Boy-Rabe: le pasteur
Pascal Guerekoyame contre les exactions de la Séléka
Par RJDH-RCA -
23/08/2013
Il est le président de
l’association des églises évangéliques de Centrafrique, il condamne les actes et
appelle à un retour rapide à la normale
L’intervention du
pasteur Pascal Guerekoyame fait suite à celle de l’archevêque de Bangui,
Monseigneur Dieudonné Nzapalaïnga. Les deux religieux, sont les seules personnes
qui dénoncent aujourd’hui sans crainte, les exactions de la Séléka, sur la
population civile. Sans se voiler la face, le religieux pointe directement du
doigt accusateur, le président de la transition, Michel Djotodia, d’être à
l’origine des actes chaotique de la Séléka dans ce quartier, réputé proche de
l’ancien régime Bozizé. De son côté Michel Djotodia a décliné la responsabilité
de cette opération. Mais pour le pasteur Guerekoyame, «[i s’il disait
implicitement aux éléments de se retirer, ça veut dire que quelque part, l’ordre
a été donné au gens pour qu’ils envahissent le quartier Boy-Rabe. On ne peut pas
ne pas donner des ordres et après demander aux gens Les éléments de la Séléka,
(NDLR) de se retirer». Le pasteur pense que le cap du dérapage, du pire est déjà
atteint, donc, «il faudrait maintenant que les gens se retirent, pour laisser
au moins le temps à la paisible population de
souffler».
Le Révérend
pasteur Pascal Guerekoyame
« Le chef de l’Etat…
qu’il prenne ses responsabilité»
Le révérend Pascal
Guerekoyame de suggérer, «si c’est le chef de l’Etat qui a donné l’ordre, si
ce n’est pas lui qui a donné l’ordre, qu’il prenne ses responsabilités, après
qu’il ait été investi de tous les pouvoirs d’un chef de l’Etat de transition,
garant de la sécurité physique des populations, qu’il prenne ses responsabilités
maintenant pour demander à ceux qui ont assiégé le quartier de Boy-Rabe et les
environs, qui sont menacés en ce moment, de pouvoir libérer les
populations».
En ce qui concerne les
récentes déclarations du ministre d’Etat à la réconciliation nationale,
Christophe Gazam-Betty, accusant les habitants de Boy-Rabe d’être des partisans
de l’ancien régime, de vouloir préparer une guérilla urbaine, le religieux a
fait savoir que «[i le ministre ne mesure pas la portée de la charge que le
gouvernement lui a confié. Le ministre d’Etat doit comprendre qu’en plus de son
appartenance politique, en plus de son appartenance au gouvernement, il a une
responsabilité de proximité, avec les populations, parce que lorsqu’on parle de
réconciliation, elle ne peut que se faire entre deux protagonistes: Ceux qui ont
brutalisé et ceux qui se sentent brutalisés. S’il [le ministre d’Etat à la
réconciliation nationale, NDLR] se met beaucoup plus du côté de ceux qui ont
brutalisé, comment il va faire passer son message à ceux qui se sentent
brutalisés?»
Pendant ce temps, la
tension reste toujours vive dans le quartier de Boy-Rabe. On annonce vers la
mi-journée que les hommes de la Séléka ont fait incursion dans la localité de
Cité Jean XXIII. Un proche de l’ancien président Bozizé aurait été égorgé, en
public.
http://www.journaldebangui.com/article.php?aid=5156