vendredi 27 septembre 2013
A
l’occasion de la réunion de haut niveau sur la Centrafrique qui se tient en
marge de l’Assemblée générale des Nations unies ce mercredi 25 septembre, une
délégation de la société civile centrafricaine présente à New York a lancé un
appel à l’ensemble des chefs d’Etats et en particulier aux membres du Conseil de
sécurité de l’ONU ainsi qu’au secrétaire général des Nations unies (voir l’appel
ci-dessous).
Au cours
de sa mission de plaidoyer à New York (23 -26 septembre 2013), la délégation a
pu rencontrer les missions diplomatiques des Etats-Unis, de France, du Rwanda,
d’Australie, entre autres, des représentants de l’Union européenne, des agences
de l’ONU ainsi que des ONG. La délégation est soutenue par le CCFD-Terre
Solidaire, le Secours Catholique-Caritas France et ACORD. La délégation est
accompagnée par Zobel Behalal, chargé de plaidoyer paix et conflits au
CCFD-Terre Solidaire et Joseph Donnelly, chef de la délégation de Caritas
Internationalis auprès des Nations unies.
Voici le texte de l’appel :
La crise que connaît la République centrafricaine (RCA) reçoit fort
heureusement une attention grandissante de la part de la communauté
internationale. Aux nombreux défis sécuritaires s’ajoutent aujourd’hui des défis
humanitaires qui doivent être réglés au plus vite afin de préserver le pays et
toute la région de l’implosion. Nous, acteurs de la société civile et
représentants des communautés religieuses, appelons les Etats réunis cette
semaine à New York à adopter les recommandations
ci-dessous :
1. Sur le volet sécuritaire
Le dispositif actuel pour restaurer la sécurité a montré ses limites. Pour
diverses raisons, les forces de l’Afrique centrale n’arrivent pas à assurer la
protection des populations civiles des exactions commises par les Séléka. Il
faut donc :
2. Sur les droits de l’homme et la lutte contre
l’impunité
Au cours de ces 10 dernières années, la situation des droits de l’homme n’a
cessé de se détériorer. Les exactions et abus dont seraient auteurs les
différents protagonistes de la crise ne peuvent pas rester impunis si l’on veut
ramener la paix. Nous appelons donc :
3. Sur le volet humanitaire
L’amplification de la crise ces derniers mois a aggravé la situation
humanitaire. Le nombre de déplacés ne cesse d’augmenter. Craignant pour leur
vie, les humanitaires ont déserté le pays. Nous voulons :
4. Sur la dimension économique du conflit
Les rebelles de la Seleka contrôlent les sites d’exploitation du diamant et
d’autres ressources naturelles. Ils ont utilisé les revenus du commerce de ces
ressources pour financer le récent coup d’Etat. Il faut aller plus loin que la
simple suspension de la RCA du processus de Kimberley en :
5. Sur l’implication de la société civile
Depuis quelques mois, nous constatons des signes inquiétants qui font
craindre une confrontation entre communautés chrétiennes et musulmanes. La
société civile et les confessions religieuses sont particulièrement actives sur
la préservation du vivre ensemble de plus en plus menacé en RCA. Aussi
demandons-nous :
Pour nous, le retour à une paix durable en RCA ne se fera pas sans la
participation de la société civile. A toutes les étapes du processus, il serait
dangereux de ne consulter que les forces politiques ou
militaires.
Fait à New York, le 24 septembre 2013
Mme Béatrice Emilie EPAYE - présidente de La Voix du Cœur
Mgr Nestor
Désiré NONGO AZIAGBIA - évêque de Bossangoa
Rev. Nicolas GUEREKOYAME-GBANGOU
- président du Comité exécutif de l’Alliance des Évangéliques en
Centrafrique
Me Mathias Barthélemy MOROUBA - président de l’Observatoire
centrafricain des droits de l’Homme (OCDH)
Source : PARIS, France, 25
septembre 2013/African Press Organization (APO)