Une femme à la tête de l'Etat
centrafricain.
Les dés sont jetés, les augures ont parlé. Madame Catherine Samba-Panza
est élue ce jour présidente de la transition en République Centrafricaine. Après
six mois à la tête de délégation spéciale de la ville de Bangui, l'édile revêt
une nouvelle tunique, celle de chef de l'Etat de transtion. Gageons qu'elle
saura, à l'exemple de Catherine de Russie, la Grande, gouverner le pays de
manière éclairée.
Pour la première fois depuis son
indépendance, la RCA s'offre une présidente après avoir usé en vain deux
politiques (David Dacko et Ange-Félix Patassé) et trois militaires (Jean-Bedel
Bokassa, André Kolingba et François Bozizé), auxquels il faudra bien ajouter le
règne éphémère du rebelle Michel Djotodia.
L'impétrante est issue de la
société civile et du monde des affaires, c'est également une
première.
Nous ne ferons pas à Mme
Samba-Panza l'injure de douter de ses qualités et capacités. Nous regrettons
seulement qu'elle abandonne ses administrés à un moment délicat : les
Banguissoises et Banguissois sont traumatisés par les crimes et exactions de
toute sorte, ayant mis plus de cent mille personnes dans la précarité d'un
quotidien sans nourriture, sans soins et sans toits. Ils sont près d'un million
dans l'insécurité totale. Parions qu'au poste qu'elle va occuper, elle fera tout
pour marquer sa compassion et sa disponibilité au service de ses compatriotes,
prônant la paix et la réconciliation, mais surtout justice, protection et
réparation aux victimes.
Deux défis majeurs s'annoncent à
très brève échéance :
- nommer un Premier-ministre
courageux, honnête et loyal, et un gouvernement très restreint, attachés tous
les deux aux seules valeurs de la République ;
- définir une feuille de route
pour les onze prochains mois ayant pour objectifs prioritaires la sécurité, la
solidarité nationale et des élections transparentes.
Pour parvenir à ses fins, la
Présidente devra tenir les factions rebelles de l'ex-Séléka et des anti-Balaka à
la lisière du pouvoir, jusqu'à ce qu'elles déposent les armes et réintègrent la
légalité républicaine.
C'est à ces conditions que nous
lui accordons notre soutien. Nous resterons cependant vigilants mais opposés à
toute dérive sectaire, partisane ou clanique.
Paris, le 20 janvier 2014
Prosper
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