Le président Djotodia de
Centrafrique dissout la Séléka
Des rebelles du Séléka patrouillent à
Bangui, le 26 mars. PHOTO SIA KAMBOU, ARCHIVES AFP
Christian
PANIKA
Bangui - Agence France-Presse,
13
septembre 2013
Le président de transition
centrafricain Michel Djotodia a annoncé vendredi la dissolution immédiate de la
coalition Séléka, groupe hétéroclite de rébellions et de groupes armés qui l'a
porté au pouvoir, sans fournir aucune explication sur la manière dont il
comptait neutraliser les ex-rebelles.
«À compter de ce jour, la coalition
rebelle Séléka et la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP,
rébellion dont une faction est alliée au Séléka) n'existent plus. Elles sont
dissoutes», a déclaré en langue nationale sango M. Djotodia à l'issue d'une
réunion au palais présidentiel à Bangui consacrée à la crise dans son
pays.
«Tous ceux qui vont continuer à se
réclamer de ces entités seront considérés comme des bandits», a-t-il ajouté sans
autre précision.
Selon une source proche de la
présidence, des textes précisant cette décision devraient être publiés
prochainement.
Dans un pays où tout l'appareil
d'État - déjà vacillant auparavant - a quasiment disparu depuis le renversement
du président François Bozizé le 24 mars, la tâche s'annonce herculéenne pour les
forces de sécurité - police, gendarmerie, unités éparses de l'armée - encore
opérationelles.
Car la coalition Séléka compte
environ 25 000 combattants, dont 20 000 ralliés «de la dernière heure»
au moment de la prise de Bangui le 24 mars, selon des estimations récentes du
nouveau régime.
Nombre de ces hommes n'obéissent
qu'à leurs chefs directs, qui se sont taillés des fiefs en province et à Bangui,
comme ont pu le constater des journalistes de l'AFP.
Des combattants - «incontrôlés»
selon les autorités - sont accusés de multiples exactions, de violences et de
pillages à répétition contre la population.
M. Djotodia a déjà ordonné
publiquement à plusieurs reprises leur désarmement et leur
cantonnement.
Effets
d'annonce
À Bangui, il a même interdit aux
combattants de l'ex-rébellion de participer à toute opération de maintien de
l'ordre, après un ratissage le 20 août dans un quartier contre de présumés
partisans du général Bozizé qui avait fait 11 morts et s'était accompagné de
pillages et d'incendies d'habitations.
Jusqu'à présent, ces effets
d'annonce ont eu peu de résultats, même si les observateurs ont noté une légère
amélioration de la situation dans la capitale. Ce n'est pas le cas en province
comme en témoignent les derniers affrontements dimanche et lundi autour de
Bossangoa (
Ces affrontements opposant forces du
nouveau régime et partisans du général Bozizé ont fait près de 100 morts
dimanche et lundi, selon un bilan non définitif fourni mercredi par la
présidence. M. Djotodia a cependant assuré vendredi qu'il «n'y avait pas eu
de combats».
«Il n'y a eu aucun combat dans la
région de Bossangoa», a-t-il déclaré, ajoutant : «les assaillants sont
plutôt venus avec un objectif précis : s'en prendre à un groupe donné de la
population et faire des civils des boucliers humains en cas de riposte des
forces de défense et de sécurité».
Selon l'ONG Médecins sans frontières
(MSF), des «atrocités ont été commises par les deux parties au conflit». MSF a
également dénoncé mercredi la «réthorique sectaire incendiaire» de certains
combattants.
Selon la présidence, les partisans
de l'ex-président s'en sont pris aux habitants de confession musulmane. Michel
Djotodia est le premier président musulman d'un pays très majoritairement
chrétien.
«Des familles de confession
musulmane ont été massacrées, des maisons et des greniers incendiés, poussant la
population civile à fuir, pour se réfugier en brousse. En représailles, des
personnes innocentes ont été tuées», s'est insurgé mercredi le premier ministre,
Nicolas Tiangaye.
Ces affrontements ont encore aggravé
une situation humanitaire et sécuritaire déjà chaotique dans le pays depuis la
prise du pouvoir par le Séléka.
Le président Djotodia annonce la
dissolution de la Séléka
Alors
que des combats entre les forces du nouveau régime et les partisans de
l’ex-président Bozizé ont fait près de 100 morts dimanche et lundi, le président
Michel Djotidia a annoncé vendredi la dissolution de la coalition
Séléka.
Par FRANCE 24 - 13/09/2013
Le président de transition
centrafricain, Michel Djotodia, a annoncé vendredi la dissolution immédiate de
la coalition Séléka (l'"alliance", en langue sango), dans une déclaration au
palais présidentiel à Bangui. Ce groupe hétéroclite de rébellions et de groupes
armés avait renversé sous sa direction le président François
Bozizé.
"À compter de ce jour, la coalition
rebelle Séléka et la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP,
rébellion dont une faction est alliée au Séléka) n'existent plus. Elles sont
dissoutes", a déclaré en langue nationale sango Michel Djotodia à l'issue d'une
réunion consacrée à la crise dans son pays. "Tous ceux qui vont continuer à se
réclamer de ces entités seront considérés comme des bandits", a-t-il ajouté sans
aucune précision sur la manière dont cette dissolution sera mise en œuvre. Selon
une source proche de la présidence, des textes précisant cette décision
devraient être publiés prochainement.
Les dérives de
l'"Alliance"
La coalition Séléka compte environ
25 000 combattants, dont 20 000 ralliés "de la dernière heure" au moment de la
prise de la capitale Bangui le 24 mars, selon des estimations du nouveau régime.
Nombre de ces hommes n'obéissent qu'à leurs chefs directs, qui se sont taillés
des fiefs en province et à Bangui, comme ont pu le constater des journalistes de
l'AFP. Des combattants - "incontrôlés" selon les autorités - sont accusés de
multiples exactions, de violences et de pillages à répétition contre la
population.
Évoquant la situation dans la
région de Bossangoa (
Des combats confessionnels, selon
la présidence
Selon la présidence, les partisans
de l'ex-président s'en sont pris aux habitants de confession musulmane. Michel
Djotodia est le premier président musulman d'un pays très majoritairement
chrétien. "Des familles de confession musulmane ont été massacrées, des maisons
et des greniers incendiés, poussant la population civile à fuir pour se réfugier
en brousse. En représailles, des personnes innocentes ont été tuées", s'est
insurgé mercredi le Premier ministre, Nicolas Tiangaye, lors d'une conférence de
presse.
Selon Médecins sans frontières
(MSF), des "atrocités ont été commises par les deux parties au conflit", lors de
ces affrontements. MSF a également dénoncé mercredi la "rhétorique sectaire
incendiaire" de certains combattants. Ces affrontements ont encore aggravé une
situation humanitaire et sécuritaire déjà chaotique dans le pays depuis la prise
du pouvoir par le Séléka.