Vendredi,
30 août 2013
Conseiller National Clotaire SAULET
SURUNGBA
Président de la Commission Défense et
Sécurité
Représentant de la Diaspora-Zone
Europe
Au nom de tous les Centrafricain(e)s de la
« Diaspora-Zone Europe » que je représente ici dans cette assemblée
ainsi qu’en celui de toute la Communauté nationale, sous le regard du monde
entier, inquiet de ce qui se passe chez nous, j’implore avant toute chose, et
ce, au-delà des intérêts particuliers ou partisans, la conscience humaine et
spirituelle qui font partie des valeurs sacrées, ancrées en chaque être.
Conscient que seuls la tolérance et le dialogue
constituent le socle de la paix et de l’unité nationale, je pense que nous
devons partir de notre intime conviction pour analyser avec sérénité, à travers
nos questionnements, la grave situation actuelle. Car il s’agit de remettre
notre Pays à l’endroit.
Sinon, nous ferons nécessairement fausse route, comme
hélas, notre Pays en a la triste habitude et dont les résultats sont ces
évènements incroyables et qui dépassent l’entendement.
Je présente toutes mes condoléances, au nom des
Centrafricain(e)s de la « Diaspora – Zone Europe » à toutes les
familles Centrafricaines d’origine et d’adoption, affectées par les actes
barbares et cruels dont le Pays est le théâtre depuis le 10 décembre 2012 et,
surtout, aux populations civiles et innocentes des quartiers Boy Rabe et Boeing
qui, depuis le mardi 20 août 2013, vivent un calvaire que rien ne peut
justifier. Je condamne fermement ces actes barbares et cruels qui rappellent ces
razzias esclavagistes d’une époque révolue.
Rien ne peut justifier, au lendemain de la prestation de
serment du Chef de l’Etat de Transition, cette violence aveugle perpétrée dans
ces quartiers, alors que la Transition vient de quitter les starting-blocks, si
ce n’est une approche irresponsable, anti-démocratique et anti-nationale de
gestion d’une crise, née des récentes déclarations tout aussi irresponsables et
inappropriées de l’ancien président dont les partisans va-t-en guerre ont, par
des actes irréfléchis, exposé nos Compatriotes à la folie meurtrière de certains
éléments sans foi ni loi de l’ex-rébellion SELEKA.
La Transition est sur les rails et les domaines
prioritaires de l’action gouvernementale sont le rétablissement de la paix et de
la sécurité, la relance de l’Administration sur l’ensemble du territoire et des
activités économiques et sociales et la préparation des
élections.
La Transition est en marche et le Conseil National de
Transition, représentation nationale prend, une fois de plus ses responsabilités
pour se pencher sur les questions sécuritaires, à travers cette première
interpellation.
Monsieur le Ministre de la Sécurité
Publique,
La Commission Défense et Sécurité que je préside,
devrait vous auditionner le 5 juin
dernier et, tout en se félicitant d’avoir votre Département aujourd’hui en cette
séance plénière, vous fera appel dans les prochains jours pour une audition plus
approfondie.
En attendant, par ma voix, la Commission Défense et
Sécurité, ainsi que les Compatriotes de l’Extérieur, vous prient de les éclairer
sur les points suivants :
1°/- Le dimanche 19 mai 2013, nous avons écouté avec
stupeur, sur les ondes de la radio nationale, l’interview d’un élément de la
SELEKA qui a torturé puis égorgé, dans les locaux du Palais de la Renaissance,
un citoyen centrafricain. Quel serait l’effet recherché par la diffusion de cet
élément sonore et quelles dispositions auraient été prises pour identifier la
victime et punir ce meurtrier ?
2°/- Les événements de Boy Rabe et Boeing du 20 août et
ceux du 26 août 2013 constituent la
goutte qui a fait déborder le vase des exactions, viols, vols, violations des
droits humains que nous vivons quotidiennement depuis le 10 décembre 2012 et, le
24 mars 2013 pour les populations de Bangui. Aujourd’hui, nos populations, tant
de Bangui que de l’arrière-pays,
vivent la peur au ventre et personne n’est épargné : ministres,
conseillers nationaux ou citoyen lambda. Et je pense ici au professeur
Jean-Pierre FAMI…
Quelles sont les mesures que vous allez prendre pour
garantir la sécurité des citoyens qui se sentent esclaves et étrangers dans leur
propre pays ?
3°/- Pourquoi le brassage de nos forces de sécurité avec
leurs collègues armés de la Coalition SELEKA font que les policiers ne sont pas
armés et qu’ils n’apparaissent que comme des
supplétifs ?
4°/- Quelle est la situation actuelle dans les villes de
Paoua et Markounda et qu’en est-il de la lutte contre la LRA dans le
Haut-Mbomou ?
A partir du moment où l’actuelle Transition doit induire
un nouveau départ à travers la refondation de notre Pays, et qu’il ne doit pas y
avoir une quelconque forme d’impunité, comme l’a dit avec force le Chef d’Etat
de Transition, je suggère la mise en place d’une Commission Parlementaire
d’Enquête qui va, non seulement se pencher sur les graves derniers évènements,
mais aussi et surtout , sur tous les actes similaires qui ont eu lieu dans notre
Pays depuis 2001.