Centrafrique: "L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte, ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort"

 

Posted on par afriquenews

 

Chaque centilitre de sang centrafricain versé est un centilitre de trop. Nous les désarmés de Boyrabe, Boeing, Kaga Bandoro, Bangassou, Sibut, Bouar. Nous les expatriés ; nous n’avons pour l’heure que nos claviers et nos voix pour participer aux cris de colère pouvant juguler cette énième crise sanglante dont les origines remontent bien au delà même de la Fondation de la République le 1er décembre 1958.

On fait souvent des reproches aux "politiques" et parfois on oublie les autres responsables de la crise. Ce que nous vivons aujourd’hui est la conséquence directe des mutineries de 1996/1997 puisque d’une part, pour se défendre, Patassé et son parti le MLPC firent venir les Tchadiens puis autorisèrent le système des milices (Karako, Kodo, Balawa, Banyamulengue…) ainsi qu’une distribution d’armes légères à ses partisans d’une part et d’autre part, la circulation des armes légères en Centrafrique depuis le coup manqué de mars 1982 et l’arrivée des milliers de réfugiés Tchadiens avec bagages et armes au nord de la RCA suite à la prise du pouvoir d’Hissen Habré est devenue industrielle à partir de cette période. C’est à dire à Partir de 96/97.

Il est vrai que Sankara a dit : " L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte, ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir." Ce qui suppose que le Centrafricain devrait lui-même s’affranchir du joug de la Seleka, des Tchadiens et des Soudanais.

Mais dans l’actuel déséquilibre des forces, il doit d’abord s’appuyer une force. FOMAC, MISCA, UA, ONU et FRANCE ne semblent pas avoir le même réseau des horreurs centrafricaines.

Alors question : où sont passés les meneurs de ces mutineries ? Eux qui avaient vaincu les FACA LOYALISTES, défaits les milices informelles de Patassé et du MLPC ainsi que celle du criminel de guerre Abdoulaye Miskine. Où sont-ils passés, eux qui avaient défaits les armées Malienne, Burkinabé, Tchadienne, Gabonaise, Sénégalaise, Togolaise dans les cadres de la Misab et de la Minurca?

Où sont-ils passés, eux qui avaient défaits les légionnaires français et précipités la décision de Jospin de fermer les Camps Béal et Leclerc ?

Où sont passés ces sous-officiers et officiers qui avaient contraint les généraux Toumani Touré et Torret à reconnaître la valeur des soldats centrafricains?

Où sont passés les Anicet Saulet , Parfait Anicet Mbaye, Jules Kogbia, Ndayen, Konzelo, Isidore Dokodo, Dolowaya, Arthur Kolingba, Guy Kolingba, Cyriaque Souké, Galloty…?

Les Centrafricains ont besoin d’un Spartacus. Ce sera ni Djotodjia, ni Tiangaye, ni Dologuélé, ni Nakombo, ni Ziguele, ni Gouandjika, ni Bozize, ni Yakete, ni Banoukepa, ni Kokaté.

Alors où êtes-vous?

Alain Megba