Combats à l'arme lourde, une roquette s'écrase dans une église à Bangui, 4e Arrondissement

 

 

BANGUI (Centrafrique) - Les forces de la Séléka mènent des combats à l'arme lourdre à Boyrabe afin de désarmer plusieurs combattants qui mènent un bras de fer. Plusieurs d'entre eux sont morts par balle. Des scènes de pillages sont perpétrées.

 

Une roquette RPG7 tombe dans une église au quartier Cité Jean 23, en plein moment de messe.
Le bilan actuel fait état de 7 morts dont plusieurs blessés graves dont des enfants. Le pasteur lui-même est blessé.

 

(Sources : Alwihda, RFI - 14 Avril 2013)




Centrafrique: scènes de pillage et heurts à Bangui (2)

 

RFI - dimanche 14 avril 2013

 

Depuis la chute du régime de François Bozizé le 24 mars, la situation sécuritaire à Bangui est volatile. Ce dimanche matin, le quartier Boy-Rabe a encore été le théâtre d'échanges de tirs entre des membres de la Seleka et des populations. Hier déjà, des heurts auraient fait plusieurs morts et de nombreux blessés.

 

C’est une opération destinée officiellement à récupérer des armes qui a dégénéré ce dimanche dans le quartier de Boy-Rabe à Bangui. Les combattants ont commencé à piller, maison par maison, et quand la population a opposé une résistance, ils n'ont pas hésité à tirer.

 

« Je ne peux pas fuir, raconte un habitant que nous avons contacté. Au loin, des détonations retentissent. Ils ont bloqué tout le secteur. Ils sont rentrés dans le quartier en disant qu’ils venaient chercher des armes. Mais la réalité est différente. Ils ont pillé. Ils ont pris portables, télévisions, frigos. Ils tirent pour intimider et disperser la population. Si on sort, si on dit quelque chose, ils nous frappent et nous menacent de mort ». Les témoins parlent de scènes de panique et de nombreuses victimes.

 

« Des petits soucis »

 

Joint par RFI, le ministre de la Sécurité, Noureddine Adam, a répondu : « Nous sommes en opérations, impossible de vous parler ». Et dans l'entourage du président Michel Djotodia, on reconnaît « des petits soucis » à Boy-Rabe.

 

Il semble que le moindre incident, la moindre résistance exprimée par la population face aux éléments de la Seleka provoque des violences. Hier, dans le 7e arrondissement de Bangui, tout serait parti du décès d'une femme atteinte d'une balle perdue tirée par une patrouille de la Seleka. La population s'est mise en colère et la Seleka a réagi par des tirs.

 

Les habitants de Bangui que nous avons pu joindre dénoncent le climat de peur et d'insécurité qui règne dans la capitale centrafricaine. Depuis le renversement de François Bozizé le 24 mars, la Croix-Rouge a récupéré plus de 100 cadavres dans les rues de la capitale, et plus de 300 blessés.



 

Centrafrique : le Séléka sème la terreur à Bangui (3)

 

par Fred Krock - afrik.com 12 avril 2013

 

Les rebelles du Séléka continuent d’agresser la population de Bangui, la capitale centrafricaine. Dans la soirée du 10 avril, un jeune conducteur de taxi-moto a été assassiné par ces derniers et cinq autres personnes ont été blessées dans une manifestation de protestation.

Il ne se passe pas un seul jour à Bangui, la capitale centrafricaine, sans braquage. Cela, malgré les mesures de sécurité prises par les nouvelles autorités politiques. Est-ce encore un problème dû au manque de contrôle des rebelles du Séléka ? Une chose est sûre, les mesures de sécurité mises en place ne les empêchent d’agresser la population civile.

Pas plus tard que mercredi, un jeune conducteur de taxi-moto a été froidement abattu par les éléments du Séléka. La scène s’est déroulée aux environs de 17 heures dans le 8e arrondissement de Bangui, précisément dans le quartier du Combattant. Le jeune était de passage quand brusquement un groupe de rebelles l’ont arrêté, lui demandant de leur remettre sa moto, sans motif apparent. Ils étaient tous en tenue et armés. Voulant résister à leur demande, l’un des malfrats a tiré sur lui à bout portant. Mortellement atteint, le malheureux taximan gisait à terre lorsque les éléments du Séléka en question emportaient sa moto et abandonnaient sa dépouille devant l’Office national de matériel (ONM), situé en face de l’aéroport Bangui-M’Poko.

Suite à cet événement, les jeunes du 8e arrondissement et les chauffeurs de taxi-moto ont marché hier, le jeudi 11 avril, portant la dépouille du jeune assassiné à travers la ville pour manifester leur mécontentement. L’idée, était d’amener la dépouille de la victime jusqu’à l’hôtel Ledger où se trouve actuellement le président autoproclamé, M. Michel Djotodia, le chef du Séléka. C’est finalement lors de cette manifestation que cinq autres personnes parmi les manifestants ont été blessés par une brigade de la rébellion qui était venue disperser le mouvement. Les blessés suivent encore des soins intensifs à l’hôpital communautaire de Bangui.

C’est véritablement une expression de ras-le-bol. Puisque les cas de braquages et pillages sont récurrents et quotidiens à Bangui. Chaque nuit, les hommes en tenue braquent les populations civiles déjà stigmatisées et suffisamment affaiblies par le coup d’Etat du 24 mars dernier.

Rappelons que c’est au moment où le Premier ministre, Me Nicolas Tiangaye était de retour de mission que son cortège a été mis en déroute par les manifestants. Les habitants de la capitale centrafricaine sont encore loin de connaître la sécurité. Les détonations continuent, les éléments du Séléka sont toujours éparpillés dans la ville armes en main ... C’est la terreur.

Alors que les partenaires extérieurs de la Centrafrique n’attendent que le retour au calme et la reprise des activités pour apporter leur appui à la reconstruction. Le représentant spécial de la Francophonie, M. Louis Michel, qui a annoncé la suspension de la République centrafricaine à toutes ses instances, a indiqué que l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie) observera le pays jusqu’à juin 2013 avant de voir ce qu’il y a lieu de faire.


 

Centrafrique: une vingtaine de morts lors de heurts entre Séléka et habitants (4)

BANGUI, AFP), 14.04.2013 22:06 - Une vingtaine de personnes ont été tuées samedi et dimanche à Bangui lors d'affrontements entre des habitants et des éléments de la coalition Séléka au pouvoir depuis le 24 mars, d'après des sources médicale, policière et des témoins.

"On n'a pas tous les détails sur les victimes, mais d'après ce que nous avons vu, et les informations qui nous sont parvenues des autres formations sanitaires, on approche déjà 20 morts", a affirmé une source de la morgue de l'hôpital communautaire de Bangui.

"Les premières informations en notre possession et celles fournies par la Croix-rouge font état de près de 20 morts et plusieurs dizaines de blessés dans les deux arrondissements. Un bilan encore provisoire", selon une source policière.

Selon plusieurs témoins joints par l'AFP, 12 personnes ont été tuées dans le 7e arrondissement de Bangui (sud de la capitale). Une source policière a indiqué que les affrontements avaient eu lieu lors d'opérations du Séléka pour retrouver des armes.

Dans le 7e arrondissement, le maire du quartier Joseph Tagbalet fait partie des blessés et a été transporté à l'hôpital, selon des témoins. Selon ces témoins, les tirs ont fait fuir une partie de la population du quartier donnant sur l'Oubangui que certains ont traversé pour se réfugier au Congo voisin.

"Un élément du Séléka a ouvert le feu sur un jeune qui tenait le pousse-pousse (avec le corps à inhumer)" et qui est mort "sur le champ", a affirmé un chauffeur de taxi, Freddy, présent sur les lieux au moment de l'incident. "Cela a suscité la colère des membres du cortège et des habitants" du quartier, "des cris et des heurts ont suivi", a-t-il expliqué.

Selon une source de la Croix rouge, quatre personnes sont mortes à Boy-Rabé, trois autres à Gobongo, deux quartiers du 4e arrondissement (nord de la capitale). Boy-Rabé avait déjà vécu des moments de tension la semaine dernière avec des échanges de coups de feu qui n'avaient toutefois pas fait de victimes mortelles.

D'après un bilan provisoire établi par la Croix-rouge centrafricaine avant les heurts de samedi et dimanche, les évènements liés à la prise de pouvoir ont fait 119 morts (civils, militaires et éléments de la Séléka confondus) et 456 blessés.

Le Séléka peine à établir l'ordre dans Bangui depuis sa prise de la ville le 24 mars et la fuite du président François Bozizé. Les pillages d'éléments incontrôlés de l'ancienne rébellion ou de bandits se poursuivent dans un climat de tension. Les habitants vivent dans la peur mais sont aussi excédés par l'insécurité et les pillages.


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