Bangassou
exaspérée veut croire au calme après l’arrestation du faux «colonel
Abdallah»
Centrafrique: calme précaire à Bangassou après l’arrestation du faux «colonel Abdallah»
Par RFI
- Article publié - lundi 07 octobre
2013
Deux réunions
associant les autorités locales et la population auront suffi à endiguer le
problème : une première, samedi 5 octobre, à l’évêché de la ville, une
seconde le lendemain à la mairie. Il faut dire que le ministre Crépin
Mboli-Goumba, l’envoyé de Bangui sur place, n’est pas venu seul. Accompagné du
colonel Idriss Bertrand, nommé nouveau commandant de zone, les forces de l'ordre
ont immédiatement procédé à l’arrestation d’un certain « colonel
Abdallah », un homme bien connu pour ses exactions.
« Bangassou, c’est l’histoire d’innombrables exactions
imposées par un usurpateur qui s’était autoproclamé commandant de zone, le
colonel Abdallah, explique le ministre Crépin Mboli-Goumba.
La paisible population de Bangassou en a eu
assez. Nous sommes donc arrivés avec des positions fermes. Abdallah répondra de
ses exactions devant la sévérité de la justice de notre pays. Même les musulmans
étaient les victimes de cet homme lors des barrages qu’il dressait sur les
routes. Notre rôle est de rétablir la sécurité et de procéder au ramassage des
armes avant l’arrivée des forces de la
Fomac ».
« Toujours de
l’inquiétude »
Un déploiement des troupes
interafricaines est attendu par la population de Bangassou. « Le colonel Abdallah et ses éléments faisaient
des pillages, des braquages par ci par là, fouettaient les femmes qui allaient
au champ, allaient même jusqu’à déshabiller les femmes, témoigne un
habitant. En ce moment, il y a toujours de
l’inquiétude. Nous comptons seulement sur les forces interafricaines. Si elles
arrivent, nous aurons la certitude que la paix est revenue totalement dans
Bangassou ».
Un calme précaire règne, donc, tant qu’une force internationale n’est pas déployée. Sa première mission en tout cas sera de désarmer tous les hommes du fameux colonel Abdallah qui érigeaient des barrières pour rançonner et racketter les personnes ayant le malheur de circuler sur les routes.
■ ZOOM
sur « L’appel de
Bangui » des Eglises du pays
Au même moment à Bangui, les Eglises
chrétiennes de Centrafrique (catholique et protestante) ont signé un
« appel de Bangui ». Ce texte adressé aux chrétiens de Centrafrique
appelle à l’apaisement et à la réconciliation avec les musulmans. Il demande
également à la communauté internationale d'intervenir en faveur d’une sortie de
crise.
« L’appel de Bangui est intitulé "Briser
l’indifférence", explique le révérend Nicolas Guérékoyamé-Gbangou,
président de l’Alliance des Evangéliques de Centrafrique. Le premier message s’adresse aux chrétiens pour une
meilleure cohabitation avec les musulmans. Pendant des siècles, des chrétiens et
des musulmans ont vécu ensemble et nous voulons continuer à vivre ensemble et
ramener la paix dans notre pays. D’un autre côté, cet appel s’adresse aussi à la
communauté internationale qui doit venir à notre secours pour ne pas que
puissions encore assister à une guerre civile. Nous attendons de la communauté
internationale que très rapidement la Misca se mette en place parce qu'il faut
sécuriser Bangui et les villes de l'arrière
pays ».
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RJDH-RCA Dépêche du Jour (Bangassou,
Bangui), Samedi, 05 Octobre 2013
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