La République
Centrafricaine est "au bord du génocide"
Laurent Fabius : la Centrafrique est
"au bord du génocide"
Par FRANCE 24 avec AFP
– 21 novembre 2013
À l'instar de l'ONU,
le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a estimé jeudi, que la
Centrafrique, en proie au chaos et à des violences communautaires, est "au bord
du génocide".
La République centrafricaine est "au
bord du génocide", a jugé Laurent Fabius, jeudi 21 novembre sur France 2. "C'est
le désordre absolu", a précisé le ministre des Affaires étrangères français,
ajoutant qu'il fallait agir vite.
L'ONU s'apprête à
donner la possibilité d'intervention "aux Africains et également à la France"
dans une résolution qui sera votée début décembre, a-t-il
indiqué.
La France, ancienne
puissance coloniale et qui a un contingent de 400 hommes à Bangui, s'est dit
prête, à plusieurs reprises, à augmenter son engagement en Centrafrique dans le
cadre d'un mandat de l'ONU, pour épauler la force africaine. En cours de
déploiement, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca)
manque de matériels et de moyens financiers.
Mercredi, le
président François Hollande avait pressé la communauté internationale d'"agir"
au plus vite pour mettre fin aux "exactions" contre la population en
Centrafrique, dont le régime a promis de recourir à des "mesures
exceptionnelles" pour neutraliser "les criminels et les
pillards".
Violences
quotidiennes
La Centrafrique
continue de s'enfoncer dans le chaos, au rythme des violences quotidiennes dans
les provinces reculées comme à Bangui, où les armes de guerre prolifèrent. Ce
qui a poussé lundi le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à demander l'envoi
de 6 000 casques bleus dans le cadre d'une éventuelle opération de maintien de
la paix.
Le pays vit au
rythme d'affrontements entre chrétiens et musulmans, entre groupes
"d'auto-défense" et ex-rebelles de la Séléka (au pouvoir depuis mars après avoir
renversé le président François Bozizé), auxquels s'ajoute une forte poussée du
banditisme à Bangui.
Sur un autre
registre, qui illustre néanmoins le chaos régnant dans un pays où il n'y a plus
aucune administration de l'État dans des régions entières, un responsable de
l'ONU a indiqué que le chef rebelle ougandais Joseph Kony, recherché depuis des
années pour crimes contre l'humanité, se cacherait actuellement en
Centrafrique.
La Centrafrique est «au bord du
génocide»
Liberation.fr avec
AFP 21 novembre 2013
A Sibut, en
République de Centrafrique, en septembre. (Photo Corentin Fohlen.
Divergence)
La République
centrafricaine est «au bord du
génocide», a déclaré jeudi sur
la chaîne de télévision publique France 2 le chef de la diplomatie française
Laurent Fabius. «Le pays est au bord du génocide
(...). Aujourd’hui c’est le désordre absolu, vous avez sept chirurgiens pour 5
millions d’habitants, une mortalité infantile dans certains coins du pays de
25%, un million et demi de personnes qui n’ont rien, même pas à manger, et des
bandes armées, des bandits, etc.», a indiqué Laurent
Fabius (photo DR).
Il faut agir vite,
a-t-il ajouté, comme l’avait dit la veille le président François Hollande qui a
dénoncé les exactions commises dans plusieurs régions du pays. «La France, les pays autour, la
communauté internationale s’en préoccupent. L’ONU va donner une permission
d’intervenir aux forces africaines (des pays alentour), à l’Union africaine et
également à la France», a affirmé le
ministre des Affaires étrangères, annonçant une résolution du Conseil de
sécurité pour début décembre. Mais, a-t-il dit, «ce ne sera pas du tout le même
genre d’intervention qu’au Mali, ce ne sera pas aussi massif et aussi
durable». La France, avec 420
hommes sur place, est «à l’appui des
Africains», a-t-il
ajouté.
Laurent Fabius a
estimé que «malheureusement», il y avait un risque
que le pays devienne un sanctuaire terroriste. «Il y a déjà beaucoup de brigands et
si les choses ne sont pas remises en ordre, il y a un risque de dissémination à
partir de foyers terroristes», a-t-il
souligné.
Une situation «pré-génocidaire»
A la tête d’une
coalition rebelle, la Séléka, l’actuel chef d’Etat centrafricain Michel Djotodia
a renversé le 24 mars le président François Bozizé. La Séléka a depuis été
dissoute mais les forces de sécurité sont impuissantes à neutraliser les
ex-rebelles. Après une relative accalmie, les violences ont repris depuis début
novembre à Bangui, avec des attaques à main armée et des meurtres. Des exactions
ont également été commises dans des provinces reculées.
Les Etats-Unis ont
parlé de situation
«pré-génocidaire». Ils ont appelé jeudi
à des sanctions contre les responsables des violences en Centrafrique qui ont
conduit les Nations unies à envisager d’y envoyer 6 000 Casques bleus. La
communauté internationale devrait «imposer des sanctions aux auteurs
de violences», écrit l’ambassadeur
des Etats-Unis auprès de l’ONU, Samantha Power, sur son compte
Twitter.
Elle souhaite par ailleurs «un déploiement rapide» de la totalité de
la force africaine (Misca) qui tente de rétablir la sécurité en Centrafrique.
Cette force est en cours de déploiement mais manque de matériel et de moyens
financiers. Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry (photo AFP), a
annoncé mercredi le versement de 40 millions de dollars d’aide à cette force de
l’Union africaine, jugeant qu’elle constituait «le meilleur mécanisme» pour faire face à
la violence. L’ONU a aussi mis en garde contre le risque de
génocide.
Washington
débloque 40 millions de dollars pour la Centrafrique
Reuters,
21 novembre 2013
WASHINGTON (Reuters) - Les
Etats-Unis, préoccupés par la spirale de violences en Centrafrique, ont annoncé
mercredi le déblocage de 40 millions de dollars (30 millions d'euros environ)
pour la future force de maintien de la paix de l'Union
africaine.
"Les Etats-Unis ne voient aucune
preuve que le gouvernement de transition de la République centrafricaine a la
capacité ni même la volonté politique de mettre fin aux violences", a déclaré
dans un communiqué le secrétaire d'Etat John Kerry, qui a mis nommément en cause
l'alliance rebelle de la Séléka affiliée au gouvernement.
Il appelle la communauté
internationale à soutenir la force africaine de maintien de la paix "afin de
rétablir la sécurité dans le pays".
Des milliers de personnes ont fui
ces derniers jours des combats entre les anciens rebelles de la Séléka et des
milices locales, laissant craindre de nouvelles violences entre les communautés
chrétienne et musulmane du pays.
L'Union africaine doit prendre en
décembre le relais de la Fomac, une force régionale de maintien de la paix qui
compte 2.500 soldats. Les effectifs de la future force Misca seraient portés à
3.600 soldats environ.
La Centrafrique a de nouveau sombré
dans le chaos depuis que les rebelles nordistes de la Séléka ont renversé en
mars dernier le gouvernement de François Bozizé. Leur chef, Michel Djotodia,
s'est fait investir président par un Conseil national de
transition.
Le secrétaire général des Nations
unies, Ban Ki-moon, a annoncé lundi que l'Onu se préparait à un éventuel
déploiement de casques bleus.
Lesley Wroughton, Henri-Pierre André
pour le service français