Session 2013 du Comité Directeur du Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC), 26.09.13 : Discours

 

-          DISCOURS D’EMILE GROS RAYMOND NAKOMBO, CANDIDAT DU RDC A LA PRESIDENTIELLE DE 2011 A L’OUVERTURE DE LA SESSION 2013 DU COMITE DIRECTEUR DU PARTI. FATEB, BANGUI 26.09.13

-          Discours d'ouverture de la Session 2013 du Comité Directeur du Rassemblement Démocratique Centrafricain  par  Joachim Rainaldy SIOKE, 1er Vice-Président du RDC. FATEB, Bangui 26.09.13

 


DISCOURS D’EMILE GROS RAYMOND NAKOMBO, CANDIDAT DU RDC A LA PRESIDENTIELLE DE 2011 A L’OUVERTURE DE LA SESSION 2013 DU COMITE DIRECTEUR DU PARTI. FATEB, BANGUI 26.09.13

Frère Vice-Président,

Frères et Sœurs membres du Comité Directeur,

Distingués Invités,

2010 – 2013, voici bientôt 3 ans que j’assistais pour la dernière fois aux travaux du Comité Directeur de notre parti. Depuis, de nombreux bouleversements se sont produits. En mémoire des frères et sœurs qui nous ont quittés et en mémoire des nombreux compatriotes tombés depuis le début de cette crise que nous vivons, je souhaiterai que nous observions une minute de silence.

Merci.

Frères et Sœurs,

Permettez-moi de vous dire que pour moi, c'est un grand honneur de prendre la parole devant vous. En novembre 2010, vous m’avez désigné pour porter le flambeau du RDC lors de l’élection présidentielle. De défendre le SO ZO LA avec la mission de faire gagner le projet SEWA OKO, la promesse d’un Centrafrique pacifié, réunifié et en émergence.

A l’heure où nous sommes réunis pour réfléchir sur les grandes questions politiques du moment, la grave crise que traverse notre pays et fixer les orientations pour le 4ème Congrès Ordinaire de notre parti, permettez-moi de partager avec vous, un retour d’expérience sur cette campagne.

Désigné candidat de notre parti le 05 novembre 2010, ce n’est que le 20 décembre que la direction de campagne fut mise en place après les arbitrages nécessaires, nous étions à 20 jours du début de la campagne. Le 25 décembre, je m’envolai pour Paris où une série de rendez-vous était planifiée avec les autorités françaises, le patronat et la communauté centrafricaine de France. Ce voyage permit d'abord d’alerter les autorités françaises sur les risques d’implosion de notre pays puisque les conditions de l’organisation de ces élections ressemblaient à un attentat contre la démocratie. Ensuite de présenter les objectifs économiques du projet SEWA OKO au monde économique français. Enfin, de nouer le contact avec les Centrafricains de France. J’étais assisté en cela par le Bureau Fédéral et la coordination France-Europe de la campagne.

Rentré à Bangui le 10 janvier 2011 à l’aube de cette campagne, j’ai dû gérer la mise en place de celle-ci car n’ayant pu disposer du temps matériel et des moyens nécessaires pour déployer le plan prévu. Ayant timidement débuté par un meeting à Ngaragba, Kpéténé puis par une réunion consacrée à l’emploi à l’hôtel Somba, une rencontre avec les retraités de Bangui au stade Bongabonga, ce n’est qu’en seconde semaine que  nous avons accéléré le rythme des mouvements. Ainsi nous sommes allés à Bambari, Bria, Bangassou, Kembé, Bouar, Carnot, Berberati, Nola et nous achevâmes par le meeting de l’école St Jean.

C'est ici l'occasion pour moi, de remercier tous ceux qui ont participé à l'organisation et à l'animation de cette campagne. J'ai une pensée particulière pour le frère Édouard AKPEKABOU qui nous a hélas, quitté depuis.

Frères et sœurs, permettez-moi donc de vous parler au nom de ces milliers de Centrafricains rencontrés durant la campagne. C’est en leur nom que je suis ici.

Je suis devant vous au nom des trois millions de Centrafricains âgés de moins de 35 ans.

Je suis ici au nom de ceux dont la jeunesse est sacrifiée, l'innocence violée, les rêves brisés, l'espoir martyrisé.

Je suis ici au nom de ceux qui souffrent de faim, de soif. Je suis ici au nom de ceux qui sont injustement privés de liberté. Au nom de ceux à qui la formation et l'accès à des soins de qualité ne sont pas garantis.

Je suis ici au nom de ceux dont les traditions et l'environnement vital sont quotidiennement dévastés.

Je suis ici au nom de ceux qui sont dans le désespoir à cause de cette longue série de tragédies et d’intrigues de personnes à personnes que connaît la République depuis sa fondation.

Je suis ici au nom de ceux qui gardent espoir et qui croient que la RCA renaîtra de ses cendres et qu'en nous, se trouve la cause de nos maux et non en la France ou d’autres pays étrangers très souvent indexés comme la cause de nos malheurs.

C’était hier, c’était SEWA OKO, UNE SEULE FAMILLE, mon projet de société proposé au Peuple.

 A ceux-là, j’ajoute aujourd’hui les 1.500.000 Centrafricains déplacés internes. Les 60 000 réfugiés dans les pays voisins dont 40.000 au Cameroun. Les milliers d’autres qui sont en brousse. Les milliers de blessés, de victimes et de traumatisés. Les milliers d’enfants dont la scolarité est perturbée. Les milliers de pillés, rançonnés, brutalisés et les opérateurs économiques qui ont tout perdu ou qui ont vu leurs activités se ralentir ou s’arrêter.

Le frère Président Fondateur disait la veille de son départ du pouvoir : « …Chacun doit demeurer conscient que la marche vers la démocratie, comme une route longue et difficile semée d’obstacle, exige un effort et une vigilance de tous les instants. » Cette observation s’impose comme la conclusion à la Campagne de 2011 et doit nous interpeller, une fois sorti de cette zone de turbulences où se trouve notre pays afin de mieux nous préparer pour défendre ceux au nom desquels je m’adresse à vous aujourd'hui.

En effet, l’unique mission qui nous incombe chers Frères et Sœurs, c’est de REFONDER notre nation. Nous devons entendre les cris de nos concitoyens qui souffrent et agir en fonction de leurs intérêts.

Au lendemain du décès du frère Président Fondateur, notre parti dût faire face au bicéphalisme né du conflit que certains frères voulaient entretenir entre le Directoire et le Bureau Politique. L’assemblée Générale du 03 avril 2010 permit de circoncire le mal. Mais le problème était déjà dans la maison et il se manifesta par la suite au travers de la tentative d’annexion du RDC au KNK. N’eut été la vigilance de certains frères et sœurs à qui je veux ici rendre hommage, notre parti se serait corrompu avec le KNK et prendrait aujourd’hui le chemin de la poubelle de l’histoire politique de notre pays.

C’est dans ce contexte de crise que nous arrivâmes au Congrès de novembre 2010. Candidat à la Présidence de notre parti, j’ai procédé au retrait de ma candidature pour appeler à la reconduction du frère Louis Pierre Gamba afin d’éviter des tensions préjudiciables à la stabilité du parti et à la formation de l’offre politique du RDC pour le pays. C’est ici pour  moi, l’occasion de rendre un hommage au frère Président pour le travail accompli à la tête de notre parti. Merci Frère.

Frères et Sœurs,

Tel que rappelé, le contexte précèdent la campagne n’était pas propice au succès de celle-ci. Les difficultés rencontrées pour investir des candidats dans les 105 circonscriptions électorales de notre pays, les questions d’ordre financier et logistique, l’administration électorale sont autant de faits qui doivent nous instruire afin de mieux nous préparer et prendre rendez-vous avec l’avenir. Prendre rendez-vous avec l’avenir ne signifie pas sortir de cette salle et lancer immédiatement la campagne électorale. Car il y a quelque chose d’immoral voire d’inhumain de se lancer en campagne lorsque deux centrafricains sur cinq se trouvent être des déplacés. Il y a quelque chose d’immoral voire d’inhumain de se lancer en campagne alors que des milliers de nos compatriotes sont réduits à vivre de la cueillette, sont à la merci d’hommes sans foi ni loi. Il y a quelque chose d’immoral et d’inhumain de se lancer en campagne alors qu’en dehors de Bangui et de quelques poches en province, l’administration est absente. Il y a quelque chose d’immoral et d’inhumain quand nous ne voulons pas profiter de cette période de transition pour faire de la RCA un état comme les autres ouverts sur le monde et supportée économiquement par ses Enfants d’abord et les autres après.

Chers frères et sœurs, nous devrons analyser avec rigueur toutes les facettes de la participation de notre parti non seulement aux élections présidentielles et législatives de 2011, identifier nos faiblesses et nos forces mais aussi l’étendre aux élections de 1998, 1999 et 2005. Au terme de cette introspection, nous sortirons mieux outillés afin d’aborder l’avenir avec sérénité car si le RDC échoue, nous condamnons le RCA à la disparition.

Pour que le Rassemblement Démocratique Centrafricain soit le porteur du projet politique qui refondera le Centrafrique, nous devons :

Établir neuf mois après les accords de Libreville, notre bilan dans les institutions de la transition et en tirer les leçons politiques qui s’imposent ;

Fixer notre 4ème Congrès Ordinaire en février 2014 au lieu de novembre 2013 afin de nous permettre de nous occuper en premier lieu de nos frères et sœurs qui souffrent aux quatre coins de notre pays et faire coïncider ce rendez-vous de notre démocratie interne avec le 27ème anniversaire du parti ainsi que le 3ème du décès de son Président-Fondateur;

Poursuivre la restructuration et la redynamisation des structures décentralisées du parti

Revoir notre stratégie et nos outils de communication ;

Sortir de notre siège, de nos fiefs, de nos certitudes et aller à la rencontre du Centrafrique surtout dans ces moments douloureux.

Chers frères et sœurs, notre engagement dans ces heures douloureuses que traverse notre pays doit s’inscrire dans une perspective nouvelle: Celle qui nous force notre à avoir foi en nous et en nos capacités et nous place devant notre principale tâche : travailler pour refonder le Centrafrique afin d’en faire un pays pacifié, réunifié où l’on mettra le savoir moderne et la technique au service du Centrafricain pour le grandir, l’embellir, préserver son environnement et garantir ses droits.

Frères et Sœurs,

Ensemble nous devrons reconstruire un Centrafrique fraternel. Relancer la démocratie, assurer le respect des droits de l’homme et affirmer nos valeurs.

Ensemble nous devrons travailler à l’avènement d’un Centrafrique moderne en favorisant l’essor d’une économie de marché, de l’artisanat, de la culture, du sport, du commerce, de la jeunesse et de la femme.

Ensemble nous devrons bâtir un Centrafrique prospère en mettant les institutions de la république au service de la nation pour défendre les droits de chaque citoyen, la démocratie et l’unité nationale afin d’assurer le développement de notre pays.

Le RDC qui sortira de ce Comité Directeur puis du Congrès, devra être un grand parti, j’en formule le vœu. Un parti de rupture mais de fidélité dans la philosophie de nos pères fondateurs. Un parti d'hommes novateurs avec des femmes et des hommes capables d'organiser les synergies nécessaires pour lancer le chantier de la refondation de notre pays et la cohésion de ses populations par une ambitieuse politique qui brisera nos ghetos-réfuges que sont la tribu, la région, la religion, le nombrilisme et l’obscurantisme.

Pour ces exigences existentielles, il nous faut au RDC rester cohérents et devenir un parti à la mesure de nos ambitions et des doléances légitimes du peuple centrafricain. En deçà nous vendrions des dangereuses illusions car nous constituons, l’unique alternative crédible pour répondre aux Centrafricains dans un pragmatisme aux besoins essentiels de l’heure et capable de créer les conditions pour qu'émergent des Centrafricains devenus acteurs de la transformation de la situation concrète des masses de notre pays. Nous devons rester unis et audacieux car le chantier de la Refondation est immense. En effet, c’est sur des décombres d’un pays en lambeaux qu’il nous faudra construire un nouvel édifice avec de tous.

Frères et sœurs,

Le 24 mars 2013, la Seleka entrait dans Bangui, mettant un terme au régime de François Bozizé. Du Cameroun où je m’étais retiré après les élections de 2011, j’ai décidé le 10 avril de rentrer à Bangui.

En effet, s’il y a un enfant de Bambari qui est privé d’école, même si ce n’est pas le mien, cela est aussi ma souffrance.

S’il y a une maman de Bossangoa qui est violée même si ce n’est pas la mienne, c’est aussi ma souffrance.

S’il y a une église de Bangassou qui est saccagée même si ce n’est pas ma chapelle, cela me concerne.

Voilà pourquoi j’ai été le premier homme politique centrafricain à condamner ces exactions et ceux qui les commettent sans oublier ceux de nous qui s’y complaisaient sans prendre garde.

C’est cela le SO ZO LA, cette valeur  fondamentale qui nous réunit au RDC et qui nous a permis aux côtés du frère André Kolingba de diriger ce pays dans la paix, l’autosuffisance alimentaire et de l’avoir mis sur le chemin de la démocratie. Oui, nous sommes tous fils et filles de Centrafrique, nous sommes tous des SO ZO LA et aujourd’hui plus qu’hier, ma détermination pour nous permettre de croire en nous est grande car nous devons poursuivre notre destin en restaurant la République.

Frères et Sœurs,

Au moment où nous sommes réunis pour réfléchir sur les questions politiques internes et sur la situation du pays, des milliers de nos compatriotes à Bossangoa, Bouca, dans l’Ouham ainsi que toute la République sont non seulement livrés à eux mais deviennent l’otage d’une manipulation qui veut faire plonger notre pays dans un conflit religieux. Nous devons envoyer un message ferme à ceux qui complotent de jour comme de nuit pour plonger la RCA dans le chaos mais aussi porter assistance à nos frères et sœurs. Car il n’y a pas un Centrafrique pour les Nordistes, un autre pour les sudistes, un autre pour les forestiers, un autre pour les musulmans, les chrétiens, les animistes et les athées. Il n y a que la République Centrafricaine une et indivisible.  Nous formons un seul peuple, le peuple de Centrafrique et la souffrance d’une partie du peuple, c’est la souffrance de tout le peuple. Oui, ce qui touche mon frère et ma sœur directement, me touche aussi. C’est cela le SO ZO LA et le SEWA OKO.

Frère Vice-Président,

Frères et Sœurs,

Au moment où tout va mal. Au moment où l’espoir s’est mué en désespoir plongeant notre pays dans la crise la plus aiguë de toute son histoire, nous devons être du bon côté de l’histoire c’est-à-dire être de ceux qui ne baissent pas les bras et qui croient.

Croire. Croire que la maman qui se réveille à 5h00 du matin pour faire vivre son foyer y parviendra. Croire. Croire que le père qui travaille la terre pourra vivre et faire vivre les siens dignement avec ses fruits.

Croire. Croire que les  jeunes qui voient dans l’école, l’opportunité de s’élever et de se réaliser, y réussiront. 

Croire. Croire dans la République, dans la Paix, dans la sécurité, dans la réconciliation, dans la laïcité, dans la démocratie et les pays notamment qui sont de jour et de nuit à nos côtés. Oui croire que la République Centrafricaine renaîtra de ses cendres.

Oui mes frères et sœurs. Je crois que si nous prenons les bonnes résolutions, le Rassemblement Démocratique Centrafricain sortira grand de cette session. Nous ses militants, nous avons la possibilité d’écrire les prochaines pages de son histoire et au-delà, celles de la RCA. Je crois que nous pouvons restaurer la République, ramener la paix et la sécurité, relancer l’économie et sauver le peuple. Puisse cette session du Comité Directeur servir à cela.

Vive le RDC,

Vive la République,

Vive le Centrafrique.

Je vous remercie.





Discours d'ouverture de la Session 2013 du Comité Directeur du Rassemblement Démocratique Centrafricain  par  Joachim Rainaldy SIOKE,

1er Vice-Président du RDC. FATEB, Bangui 26.09.13

 

Mesdames et Messieurs les représentants des partis frères de la sous-région CEMAC ;

Mesdames et Messieurs les leaders et représentants des partis et associations politiques de Centrafrique ;

Honorables invités ;

Chères Sœurs et Chers Frères.

Votre présence dans cette salle, non seulement honore notre parti, le Rassemblement Démocratique Centrafricain, mais constitue le témoignage de votre attachement aux valeurs de la paix, de concorde nationale, de progrès et de démocratie qui sont celles qui fondent le RDC et son combat pour leur enracinement en République Centrafricaine.

Mais avant tout, je voudrais m'acquitter d'un devoir : transmettre à toutes et à tous, les salutations fraternelles de notre Président d'honneur, la Sœur Mireille KOLINGBA et celle du Président du RDC, le frère Louis-Pierre GAMBA qui aurait voulu être parmi nous aujourd'hui.

 

Vous le savez, la présente session du Comité Directeur du Rassemblement Démocratique Centrafricain, prévue pour le mois de février dernier a dû être reportée à plusieurs reprises à cause de l'insécurité généralisée que vit notre pays et qui a fait plusieurs déplacés et réfugiés estimés à 1.200.000 personnes ; soit plus du quart de la population. Elle se tient à un moment particulier de l'histoire de notre pays plongé dans une crise sécuritaire, humanitaire, politique et socio-économique d'une gravité et d'une ampleur exceptionnelles. Cette crise a, avec l'utilisation de milliers de mercenaires, fragilisé la cohésion nationale, entamé les bases du « vivre ensemble » et de nombreux centrafricains sont à jamais meurtris, des milliers de familles éplorées.

 

En effet, depuis le 10 décembre 2012 la coalition des SELEKA s'est lancée à la conquête du territoire national. Si les raisons évoquées pour justifier cette entreprise(déficit démocratique, non-respect de la parole donnée, contrôle tribalo-familial de l’État, prédation des ressources naturelles, déresponsabilisation des cadres civils et militaires etc...)sont réelles et partagées, rien ne justifie ni la destruction des archives nu l'implacable razzia organisées par cette coalition.

 

Ainsi depuis dix mois pour nos compatriotes du centre du pays, et six mois pour les habitants de la capitale et deux des régions ouest, le quotidien est devenu infernal. La population subit dans sa chair es affres de la SEEKA : vols et pillages, viols et assassinats odieux, vexations de toute nature sont devenus la marque de Fabrique de la SELEKA. La quasi-totalité des régions du pays sont écumées. Parmi ces nombreuses victimes innocentes, l'on fait état de plusieurs militants de notre parti, dont le frère OUAKOUA Don Emmanuel, égorgé à Bossangoa à son lieu de travail et la dépouille jetée dans l'Ouham. Pour la mémoire de toutes ces personnes, centrafricaines ou étrangères, mais aussi pour celle du frère Honoré KONGBO, membre du Comité Directeur, mort dans un accident de véhicule lors de sa venue à cette session, je vous invite à vous lever et à observer une minute de silence.

 

L'amour de la Patrie, l'inviolabilité de la personne humaine et la nécessaire réussite de la transition dans laquelle le RDC s'est engagé lui imposent la vérité des faits pour mieux reconstruire l’État dans une nation rassemblée. Elles nous obligent à poser les vrais problèmes pour éviter que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Toute autre attitude est mensonge et fuite en avant dommageables pour la cohésion et la réconciliation nationales tant souhaitées mais aussi et surtout pour la mobilisation de toutes les énergies en vue de la reconstruction du pays détruit et ruiné. A cet égard, le RDC salue l'important travail que fait et continue de faire la plate-forme des confessions religieuses que nous saluons avec déférence.

 

Vous devez, chères Sœurs et chers Frères, examiner cette situation politique, économique et sociale difficile de notre pays lors de cette session du Comité Directeur. L'objet de cet examen est double : il s'agit d'une part, de faire preuve d'imagination pour proposer à notre pays des voies pour une transition apaisée et des pistes pour la reconstruction de l’État en dépit d ela « somalisation » actuelle du pays. D'autre part, nous devons proposer au Bureau Politique des stratégies et actions de sortie de crise.

 

Le Rassemblement Démocratique Centrafricain, notre parti a, par sa pratique du pouvoir d’État dans notre pays entre 1987 et 1993, fait progresser les valeurs démocratiques et institué le pluralisme politique, en dépit des facteurs culturels et sociopolitiques qui auraient du freiner a volonté politique de consacrer la démocratie et de créer les conditions propres à garantir le développement intégral des populations centrafricaines. Il a donc pour ambition de bâtir de façon démocratique un nouveau modèle de société fondé sur le progrès, l'équité et le respect des libertés fondamentales, consacrant la notion globale de droits de l'homme.

 

Par ailleurs, tout effort de développement reste tributaire de a complémentarité des dimensions politique, économique, sociale et culturelle. Aussi, nous incombe-t-il d'avoir une perception globale de l'action politique afin que, dans un travail non de révision mais d'adaptation aux nouveaux paradigmes du « projet de société » de notre parti, nous nous mettions en situation de répondre aux attentes de la nation. À l'issue de ce travail sera engagée l'élaboration du nouveau programme politique qui sera adopté au prochain Congrès. Pour ce Congrès, il vous appartient de fixer la date en fonction de la situation politique et sécuritaire.

 

Enfin, nous sommes invités à nous pencher sur le fonctionnement interne de notre parti. Le RDC est un parti qui a vocation à diriger notre pays et il sait que l'action sociale repose sur le dialogue entre toutes les composantes sociales pour la paix, la concorde nationale et la solidarité entre les différentes catégories. Nous devons nous mettre en situation de satisfaire la volonté des populations par le renforcement de la démocratie interne qui prépare à la bonne gouvernance.

 

En cette période de transition, le Rassemblement Démocratique Centrafricain, l'unique parti qui a organisé l'alternance politique dans ce pays est interpellé et devra sauver l'idéal démocratique qui le fonde. Ce combat pour plus de démocratie nous impose aujourd'hui l'obligation de nous impliquer davantage dans la recherche d'un retour à un ordre constitutionnel nouveau en conformité avec l'accord politique de Libreville du 11 janvier 2013 et la déclaration de Ndjamena du 18 avril 2013 des chefs d’État de la CEEAC mais aussi de la Charte constitutionnelle de transition.

Nous le savons, la transition sera sanctionnée par des élections que le Rassemblement Démocratique Centrafricain veut libre et transparente afin que la volonté exprimée du peuple soit prise en compte et respectée. Dans ce contexte, notre parti doit jouer un rôle majeur sur l'échiquier national. À ce titre, en plus de l'animation politique, il devra, au cours des prochains mois engager sa préparation à ces échéances importantes. Comme d'habitude, vous allez débattre des problèmes difficiles du pays mais aussi du parti et dans un contexte exceptionnel. Ayant foi en votre hauteur de vue habituelle, nous espérons que ces débats seront emprunts de convivialité que la fraternité, un des mots de la devise du RDC, sera constamment présente pendant nos trois jours que durera cette assise.

Je souhaite à tous les frères de Bangui et de l'étranger un très bon séjour.

Je vous souhaite bon travaux.