www.temoignages.re – jeudi 14
novembre 2013
Le Conseil de paix et de sécurité de
l’Union africaine (UA), en sa 406ème réunion tenue le 13 novembre
Le Conseil,
1. Prend note des communications
faites par le Commissaire à la Paix et à la Sécurité et la Représentante
spéciale de la Présidente de la Commission sur la situation en RCA, ainsi que
des déclarations faites par les représentants du Secrétariat général de la
Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), de pays membres
du Conseil de sécurité des Nations unies (Etats-Unis, France, Royaume Uni et
Rwanda), du Secrétariat des Nations unies et de l’Union européenne
(UE) ;
2. Rappelle ses communiqués et
communiqués de presse antérieurs sur la situation en RCA, en particulier le
communiqué PSC/PR/COMM.2(CCCLXXXV) adopté lors de sa 385ème réunion, tenue le 19
juillet 2013, par lequel le Conseil a décidé d’autoriser le déploiement, pour
une période initiale de six mois, de la Mission internationale de soutien à la
Centrafrique sous conduite africaine (MISCA). Le Conseil rappelle également les
communiqués pertinents des différents sommets de la CEEAC sur la situation en
RCA, en particulier le communiqué adopté à l’issue de la 5ème session
extraordinaire de la CEEAC tenue à Ndjamena, le 21 octobre
3. Réitère sa préoccupation face à
la grave situation qui prévaut en RCA, en particulier la persistance de
l’insécurité, les exactions qui continuent d’être perpétrées contre la
population civile par les éléments de l’ex-Séléka et l’émergence de groupes
d’auto-défense, ainsi que la précarité de la situation humanitaire. Le Conseil
est particulièrement préoccupé par les tensions et affrontements
intercommunautaires et confessionnels. Le Conseil souligne la menace que la
situation fait peser sur l’existence même de l’Etat centrafricain, ainsi que sur
la sécurité et la stabilité régionales ;
4. Note avec satisfaction les
résultats de la 3ème réunion du Groupe international de Contact sur la RCA
(GIC-RCA), tenue à Bangui, le 8 novembre 2013, tels que contenus dans la
Déclaration adoptée à cette occasion, et souligne que cette réunion a marqué une
étape importante dans la mobilisation de la communauté internationale en vue de
faciliter une action internationale coordonnée et soutenue pour faire face à la
situation qui prévaut dans ce pays ;
5. Souligne à nouveau la
responsabilité qui incombe aux autorités de la transition en RCA d’assurer la
protection des populations civiles, le respect des droits de l’homme et la
traduction en justice de tous les auteurs d’exactions contre la population
civile et d’autres actes de violence. Le Conseil demande aux autorités de la
transition de prendre sans délai toutes les dispositions requises pour la
restauration de la sécurité, le redéploiement de l’administration et la
maîtrise, par l’Etat, de ses sources de revenus, conformément à la Déclaration
adoptée par la 3ème réunion du GIC-RCA ;
6. Prend note avec satisfaction de
l’adoption de la Charte constitutionnelle de transition, ainsi que de la mise en
place des institutions de la transition. Le Conseil prend note également avec
satisfaction de l’adoption de la Feuille de route de la transition et de la loi
portant Code électoral. Le Conseil exhorte tous les acteurs concernés à œuvrer
au parachèvement de la transition dans le délai de 18 mois décidé par le 4ème
Sommet extraordinaire de la CEEAC tenu à Ndjamena, le 18 avril 2013, soulignant
bien évidemment que les responsables de la transition ne peuvent participer aux
élections destinées à restaurer l’ordre constitutionnel, conformément à la
Charte africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance, à
l’Accord de Libreville de janvier 2013, aux décisions pertinentes de la CEEAC et
à la Charte constitutionnelle de transition ;
7. Se félicite des consultations
entreprises entre la Commission et le Secrétariat général de la CEEAC pour
finaliser tous les aspects de la transition de la Mission de consolidation de la
paix de la CEEAC en RCA (MICOPAX) à la MISCA, y compris les conclusions des
réunions tenues à Addis Abéba, du 2 au 3 septembre et du 7 au 10 octobre 2013,
ainsi qu’à Libreville, du 15 au 18 septembre 2013. Le Conseil note avec
satisfaction que le transfert d’autorité entre les deux Missions prend effet le
19 décembre 2013, et demande à la Commission de prendre d’urgence toutes les
mesures nécessaires en vue du succès de ce transfert
d’autorité ;
8. Exprime sa gratitude aux
partenaires bilatéraux et multilatéraux de l’UA, à savoir les Etats-Unis, la
France et l’UE, qui se sont engagés à apporter un appui au déploiement et au
fonctionnement de la MISCA. Le Conseil demande à la Commission d’accélérer les
efforts entrepris en vue de la matérialisation rapide de ces offres
d’assistance. Le Conseil rappelle le communiqué PSC/PR/COMM.3(CCCLXXV) adopté
lors de sa 375ème réunion tenue le 10 mai 2013, demandant la tenue de
consultations sur la possibilité pour le contingent de l’Initiative de
coopération régionale pour l’élimination de l’Armée de Résistance du Seigneur
(ICR-LRA), stationné à l’est de la RCA, de contribuer à la protection des
populations civiles dans sa zone d’opération, et appuyant l’appel lancé par les
autorités centrafricaines pour que le contingent militaire français déployé à
Bangui contribue à la sécurisation de la capitale et de sa banlieue. Le Conseil
encourage la Commission à travailler à une coordination opérationnelle effective
entre la MISCA, d’une part, les contingents de l’ICR-LRA et de la France,
d’autre part, et se réjouit du renforcement envisagé du contingent français pour
mieux appuyer la MISCA ;
9. Se félicite de l’adoption par le
Conseil de sécurité des Nations unies, le 10 octobre 2013, de la résolution
2121(2013), ainsi que de l’envoi subséquent en RCA, du 27 octobre au 8 novembre
2013, d’une Mission d’évaluation technique, chargée notamment d’examiner les
possibilités d’un appui des Nations unies à la MISCA. Le Conseil exhorte le
Conseil de sécurité à adopter rapidement, sur la base du rapport de la Mission
d’évaluation technique, une résolution consacrant et autorisant le déploiement
de la MISCA et l’octroi d’un soutien prévisible, durable et flexible à la MISCA,
pour lui permettre de s’acquitter effectivement de son
mandat ;
10. Demande à tous les Etats membres
de l’UA de contribuer à la mobilisation des ressources requises en vue du
déploiement réussi de la MISCA. A cet égard, le Conseil invite la Présidente de
la Commission à initier les démarches requises à cet
effet ;
11. Lance un appel à tous les Etats
membres et aux partenaires internationaux pour qu’ils apportent le soutien
nécessaire pour faire face à la situation humanitaire catastrophique que connait
la RCA ;
12. Lance un appel à tous les Etats
membres pour qu’ils contribuent, dans un esprit de solidarité africaine, au
Fonds fiduciaire dont la mise en place a été décidée par la réunion inaugurale
du GIC-RCA tenue à Brazzaville, le 3 mai 2013 ;
13. Décide de rester activement
saisi de la question.
ADDIS
ABEBA, Ethiopie, 14 novembre 2013/African Press Organization (