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Un 
responsable de l’ONU a affirmé que la Centrafrique - en proie à des violences 
communautaires depuis la chute du président Bozizé - pourrait devenir le théâtre 
d’un génocide. Il demande des renforts sur place et une enquête de la CPI. 
Par FRANCE 24 – 
02/11/2013
Un génocide. C’est l’épée de 
Damoclès qui plane sur la Centrafrique à en croire les Nations unies. "Certains 
groupes armés tuent sous couvert de leur religion. Mon sentiment est que les 
communautés chrétiennes et musulmanes vont finir par s'entretuer", a déclaré, 
vendredi 1er novembre, Adama Dieng, chargé de la prévention des génocides à 
l'ONU, après une réunion informelle du Conseil de sécurité consacrée à la 
situation dans le pays. "Si nous n'agissons pas maintenant promptement, je 
n'exclus pas l'éventualité qu'un génocide ait lieu en République 
centrafricaine", a-t-il ajouté.
Depuis le renversement du président 
François Bozizé en mars dernier, la Centrafrique a sombré dans le chaos. Le 
pouvoir a été pris par les rebelles de la Séléka de Michel Djotodia, investi le 
18 août président de transition. Une force panafricaine sous l'égide de l'Union 
africaine est présente pour aider le gouvernement à rétablir l'ordre, mais elle 
manque de personnel et de moyens. "Les troupes africaines ne suffisent pas. Le 
pays a été totalement ravagé. Le chaos règne", a dénoncé Adama Dieng. "Il est 
impératif qu'une mission de maintien de la paix de l'ONU se rende sur place", 
a-t-il demandé.
Vers une enquête de la CPI 
?
La France, de son côté, veut faire 
voter au Conseil de sécurité de l’ONU une résolution qui soutiendrait la force 
panafricaine et préparerait la mise en place d'une opération de maintien de la 
paix de l'ONU. Selon l'ambassadeur de France Gérard Araud, la force onusienne 
devrait comprendre entre 8 000 et 10 000 soldats et le Conseil de sécurité 
pourrait approuver une résolution sur la crise en Centrafrique dans le courant 
du mois de novembre.
Adama Dieng, qui a affirmé soutenir 
l'appel de la France, s’est également prononcé en faveur de l'ouverture d'une 
enquête de la Cour pénale internationale (CPI) qui permettrait de juger “les 
responsables” des “crimes atroces” commis ces derniers mois par les deux 
camps.
Une requête que n’exclut pas La Haye 
dont la procureure générale, Fatou Bensouda, a assuré que la CPI comptait 
examiner "le cas de la République centrafricaine".
Selon John Ging, directeur des 
opérations du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires 
humanitaires (Ocha), "plus de la moitié de la population de ce pays [de 4,6 
millions d’habitants, ndlr] a besoin d'aide humanitaire."
http://www.france24.com/fr/20131102-centrafrique-dirige-vers-genocide-selon-onu-violences-communautaires-chaos-bozize-cpi
Bangui (© 2013 AFP) - 
Un homme a été froidement assassiné dans la nuit de vendredi à samedi par des 
hommes armés issus de l'ex-coalition rebelle Séléka aujourd'hui au pouvoir en 
Centrafrique à Baoro (
Samedi 2 novembre 2013 
| 17:07 UTC 
"Des éléments de 
l'ex-coalition rebelle Séléka basés à Bouar et à Bossembélé (deux villes proches 
de Baoro) sont arrivés vendredi soir à Baoro et sont allés interpeller un 
individu qu'ils ont froidement abattu en public sous l'accusation de 
collaboration avec les +anti-balakas+", milices paysannes d'auto-défense qui 
s'opposent aux exactions des ex-rebelles, a indiqué à l'AFP sous couvert 
d'anonymat cette source militaire.
Cet assassinat a 
provoqué la fuite pendant la nuit de "plusieurs milliers de personnes qui ont 
abandonné précipitamment leurs maisons pour se réfugier en brousse et dans les 
régions voisines", a affirmé la source.
"Cinq autres personnes 
suspectées par les ex-Séléka ont ensuite été rassemblées pour être exécutées. 
Mais, elles ont eu la vie sauve grâce au commandant de la brigade de gendarmerie 
de Baoro nouvellement installé et ses hommes qui ont engagé des négociations 
avec eux et les ont convaincus de laisser les présumés collaborateurs des 
+anti-balakas+ répondre de leurs actes devant la justice", a-t-on ajouté, 
précisant que le calme étaint revenu à Baoro samedi.
Peuplée de 20.000 
habitants, en majorité musulmans, la sous-préfecture de Baoro est voisine de 
celle Bouar, où des affrontements entre ex-rebelles et milices "anti-balakas" 
ont fait près de 40 morts la semaine dernière.
Les exactions sans fin 
d'ex-rebelles contre la population ont provoqué des violences 
inter-communautaires qui menacent de prendre un tour religieux entre chrétiens, 
qui constituent la grande majorité de la population et dont certains 
s'organisent en milices armées, et musulmans, confession dont se revendiquent 
les combattants de l'ex-rébellion au pouvoir depuis le 24 
mars.