A l'ombre de la souffrance de nos Compatriotes

 

Au moment où  UN million de nos compatriotes dont près de 600.000 à Bangui sont des déplacés et des réfugiés dans notre propre pays aux conditions effroyables.

Au moment où le lien entre les Hommes politiques, la Politique et la population est rompue.

Au moment où les perspectives économiques s’annoncent désastreuses pour 2014  après une année 2013 à moins 14,5% c'est à dire le pire taux de croissance jamais connu en Afrique.

Au moment où les tensions communautaires ont atteint leur paroxysme et le pays menacé d’explosion après la faillite de l’État.

Au moment où aucune administration ne fonctionne et que la réponse à la crise humanitaire et sécuritaire est inexistante ou insuffisante.

Au moment où plusieurs semaines durant, les responsables gouvernementaux et des partis politiques étaient aux abonnés absents à l’exception de quelques-uns que l’on compte à peine sur les doigts d’une seule main.

Au moment où tout va mal et que chaque jour semble nous rapprocher du moment où le danger atteindra le point de non retour.

Au moment où une grande mobilisation est nécessaire pour sauver l’Essentiel à savoir les Centrafricains et le Centrafrique.

C’est ce moment-là que certains choisissent pour créer un collectif de Partis...pour la TRANSITION.

 A la découverte de cette information, des sentiments de déception, d’indignation et de colère m’assaillirent. Démissionner du Rassemblement Démocratique Centrafricain  ou respecter les engagements du parti comme tout bon militant ?

Ne rien dire ou faire, serait une caution à cette initiative que je désapprouve totalement. En effet, dans les circonstances actuelles, je m'interroge sur l’utilité, l’opportunité et surtout la nécessité de la création d’un énième collectif politique à l’ombre de la souffrance de nos compatriotes et des centaines de cadavres qui jonchent nos rues, nos forêts, nos rivières et dont les esprits errent, même avec le prétexte de surveiller la Transition.                                                                                              Les accords de Libreville et N’Djamena ont prévu les mécanismes légaux et politiques pour encadrer cette période : CNT, MEDIATION, MISCA, Groupe International de Contact, Table Ronde des Donateurs... auxquels est venue s'ajouter la résolution 2121 des Nations-Unies.

L'urgence du moment n'est pas l’organisation d’Élections ou la mise en place d'un organe politique de surveillance de la Transition. Quelles réponses à la crise humanitaire et sécuritaire. Quels projets pour redémarrer le pays, avec qui et quels moyens ? Comme Forces Politiques, nous sommes attendues pour répondre à ces défis. Ouvrir un autre chantier, serait faire de la distraction ou vendre de dangereuses illusions.

Des 4CN à l’AFDT, l’histoire politique de notre pays de ces vingt-trois dernières années nous a appris qu’aucun Collectif politique n’a atteint les objectifs initiaux. Ils ont  plutôt permis à certains hommes de pouvoir à  tracer leurs routes. L’AFDT, j'ai la faiblesse de le penser ; ne fera pas exception à cette règle car à quelques variables près, nous étions tous UFVN, CFC, FARE, COD…AFDT soit UN nouveau collectif tous les deux ans depuis juin 2005.

Les partenariats politiques s’établissent souvent autour de projets et de défis à relever. Le seul qui mérite que l’on y prête attention pour l’heure, est le salut de la République et des Centrafricains. Pour ces exigences existentielles, je ne reconnais pas l’AFDT et utiliserai ma carte de militant pour le faire savoir au prochain Congrès du Rassemblement Démocratique Centrafricain afin de :

1.     établir le bilan de notre participation dans les différentes institutions de la Transition et en tirer les conclusions nécessaires ;

2.     aboutir au retrait du RDC de l'AFDT ;

3.     inscrire dans notre règlement intérieur, la mise en congé systématique de fonction officielle ou de représentation au sein du parti de tout militant du RDC appelé à occuper des fonctions ministérielles que ce soit en période de cohabitation ou de plein exercice du pouvoir.

Ce qui touche chaque Fille et Fils de Centrafrique, me touche aussi directement, c’est cela le SO ZO LA, cette valeur fondamentale qui nous réunit au RDC. Et c’est ce que chaque militante et militant du parti est appelé à défendre : L’HOMME, LA FRATERNITE, LA JUSTICE, LA DEMOCRATIE et le PAYS.

 

LA RCA AVANT TOUT.

Clément DE BOUTET-M’BAMBA

Conseiller en Communication et Porte-Parole d’André KOLINGBA (Élections Présidentielles 2005)

Directeur National Adjoint de Campagne et Porte-Parole d’Émile Gros Raymond NAKOMBO (Élections Présidentielles 2011)