Centrafrique : Face à la
violence, le Conseil de sécurité des Nations unies doit agir
fidh.org le 24
août 2013
Alors que s’ouvre le 17 septembre
prochain la 68ème Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) à
New York, la FIDH appelle la communauté internationale, et particulièrement les
États membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies à agir pour
une rapide sécurisation du pays, urgente nécessité pour le respect des droits de
l’Homme en République centrafricaine.
Le 14 août dernier, lors de
consultations sur la RCA, le Conseil de sécurité des Nations unies s’est dit
prêt à étudier toutes les options possibles pour mettre fin à la crise que
connaît actuellement le pays. Une réunion internationale sur la situation en RCA
pourrait également se tenir fin septembre, en marge de la 68ème Assemblée
générale des Nations unies.
La FIDH salue cette initiative
des Nations unies en vue d’une solution à la crise en RCA et appelle
l’organisation à intensifier ses efforts afin de soutenir la mise en place de la
Mission internationale de soutien en Centrafrique (MISCA), sous l’égide de
l’Union africaine et de la Communauté des États d’Afrique centrale (CEEAC).
Ce vendredi 23 août
La FIDH a de nouveau exprimé ses
vives préoccupations quant au niveau d’insécurité et de violation des droits de
l’Homme atteint dans le pays. Depuis la mission internationale d’enquête de
la FIDH menée du 04 au 13 juillet dernier, aucune amélioration
notable du sort des populations civiles n’a été observée : meurtres, viols,
pillages, racket et toutes sortes d’exactions continuent d’être commis en toute
impunité, tant à Bangui qu’en province. La justice centrafricaine reste
défaillante et l’État est encore dans l’incapacité d’assurer la protection des
populations, comme l’ont confirmé les rapports de Mme Valérie Amos,
Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, du Général Babacar Gaye,
Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en RCA et de
M. Ivan Šimonović, Sous-secrétaire général aux droits de l’Homme, présentés
le 14 août 2013.
« La protection des civils doit être au cœur
de toute action internationale en faveur d’une résolution de la crise
centrafricaine, c’est pourquoi il est urgent de permettre la sécurisation du
pays », a déclaré Me Karim Lahidji, président de la
FIDH. « La lutte contre
l’impunité doit être une priorité du processus politique en RCA, au risque de
replonger dans la violence », a-t-il ajouté.
Répondant à l’exposé des ONG, le
Président de la République française a exprimé « la profonde préoccupation de la France face
à la situation très dégradée en RCA » et a affirmé
« la nécessité absolue de
rétablir la sécurité afin de permettre la mise en place d’un processus politique
sur la base des accords de Libreville et N’Djaména ».
Le président français a également marqué son soutien aux initiatives de l’Union
africaine et de la CEEAC, tout en plaidant pour un engagement plus fort des
Nations unies en faveur d’une solution à la crise.
La FIDH appelle les Nations
unies et particulièrement son Conseil de sécurité à soutenir la mise en place de
la MISCA dont le mandat et le budget doivent garantir une véritable protection
des civils sur l’ensemble du territoire. La FIDH appelle le Conseil de sécurité
à permettre le déploiement d’observateurs des droits de l’Homme afin de
s’assurer de l’accomplissement du mandat de cette force conformément au droit
international des droits de l’Homme.
« Il ne peut y avoir de solution durable à la
crise que traverse la RCA sans qu’une véritable lutte contre l’impunité soit
menée », a déclaré Me Sidiki Kaba, président d’honneur
de la FIDH. « Dans ce combat en
faveur de l’État de droit, la justice centrafricaine a un rôle central à jouer
et doit être soutenue par l’action de la justice
internationale », a-t-il ajouté.