Centrafricaines,
Centrafricains et Amis de la RCA.
Sauf
erreur de compréhension, d'après les informations qui circulent, leur
contenu nous alerte sur la confirmation définitive que, la RCA aujourd'hui est
un Etat inexistant. En termes clairs, l'actuel Président de transition, le
GNT, le CNT, les accords de Libreville du 11 janvier 2013, les factions
armées hétéroclites ex-séléka, y compris les groupes
centrafricains d'autodéfense sont devenus illégitimes et caducs, car
incapables de restaurer de l'autorité de l'Etat, la sécurité, la justice sur
toute l'étendue du territoire depuis mars 2012. Ajoutons que les leaders
des partis politiques traditionnels sont impuissants et brillent par leur
inefficacité à proposer des solutions pour une sortie de crise. Résultat:
le Pays sombre dans le chaos généralisé malgré la tardive et
regrettable médiatisation des événements qui se déroulent au
quotidien.
Aujourd'hui, la France
et les troupes de la MISCA sous mandat de l'ONU sont en terre
Centrafricaine et ont pour mission de sauver un peuple en voie de
disparition. Donc ces deux entités deviennent de facto l'armée souveraine en
RCA.
Pour
moi, prôner des élections démocratiques rapides et mal préparées
serait suicidaire et ne fait que déplacer le problème.
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Dans l'urgence, nous proposons aux troupes françaises et la MISCA, forces
légitimes et souveraines actuelles en RCA de procéder au désarment
systématique de tout individu détenteur d'armes de toutes sortes, qu'il soit
centrafricain, tchadien, soudanais et surtout ex-séléka...
Cela
nécessite, certes, de grands moyens financiers et logistiques au
regard des 623000 km² de la RCA. Mais l'UA, l'UE, l'ONU doivent prendre
leurs responsabilités et ont l'obligation et le devoir de sauver un peuple à
l'agonie au nom de la solidarité mondiale. Nous sommes membre à part entière des
Nations Unies.
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De cantonner ces bandits et djihadistes dans des endroits sûrs, faire
leurs inventaires, les auditionner et que ceux qui ont commis des crimes en tout
genre, soient mis à la disposition de la justice centrafricaine. Mettre un terme
à la culture de l'impunité. N'oublions pas que le chaos actuel est le résultat
incontestable de l'addition de tous les régimes politiques
successifs depuis 1960 qui ont tous eu pour dénominateur commun: la
corruption, la dictature, le clientélisme, l'enrichissement personnel, les
détournements de fonds publics et surtout l'incompétence dans la gestion des
affaires de la Nation.
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Procéder à une vaste campagne de recrutement de jeunes centrafricaines et
centrafricains en vue de la création et la formation d'une nouvelles armée
centrafricaine capable de prendre la relève une fois la noble mission de la
France et la MISCA terminée.
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Conjointement, mettre en place rapidement, avec le concours de tous les
acteurs de la vie publique, politique, associative, estudiantine,
syndicale, un nouveau gouvernement de salut public et
de transition avec, à sa tête, un Premier Ministre et non un
Président, composé d'hommes, et de femmes intègres et responsables en
vue de conduire le peuple vers des élections rapides, démocratiques,
libres et surtout transparentes.
Ainsi,
le gouvernement qui sera issu de ces urnes aura la lourde responsabilité
d'avoir une vision et un cap afin d'aider le peuple centrafricain, principale
victime de sa riche terre, à panser ses plaies de 53 ans, lui rendre sa dignité,
de le conduire vers la paix définitive, lui offrir une place honorable et
crédible dans le monde grâce à une utilisation intelligente, rationnelle,
efficace de ses ressources humaines et naturelles tant
convoitées.
Fred
LOUBANGUI
SG du
Comité d’Action pour la Conquête de la Démocratie en Centrafrique
(CACDCA)