Centrafrique: une transition politique «dès 2014», selon Le Drian

 

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a déclaré qu'il était nécessaire de démarrer le processus de transition politique «dès 2014» en Centrafrique, à l'issue d'un entretien samedi à N'Djamena avec le président tchadien Idriss Déby Itno.

«Nous avons convenu avec le Président Déby de la nécessité de ramener la sécurité et de faciliter l'intervention humanitaire» a indiqué M. Le Drian à sa sortie d'audience, répétant que «la sécurité passe par le désarmement de tous. La France comme la Misca (la force africaine en Centrafrique) seront impartiales».

La veille, le ministre avait déjà affirmé que les soldats français, accusés par la communauté musulmane de faire le jeu des chrétiens en désarmant en priorité les anciens rebelles à majorité musulmane, étaient «impartiaux» et «le seront jusqu'au bout».

«J'ai évoqué avec le Président Déby les voies et moyens pour le déploiement des forces (africaines) de la Misca et je compte aussi sur le Tchad pour rétablir la paix et la stabilité», a-t-il ajouté.

Le Tchad a été accusé d'avoir soutenu les rebelles de la Séléka lors du renversement du président François Bozizé en mars 2013 et compte un important contingent dans la Misca, des soldats aguerris mais accusés par de nombreux Banguissois d'être complice des ex-rebelles

«Nous avons également convenu (...) de la nécessité du démarrage du processus politique dès 2014», qui doit mener à l'organisation d'élections libres, a souligné le ministre devant la presse.

La France a déployé 1.600 hommes en Centrafrique pour mettre fin aux exactions des groupes armés et tenter de stabiliser le pays. Deux soldats français ont été tués lundi, quatre jours après le début de l'opération, lors d'un accrochage à proximité de l'aéroport.

La France est intervenue en Centrafrique officiellement pour appuyer la Misca, qui compte environ 3.000 hommes et doit prendre à terme le relais des forces françaises une fois le pays stabilisé. La force africaine est notamment constituée de contingents tchadiens, camerounais et gabonais.

Les tueries entre chrétiens et musulmans ont fait «plus de 600 morts» en une semaine en Centrafrique, et 160.000 déplacés rien qu'à Bangui, a déclaré vendredi l'ONU.

Source : 20minutes.fr/ 14.12.2013