Centrafrique : des ex-rebelles Séléka évacués de camps militaires

 

AFP le 27/01/2014 à 18:40

 

Plusieurs centaines de combattants de l'ex-rébellion Séléka ont été évacués lundi de deux importants camps militaires qu'ils occupaient dans le sud de Bangui, sous escorte de soldats burundais de la force africaine (Misca) et de militaires français, selon des sources concordantes.

 

Trois camions chargés d'ex-rebelles, qui avaient pris le pouvoir en mars 2013, sont sortis escortés du camp Kasai, a constaté l'AFP.

 

D'autres camions, chargés de combattants qui occupaient le camp de Roux, ont été aussi évacués, selon un capitaine français présent au moment de leur départ.

 

"Ils ont été autorisés à garder les armes légères, kalachnikov et RPG, mais ont laissé les armes lourdes dans les camps", a-t-il précisé.

 

Plus de 10 véhicules militaires stationnaient devant le camp de Roux, gardé par les Burundais de la Misca, a constaté l'AFP. En fin d'après-midi, des soldats français ont pénétré dans le camp "pour le nettoyer, notamment des grenades", a ajouté l'officier.

 

Ces deux camps étaient occupés par les ex-Séléka qui, à l'arrivée des soldats de l'opération française Sangaris le 5 décembre, avaient refusé d'être cantonnés.

 

Ils ont été emmenés au camp RDOT, dans le nord de Bangui, pour cette fois être cantonnés.

 

Selon Peter Bouckaert, directeur des urgences de Human Rights Watch (HRW), un convoi de soldats tchadiens de la Misca avait quitté dimanche la capitale centrafricaine en escortant plusieurs généraux dont Mahamat Baher, chef des renseignements de la Séléka.

 

 

 

 

Des ex-rebelles Séléka quittent Bangui où les tensions persistent

 

levif.be    lundi 27 janvier 2014 à 13h00  (Belga)

 

(Belga) Plusieurs convois de combattants de l'ex-rébellion Séléka, qui avait pris le pouvoir en mars 2013, ont été vus quittant Bangui dimanche sous escorte de la force de l'Union africaine, a-t-on appris de sources concordantes. De même source, les ex-combattants, pour beaucoup originaires de pays voisins tels que le Tchad et le Soudan, sont actuellement en négociation avec la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (force africaine, Misca) en vue de préparer leur départ.

 

Par ailleurs, selon des témoignages de Banguissois résidant aux alentours du camp Kasaï, l'un des plus gros de la ville, "les ex-Séléka qui s'y trouvaient ont fui avec leurs armes, désertant les lieux (...) par plusieurs vagues successives gagnant la colline surplombant le camp. Au petit matin (dimanche), ils ont pris en otage des habitants pour les conduire loin du camp et en direction de la sortie nord". Samedi, des militaires français étaient visibles aux abords du camp Kasaï où ils sont entrés dans la matinée pour "enregistrer les combattants" cantonnés depuis le 5 décembre et le début de l'opération Sangaris, ont expliqué des riverains.

 

Dans un pays toujours en proie à des violences entre populations chrétiennes et musulmanes, le départ des ex-combattants Séléka, musulmans pour la plupart, ne rassure pas toujours la communauté musulmane de la ville. Elle craint le harcèlement des chrétiens, appuyés par les "milices" anti-balaka (anti-machettes), une rébellion hostile au pouvoir qui s'en prend en particulier aux civils. Dimanche, violences, tirs et tentatives de pillages se sont concentrés autour du quartier du PK-5, au centre-ville, le poumon commercial de la capitale. 

 

 

 

 

Centrafrique: les Nations unies doivent adopter mardi une résolution prévoyant des sanctions

 

PARIS (France) AFP / 27 janvier 2014 13h27 - Le Conseil de sécurité des Nations unies devrait adopter mardi un projet de résolution, qui prévoit la mise en place d'un régime de sanctions visant les individus alimentant les violences en Centrafrique, a indiqué lundi le ministère français des Affaires étrangères.


Ces sanctions visent des individus qui nuisent à la paix et à la stabilité et entravent le processus de transition politique en Centrafrique, en alimentant les violences, en violant les droits de l'Homme et le droit international humanitaire ou en participant au pillage des ressources de ce pays, a déclaré le porte-parole du ministère, Romain Nadal, lors d'un point de presse.


M. Nadal a précisé que le Conseil de sécurité se réunissait sur ce sujet à l'initiative de la France.


Il s'agit d'un message très ferme que le Conseil de sécurité adressera aux personnes entravant les efforts conjoints de l'Union africaine, des Nations unies et de l'Union européenne pour rétablir la stabilité en République centrafricaine, a souligné le porte-parole.


La France rappelle également que la mise en place de sanctions est complémentaire des poursuites judiciaires à l'encontre d'auteurs de violations des droits de l'Homme. Tous les auteurs d'exactions devront répondre de leurs actes. La lutte contre l'impunité est un élément fondamental de la réconciliation, a-t-il jugé.


Dimanche, le secrétaire d'État John Kerry avait indiqué que les États-Unis envisageaient de prendre des sanctions ciblées contre ceux qui favorisent la violence en Centrafrique.


Bangui a de nouveau été dimanche le théâtre de violences entre chrétiens et musulmans, en dépit de l'élection de la présidente Catherine Samba Panza, censée avec son nouveau gouvernement pacifier le pays.


Dans la capitale centrafricaine, violences, tirs et tentatives de pillages se concentraient dimanche autour du quartier du PK-5, au centre-ville, le poumon commercial de la capitale, avec ses centaines de magasins appartenant pour la plupart à des musulmans.


La Centrafrique, pays très pauvre au passé troublé par les coups d'Etat à répétition, s'est enfoncée dans un chaos sans précédent et des tueries interreligieuses de masse depuis mars 2013.


Plus de 1.600 soldats français sont déployés dans ce pays, ainsi que 4.400 militaires africains. L'Union européenne a aussi promis de dépêcher 500 hommes.