Centrafrique:
"L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte, ne mérite pas que l’on
s’apitoie sur son sort"
24 août 2013 par
Chaque centilitre
de sang centrafricain versé est un centilitre de trop. Nous les désarmés de
Boyrabe, Boeing, Kaga Bandoro, Bangassou, Sibut, Bouar. Nous les expatriés ;
nous n’avons pour l’heure que nos claviers et nos voix pour participer aux cris
de colère pouvant juguler cette énième crise sanglante dont les origines
remontent bien au delà même de la Fondation de la République le 1er décembre
1958.
On fait souvent
des reproches aux "politiques" et parfois on oublie les autres responsables de
la crise. Ce que nous vivons aujourd’hui est la conséquence directe des
mutineries de 1996/1997 puisque d’une part, pour se défendre, Patassé et son
parti le MLPC firent venir les Tchadiens puis autorisèrent le système des
milices (Karako, Kodo, Balawa, Banyamulengue…) ainsi qu’une distribution d’armes
légères à ses partisans d’une part et d’autre part, la circulation des armes
légères en Centrafrique depuis le coup manqué de mars 1982 et l’arrivée des
milliers de réfugiés Tchadiens avec bagages et armes au nord de la RCA suite à
la prise du pouvoir d’Hissen Habré est devenue industrielle à partir de cette
période. C’est à dire à Partir de 96/97.
Il est vrai que
Sankara a dit : " L’esclave qui n’est
pas capable d’assumer sa révolte, ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort.
Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la
condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir."
Ce qui suppose que le Centrafricain devrait lui-même s’affranchir du joug de la
Seleka, des Tchadiens et des Soudanais.
Mais dans l’actuel
déséquilibre des forces, il doit d’abord s’appuyer une force. FOMAC, MISCA, UA,
ONU et FRANCE ne semblent pas avoir le même réseau des horreurs
centrafricaines.
Alors question :
où sont passés les meneurs de ces mutineries ? Eux qui avaient vaincu les FACA
LOYALISTES, défaits les milices informelles de Patassé et du MLPC ainsi que
celle du criminel de guerre Abdoulaye Miskine. Où sont-ils passés, eux qui
avaient défaits les armées Malienne, Burkinabé, Tchadienne, Gabonaise,
Sénégalaise, Togolaise dans les cadres de la Misab et de la
Minurca?
Où sont-ils
passés, eux qui avaient défaits les légionnaires français et précipités la
décision de Jospin de fermer les Camps Béal et Leclerc ?
Où sont passés ces
sous-officiers et officiers qui avaient contraint les généraux Toumani Touré et
Torret à reconnaître la valeur des soldats centrafricains?
Où sont passés les
Anicet Saulet , Parfait Anicet Mbaye, Jules Kogbia, Ndayen, Konzelo, Isidore
Dokodo, Dolowaya, Arthur Kolingba, Guy Kolingba, Cyriaque Souké,
Galloty…?
Les Centrafricains
ont besoin d’un Spartacus. Ce sera ni Djotodjia, ni Tiangaye, ni Dologuélé, ni
Nakombo, ni Ziguele, ni Gouandjika, ni Bozize, ni Yakete, ni Banoukepa, ni
Kokaté.
Alors où
êtes-vous?
Alain Megba