuis le 12 décembre 2012, date du déclenchement de la
rébellion Séléka, la RCA est soumise à de multiples violations des droits
humains et du droit humanitaire international. Dès le 30 décembre, la société
civile a mis en place une plate forme qui dénonçait la manière dont le régime
défunt gérait cette crise ainsi que la tentative de la rébellion de conquérir le
pouvoir de l’Etat par la force. Les deux camps n’ont jamais voulu écouter la
société civile jusqu’à ce que le 24 mars 2013 la Séléka ait pris le pouvoir.
Mais depuis ce jour, les exactions sur la population civile ne cessent de se
multiplier. Il ne se passe pas un seul jour où des femmes soient violées, des
personnes torturées, tuées dans des conditions abominables. Quatre mois de
pouvoir qui renvoie à quatre mois de pillages, de destructions à grande échelle
en un mot, le Centrafrique a perdu son droit et sa vie n’a aucune valeur. La
société civile ne peut tolérer ces dérives et surtout le bannissement de la vie
humaine ». A la suite, Me Edith s’est adressée au président de transition
en ces termes: « vous avez voulu le pouvoir, vous l’avez maintenant mais la
protection de la population civile devient pour vous une obligation
indiscutable. Il est impossible de vous dédouaner ». Cette dernière a aussi
critiqué la lenteur de l’appareil judiciaire ainsi que la démission des partis
politiques « face à ces exactions, la justice se contente d’ouvrir des
enquêtes mais jamais les résultats sont présentés et les coupables arrêtés ou
simplement mis à garde à vue même quand les coupables sont connus de tous. Les
formations politiques ont démissionné ou se contentent de simples
déclarations ».
Pour les deux conférenciers, ce
sont ces éléments qui ont poussé la société civile à travers la plateforme de
rédiger une pétition qu’elle a soumise à la signature de la population opprimée.
Me Douzima a Résumé ladite pétition en ces termes « il s’agit d’un acte
populaire qui contient huit exigences pouvant favoriser le retour effectif de la
paix dans le pays. Nous demandons le retrait des troupes tchadiennes de la FOMAC
afin que le processus du désarment soit une réalité ». Elle a aussi
expliqué cette exigence en déclarant qu’ « il est connu que les éléments
tchadiens qui sont au sein de la FOMAC font double jeu et cela n’est pas du
genre à favoriser le processus du retour de la paix. En plus, la différence
entre les FOMAC tchadiens et les Séléka est nulle et parfois certains Séléka ont
le brassard de la force multinationale. Le travail de la FOMAC n’avancera pas
avec ces éléments qui ne font pas franc jeu à cause de la complicité qui
existe entre eux et certains éléments Séléka dits incontrôlés ».
Gervais Lakosso a souligné que
la plateforme est déterminée à obtenir le départ des FOMAC tchadiens pour le
bien de la population civile. Pour lui, l’objectif est d’avoir les cinq cent
mille signatures et le reste viendra de lui-même. Les conférenciers ont indiqué
que cette initiative est aujourd’hui combattue par les autorités mais pour eux,
l’acte étant soutenu par la masse populaire, ce qui est certain il portera ses
fruits.
Lors de la conférence de presse
qu’il a tenue avec Tiangaye et Nguendet le 27 juillet 2013, Michel Djotodia
s’était opposé à cette initiative qu’il n’a pas hésité à qualifier d’ingrate vis
à vis du Tchad. La pétition appelant au retrait des troupes tchadiennes est déjà
lancée. Elle est aussi signée en ligne. De sources dignes de foi, vingt mille
signatures sont déjà recueillies à l’heure actuelle à Bangui et plusieurs
centaines en ligne.
Notons qu’en Egypte, c’est à
travers une pétition signée par plus de vingt millions de signatures que les
opposants et la société civile ont réussi à faire partir le leader des frères
musulmans de la présidence de la République égyptienne
Mardi 6 Août 2013 -
15:23
Sylvestre Sokambi
Source :
beafrika.net